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À La Une - Sortir à Beyrouth

La toute première Foire de la photo de Beyrouth a commencé

Les oeuvres d'une soixantaine de photographes sont exposées à l’Artheum, jusqu’au 30 septembre.

Une image symbolique de « La Séparation », le film oscarisé de l’Iranien Asghar Farhadi.

Plus de 180 photos d’une soixantaine de photographes libanais, syriens, français, belges, marocains, thaïlandais, japonais et iraniens sont accrochées jusqu’au 30 septembre au Artheum. 

 

Dans ce nouvel espace de 1500 m2 situé à La Quarantaine, la toute première «Foire de la photo de Beyrouth» a naturellement pris ses marques, offrant, sur ses murs et panneaux immaculés, un florilège d’images majoritairement de belle qualité. Car les œuvres présentées ont été attentivement sélectionnées – par Nino Azzi et l’équipe du Artheum – pour offrir une vue... panoramique des thèmes, univers, courants, techniques et sensibilités de la photographie contemporaine. Avec, en prime, un focus sur le cinéma iranien*.


Compositions abstraites, architecturales, surréalistes ou en techniques mixtes, portraits, paysages, reportages, scènes de genres, images de films... Tous les styles se côtoient, se confrontent, pour finir par dresser une sorte de représentation géante du monde contemporain.


Cela va des images de plateaux de tournage iraniens, dont deux tirées de La Séparation, le film «oscarisé» de Asghar Farhadi (également récompensé du Golden Globe et de l’Ours d’argent du Festival du film de Berlin), aux étonnantes photos de Hanako Murakami. Cette artiste japonaise a photographié, ou même quasiment scanné, en utilisant une technique compliquée à l’albumine, un billet d’un dollar américain, qu’elle a ensuite encadré sous verre recto-verso. Le but de cette œuvre? Exprimer sa perception du Liban, qu’elle a visité quelques mois plus tôt!


Mais le visiteur de ce vaste accrochage retiendra surtout: l’impressionnante maîtrise de la composition et des volumes dans les grandes œuvres du Français Jean-Marc Karachi, toutes tirées d’une série intitulée «Homus et Urbanus Europeanus», qui met l’accent sur la solitude de l’homme face au gigantisme urbain européen; la captation de l’âme bouillonnante de Beyrouth dans les portraits d’immeubles de la capitale pris par son compatriote Stéphane Lagoulette; le travail sur la lumière dans les clichés nocturnes de la Franco-Brésilienne Claire-Sophie Dagnan, un projet mené avec Corentin Cohen; les portraits aux couleurs luxuriantes, extraits du projet en cours de l’artiste marocaine Leila Ghandi sur les femmes du monde entier. Les scènes de vie, en noir et blanc, de la reporter syrienne Angélique Sanossian, actuellement réfugiée au Liban. Mais encore la nette influence californienne dans le choc des couleurs fortes et les sujets des photomontages de Silvio Tabet, producteur libanais installé à Hollywood.


Par ailleurs, la foire ne fait pas l’impasse sur l’actualité, que l’on retrouve notamment à travers les œuvres de Sherine Yazbeck, photo-reporter qui propose deux tableaux photographiques... comparatifs, respectivement intitulés: «Bab el-Tebbaneh» et «Jabal Mohsen». Ils sont composés chacun d’un triptyque de vues (portraits et images d’agglomérations) prises dans l’un et l’autre des deux quartiers ennemis de Tripoli.


Mais, outre cette large confrontation d’œuvres de professionnels étrangers, cet événement – destiné à devenir un rendez-vous annuel – veut aussi braquer les projecteurs sur les talents photographiques émergents du pays du Cèdre. Des talents de plus en plus nombreux, parmi lesquels se distinguent: Christian Catafago, un artiste de l’écurie Kettaneh-Kunigh, qui fixe avec subtilité les infimes variations de l’écume... des jours; Walid Rashid, photographe-voyageur qui offre à voir de très esthétiques et éloquentes images du Cambodge, d’Inde, du Laos et d’Indonésie, dont une sur les miniers de soufre lui a valu le prix du National Geographic en 2011; Georges Zouein qui présente ici des nus féminins romantico-oniriques; mais encore Samar Hawa (qui intègre la réflexion des gouttelettes d’eau dans ses prises de vue), Saydé Jabra, Rawane Khalil ou Émile Issa, dont les compositions, scènes de genre ou portraits dégagent un attrait certain!
Et, puis, parmi ces travaux de jeunes professionnels, les responsables de la foire ont glissé les clichés – agrandis – rapportés d’un voyage au Kenya par Floriane Husseini, une lycéenne de 15 ans, à la sensibilité et au cadrage prometteurs!


Une foire qui, pour cette première édition, se limite à exposer un grand nombre d’œuvres mais qui sera, dès l’année prochaine, étoffée d’un volet conférences, ateliers et activités parallèles, promet Azzi.

*Clichés des coulisses de fabrication de films signés de photographes, vidéastes ou encore réalisateurs dont Ali Nikrafar, Mehdi Delkhasteh, Arash Sadegi, Omid Saleh et Habib Majidi...

Plus de 180 photos d’une soixantaine de photographes libanais, syriens, français, belges, marocains, thaïlandais, japonais et iraniens sont accrochées jusqu’au 30 septembre au Artheum. 
 
Dans ce nouvel espace de 1500 m2 situé à La Quarantaine, la toute première «Foire de la photo de Beyrouth» a naturellement pris ses marques, offrant, sur ses murs et panneaux immaculés, un...

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