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À La Une - Sécurité

L'horreur, encore, à Tripoli; on attend l'armée...

Les multiples réunions politiques et sécuritaires n’ont pas réussi jusqu’à l’heure à calmer le jeu dans la capitale du Nord.

A Bab el-Tebbaneh, un quartier de Tripoli, un milicien sunnite se met à couvert, alors qu'un immeuble a pris feu en raison des combats qui se déroulent depuis lundi entre sunnites et alaouites dans la grade ville du Liban-Nord. AFP / ANWAR AMRO

Pour le cinquième jour consécutif et malgré la troisième trêve annoncée, les combats se sont poursuivis hier à Tripoli, faisant de nouveaux tués et blessés, sans compter les dégâts matériels occasionnés par la mise à feu, hier matin, dans le centre de Tripoli, de plusieurs commerces qui ont été incendiés sur base de l’identité communautaire de leurs propriétaires.


Un jeune cheikh sunnite a en outre été tué hier par un tireur embusqué, provoquant de nouveaux combats liés au conflit en Syrie. Ces accrochages ont fait deux autres morts, en plus du dignitaire sunnite, a indiqué à l’AFP un responsable des services de sécurité.


La mort de cheikh Khaled el-Baradei, 28 ans, a provoqué de violents affrontements à l’aube après un fragile cessez-le-feu entre le quartier alaouite de Jabal Mohsen et le secteur sunnite de Qobbé, à l’est de la ville, un quartier vers lequel les combats, jusque-là limités à la sphère de Bab el-Tebbaneh, se sont déplacés.
Un blessé tombé à Qobbé a succombé, de même qu’un habitant du quartier voisin sunnite de Bab el-Tebbaneh, plus au nord. Et 17 personnes ont été blessées, en particulier par des tireurs embusqués.
Selon des sources médicales, un technicien de Sky News Arabia et une photographe canadienne indépendante ont été légèrement blessés par des balles perdues près de Bab el-Tebbaneh. Les deux journalistes devaient sortir de l’hôpital dans la soirée.


Les combats à l’arme automatique et au lance-roquettes ont provoqué d’importants incendies dans ces quartiers pauvres de la grande ville portuaire, selon un correspondant de l’AFP.
Également parmi les victimes des francs-tireurs, sept soldats de l’armée, pris entre deux feux.
Des dizaines de miliciens sunnites encerclent de fait le quartier alaouite, en occupant la rue de Syrie et le souk de la farine, mais l’armée s’est positionnée entre les deux camps, selon un photographe de l’AFP.
Des familles fuyaient en faisant des trous dans les murs de leurs appartements à travers lesquels elles faisaient descendre des échelles en bois.


En cours de journée, six magasins ont été incendiés dans le centre-ville, dont quatre appartenant à des alaouites.
« Ceux qui ont ouvert le feu, ce sont eux, les gens de Jabal Mohsen », accuse Abou Othman, un homme armé sunnite. Interrogé par L’Orient-Le Jour, un jeune alaouite affirme, bien entendu, le contraire, reprochant aux sunnites d’avoir commencé à tirer en premier après une rixe qui s’est produite entre les enfants des deux quartiers.
Les combats, qui ont repris lundi dernier, ont fait au total non moins de 14 morts et 86 blessés.

 

 


View Affrontements à Tripoli in a larger map

 

 


« Je ne peux plus supporter cette situation. J’ai chez moi trois familles qui ont fui les violences » cette semaine, a déclaré à l’AFP Ahmad Breiss, carrossier à Qobbé.
« Nous n’avons rien à voir avec ce qui se passe en Syrie, nous voulons vivre en paix, a-t-il lancé. On a à peine de quoi vivre, et les miliciens, eux, perçoivent des salaires, ils ne militent pas pour une cause mais pour leurs propres intérêts. »


Selon un habitant sunnite de Tripoli, les francs-tireurs, des alaouites de Jabal Mohsen selon lui, sévissent désormais dans un périmètre de plus en plus élargi, faisait chaque jour un cortège de morts et de blessés. La source dénonce également le fait que les combats ne sont plus confinés à la région de Bab el-Tebbaneh, « puisque les obus de mortier touchent maintenant plusieurs autres quartiers de la ville », à Bakkar et Abi Samra, entre autres. Selon Mohammad, le quartier alaouite « encerclé par les sunnites en cinq endroits différents reçoit également sa dose d’obus et de mortiers en provenance des quartiers sunnites ».


En soirée, alors qu’un cessez-le-feu devait entrer en vigueur à 18h, les tirs résonnaient encore sur les lieux, chacune des deux parties rejetant la faute de la violation de la trêve sur l’autre.


Tout le monde est, en tout cas, d’accord pour dire que la crise syrienne s’est invitée de plus belle dans la capitale du Nord. Sur ce plan, la France a mis en garde contre toute importation du conflit syrien, et les États-Unis se sont dit « très inquiets des violences » au Liban et d’une « réaction en chaîne à partir de la Syrie », tandis que l’ONU a appelé à soutenir davantage le Liban face aux risques de déstabilisation.

 

 

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Pour le cinquième jour consécutif et malgré la troisième trêve annoncée, les combats se sont poursuivis hier à Tripoli, faisant de nouveaux tués et blessés, sans compter les dégâts matériels occasionnés par la mise à feu, hier matin, dans le centre de Tripoli, de plusieurs commerces qui ont été incendiés sur base de l’identité communautaire de leurs propriétaires.
Un jeune...

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