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À La Une - Violences

Liban : Des manifestations contre le film anti-islam dégénèrent à Tripoli, un mort

Manifestations de colère dans la quasi-totalité du monde arabo-musulman.

Des manifestants ont incendié un restaurant de la chaîne américaine KFC à Tripoli, au Liban-Nord. STR/AFP

Plusieurs pays arabo-musulmans ont été secoués vendredi par des manifestations contre "Innocence of Islam" ("L'innocence des musulmans"), un film produit aux États-Unis dénigrant l'islam, à l'occasion de la grande prière hebdomadaire.

 

Au Liban, une personne a été tué et 25 autres ont été blessés dans des affrontements qui ont éclaté vendredi à Tripoli, grande ville du nord du pays, entre les forces de sécurité et des manifestants qui protestaient contre le film jugé insultant pour l'islam. 

Selon la chaîne de télévision al-Manar, un jeune homme a succombé à ses blessures infligées lors de l'incendie d'un fast-food KFC, provoqué par 300 islamistes.

D'après un correspondant de l'AFP, les manifestants étaient partis d'une mosquée dans le centre de Tripoli, arborant des drapeaux noirs islamistes et s'étaient dirigés vers le restaurant KFC dans le sud de la ville côtière pour protester contre le film anti-islam produit aux États-Unis.

A leur arrivée près du KFC, des heurts ont éclaté avec les forces de sécurité qui gardaient le lieu. Les manifestants ont jeté des pierres en direction des policiers, en blessant cinq, et les forces de l'ordre ont riposté en lançant du gaz lacrymogène et en tirant en l'air.

"(Nous voulons) un Etat islamique, pas un Etat croisé", "L'Amérique est l'ennemi de Dieu", ont scandé les manifestants qui s'en sont pris également au souverain pontife: "O musulmans, dites-le assez fort, nous ne voulons pas du pape".

 

Ces violences interviennent en effet au moment où le pape Benoît XVI débute à Beyrouth une visite historique de trois jours. Lors de son discours d'arrivée, il a salué "l'heureuse convivialité, toute libanaise", rejeté le fondamentalisme et appelé à la tolérance.

 

Des manifestants ont également tenté de faire irruption dans le sérail de Tripoli et les forces de sécurité ont tiré en l'air afin de disperser les protestataires. L'armée libanaise est intervenue afin de ramener le calme et s'est déployée en force dans plusieurs quartiers de la ville.

 

En Tunisie, trois personnes sont mortes et 28 autres ont été blessées au cours des affrontements qui ont éclaté vendredi après-midi aux abords de l'ambassade américaine à Tunis, selon un bilan provisoire du ministère de la Santé, citée par l'agence officielle TAP, qui a indiqué par ailleurs que l'école américaine avait été incendiée.

Dans l'après-midi, des manifestants islamistes ont réussi à pénétrer dans la cour du bâtiment de l'ambassade, a constaté un photographe de l'AFP, tandis que les forces de l'ordre semblaient débordées malgré des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes continus. En soirée, un clame précaire régnait aux abords du bâtiment où forces de police et militaires patrouillaient à pied, dans des voitures et des blindés au milieu de rues recouvertes de débris.

Le Premier ministre Ahmadi Jebali, un islamiste, s'est dit "profondément préoccupé" par l'attaque.

 

 

En Syrie, où le vendredi est généralement jour de manifestation contre le régime de Bachar el-Assad, près de 200 personnes ont même organisé un sit-in de protestation devant l'ambassade des Etats-Unis à Damas, fermée depuis plusieurs mois. Silencieux, les manifestants portaient des pancartes dénonçant le film. "Celui qui insulte le prophète Mahomet ne répand pas la démocratie", "Dieu et Mahomet aiment Damas", pouvait-on lire sur ces pancartes.

 

Au Yémen, la police a tiré en l'air pour repousser des manifestants qui s'approchaient de l'ambassade américaine, au lendemain de la mort de quatre personnes dans la prise d'assaut de la chancellerie. Les policiers ont également fait usage de canons à eau pour disperser les protestataires qui ont brûlé le drapeau américain.

 

Des milliers de personnes, criant "Mort à l'Amérique" et "Mort à Israël", ont aussi manifesté dans le centre de Téhéran, où un religieux à la ligne dure, l'ayatollah Ahmad Janati, a ironisé sur le fait que les Etats-Unis puissent d'être à l'origine du film "Innocence of Muslims". "C'est extraordinaire que ceux qui dirigent un pays se considérant comme une superpuissance se rendent aussi stupides, par de telles actions", a-t-il dit. "Dans leur récente folie, ils ont fait un film -que l'on dit avoir été financé par les sionistes- pour insulter le prophète" Mahomet, a-t-il dit.

 

Quelque 10.000 manifestants islamistes ont attaqué les ambassades britannique et allemande à Khartoum, arrachant le drapeau allemand pour le remplacer par un étendard islamiste, a constaté un correspondant de l'AFP. Un manifestant a été tué.

 

En Jordanie, plus de 2.000 islamistes jordaniens, notamment des salafistes, ont manifesté à Amman, tandis que le gouvernement demandait à YouTube de supprimer les extraits du film disponibles sur sa plate-forme de partage de vidéos. Quelque 400 salafistes se sont rassemblés devant l'ambassade américaine, brandissant des drapeaux noirs sur lesquels était écrite la profession de foi musulmane: "Il n'y a de Dieu que Dieu et Mohammed est son prophète".

 

Par contre, en Egypte, les Frères musulmans au pouvoir, ont retiré leur appel à manifester à travers tout le pays, affirmant qu'ils n'organiseraient qu'un rassemblement "symbolique" au Caire. "Quand nous avons appelé (mercredi) à des manifestations dans tout le pays devant les mosquées, le but était d'exprimer la colère de tous les Egyptiens", a déclaré le secrétaire général du plus puissant mouvement politique d'Egypte, Mahmoud Hussein. "Mais à la lumière des événements des deux derniers jours, la confrérie a décidé de participer à une manifestation symbolique place Tahrir uniquement, afin qu'il n'y ait pas de destructions de biens, de blessés ou de morts comme cela est arrivé dans le passé", a-t-il ajouté dans un communiqué.

 

Les manifestations contre l'ambassade américaine ont débuté mardi avec plusieurs milliers de personnes. Un groupe était alors parvenu à enlever le drapeau américain pour le remplacer par un étendard islamiste.

Elles se sont poursuivies avec des rassemblements plus petits mais plus violents, affrontant de manière sporadique les forces de l'ordre qui bouclent le secteur.

 

Le président égyptien Mohamed Morsi a jugé, vendredi à Rome, que le film anti-Islam constituait une "agression" qui "détourne l'attention des vrais problèmes au Proche-Orient", tout en condamnant à nouveau les violences qu'il a entraînées dans la région.

 

Le film "Innocence of Muslims" a enflammé la rue en Egypte et en Libye, avant que les protestations ne s'étendent à d'autres pays musulmans. Le 11 septembre, quatre Américains, dont l'ambassadeur Chris Stevens, ont été tuées dans une attaque contre la représentation américaine à Benghazi (Libye). Aujourd'hui à Benghazi, le trafic aérien a été brièvement suspendu pour des "raisons de sécurité".

 

Aujourd'hui, quelque 10.000 manifestants ont brûlé à Dacca, au Bengladesh, des drapeaux américains et israéliens, et tenté de s'approcher de l'ambassade des Etats-Unis, pour protester contre le film.

 

A Jakarta, près de 500 islamistes radicaux ont manifesté contre la "déclaration de guerre" que représente selon eux le film. "Ce film insulte notre prophète. Nous le condamnons. C'est une déclaration de guerre", a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste Hizbut Tahrir, qui a appelé à la manifestation. "Gouvernement américain, vous devez mettre un terme à cette barbarie", a-t-il lancé à la foule pressée devant l'ambassade américaine d'Indonésie, pays musulman le plus peuplé de la planète avec 240 millions d'habitants. Insulter le prophète signifie la peine de mort", a-t-il ajouté, haranguant la petite foule sous les cris de "Allah akbar".

 

En Inde, le plus haut responsable religieux musulman de l'Etat indien du Cachemire a demandé aux citoyens américains de "quitter immédiatement" la région.

 

Pour le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, le film "qui insulte l'islam et le prophète, est hostile et constitue une provocation". "L'insulte à l'égard du prophète ne peut être justifiée par la liberté d'expression", a encore souligné le Premier ministre turc, dont le parti AKP est issu de la mouvance islamiste. Mais "cela ne peut pas justifier de nuire à des innocents ou de les attaquer. Cela ne se justifie par rien et surtout pas par l'islam", a-t-il ajouté.

 

En Afghanistan, les autorités afghanes étaient le qui-vive et la plupart des ambassades ont pris des mesures de sécurité accrues pour leur personnel et envoyé des messages à leurs ressortissants, les appelant à éviter de sortir. Le président afghan Hamid Karzaï a reporté une visite en Norvège par crainte de troubles à Kaboul, et les autorités du Pakistan voisin ont dit s'attendre à des manifestations vendredi.

 

Les réactions parfois violentes déclenchées par le long métrage "Innocence of Muslims", dont des extraits sont diffusés sur internet, rappellent la colère qu'avait provoquée la publication de caricatures du prophète Mahomet en 2006 par un journal danois.

Plusieurs pays arabo-musulmans ont été secoués vendredi par des manifestations contre "Innocence of Islam" ("L'innocence des musulmans"), un film produit aux États-Unis dénigrant l'islam, à l'occasion de la grande prière hebdomadaire.
 
Au Liban, une personne a été tué et 25 autres ont été blessés dans des affrontements qui ont éclaté vendredi à Tripoli, grande ville du nord du...

commentaires (8)

Tout est dit ! ! , n'est-ce pas ?

Antoine-Serge KARAMAOUN

06 h 06, le 15 septembre 2012

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Commentaires (8)

  • Tout est dit ! ! , n'est-ce pas ?

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    06 h 06, le 15 septembre 2012

  • Si on ne peut pas CONTENIR SA RUE, c'est qu'on est INCAPABLE !

    SAKR LEBNAN

    02 h 32, le 15 septembre 2012

  • A écouter "certains" chrétiens, et ce du fait de leur sunnito-phobie, on croirait que les sunnites sont idiots !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    19 h 41, le 14 septembre 2012

  • çà,il est clair que les lignes électorales risquent de bouger fort ,très fort,si on continue à laisser faire ces abrutis...à mon avis,on n'est pas près de réentendre le fameux falyahkoumou el mouslimoun...

    GEDEON Christian

    17 h 17, le 14 septembre 2012

  • Ces fanatiques qui ont créé aujourd'hui des problèmes à Tripoli et lancé des slogans bêtes, savent-ils quel dommage ils causent à leur communauté Sunnite ? Les retombées seraient palpables aux élections... car de l'autre côté il y eut tout à fait le contraire ! STUPIDES !

    SAKR LEBNAN

    13 h 27, le 14 septembre 2012

  • De véritables tarés...complètement abrutis par leur propagande salafiste.En tous cas,pas des Libanais.

    GEDEON Christian

    12 h 58, le 14 septembre 2012

  • Et voilà ! les sionistes programment et les fanatiques et extrémistes y vont la tête basse. Qui profité ? Israël, bien sûr. Ils ne pouvaient jamais rêver mieux que ça...

    SAKR LEBNAN

    10 h 40, le 14 septembre 2012

  • Des degeneres! Voila avec qui nous avons a faire, des degeneres. Le Moyen Orient restera encore tres longtemps a l'ere des tenebres.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 21, le 14 septembre 2012

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