Rechercher
Rechercher

À La Une - Conflit

La Syrie se dit prête à discuter d'une démission d'Assad

Le CNS "étudie la formation d'un gouvernement de transition" ; les rebelles affirment tenir près des 2/3 d'Alep, l'armée dément...

Des Syriens pleurant la mort d'un combattant de l'Armée syrienne libre tué à Alep. Youssef Boudlal/

La Syrie est prête à discuter d'une démission du président Bachar el-Assad dans le cadre d'un processus de négociations avec l'opposition, a déclaré mardi à Moscou le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil.

"Pendant le processus de négociations, on peut étudier toutes les questions et nous sommes prêts à étudier même cette question", a déclaré Qadri Jamil lors d'une conférence de presse, à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

 

Il a toutefois estimé que l'idée "d'une démission comme condition pour mener un dialogue - cela signifie de facto qu'il est impossible d'ouvrir ce dialogue".

Les Etats-Unis, les pays européens et le monde arabe ont appelé à plusieurs reprises le président syrien à démissionner. Washington a réitéré cet appel lundi.

 

Réagissant aux récentes menaces du président américain Barack Obama contre le régime syrien, M. Jamil a dénoncé une "propagande" liée aux élections américaines de novembre.

Lundi, le président américain Barack Obama a prévenu que le déplacement ou l'utilisation d'armes chimiques en Syrie constituerait une "ligne rouge" pour les Etats-Unis et aurait des "conséquences énormes", dans une claire mise en garde au régime du président syrien Bachar al-Assad.

"Jusqu'ici, je n'ai pas donné l'ordre d'intervenir militairement" en Syrie, a souligné M. Obama. Mais "si nous commencions à voir des quantités d'armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul et mon équation", a-t-il ajouté.

 

(Lire aussi : La panoplie d’agents chimiques de Damas "est assez robuste")

 

De son côté, M. Lavrov a déclaré que les efforts du régime syrien pour mettre un terme aux violences qui font rage dans le pays depuis près de 17 mois étaient encore insuffisants.

"D'après ce que nous observons en Syrie, il semble que pour l'instant les mesures prises ne sont pas suffisantes, mais nous sommes convaincus qu'il n'y a pas d'autre voie que de continuer dans cette ligne d'action", a-t-il déclaré.

Moscou reste le plus fort soutien du régime syrien et a mis son veto à trois reprises avec Pékin à des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU menaçant Damas de sanctions.

 

Le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil lors de sa

conférence de presse à Moscou. Maxim Shemetov/Reuters

 

 

Parallèlement, en visite à Paris, le président du Conseil national syrien (CNS, principale coalition de l'opposition) Abdel Basset Sayda a affirmé que l'opposition "étudie" la formation d'un "gouvernement de transition". "C'est un processus qui demande beaucoup de consultations, il ne faut pas aller trop vite mais le Conseil national syrien tente d'y parvenir le plus rapidement possible", a ajouté M. Sayda qui s'exprimait à l'issue d'une réunion avec le président français François Hollande.

Interrogé sur la formation d'un gouvernement en exil, M. Sayda a souligné que, pour le CNS, "l'essentiel" était la formation d'un gouvernement de "l'intérieur".

 

 

Les combats à Alep

 

Sur le terrain, les combats entre rebelles et forces pro-Assad continuaient de faire rage mardi.

Les rebelles syriens ont affirmé qu’ils contrôlent désormais près des deux-tiers d'Alep, deuxième ville de Syrie où se déroule une bataille décisive pour le régime. "Nous contrôlons désormais plus de 60% de la ville d'Alep. Chaque jour, nous contrôlons des quartiers supplémentaires", a affirmé le colonel Abdel Jabbar al-Oqaidi, chef du conseil militaire rebelle de la province d'Alep, contacté par l'AFP par téléphone.

 

Le colonel Oqaidi a cité plus d'une trentaine de quartiers entre les mains des rebelles, dont Saïf al-Dawla, Boustane al-Kasr, Machad, Ansari et Firdous, Soukkari (sud-ouest), Chaar, Hanano et Sakhour (est), Boustane al-Bacha (nord-est), Cheikh Saïd et Firdous (sud) et Kalassé (centre-sud).

Quant au quartier emblématique de Salaheddine, dans l'ouest, il est contrôlé à 50% par les insurgés. Il a dit également qu'un quartier du centre, al-Tilal, était également sous leur contrôle.

Il a affirmé en outre que les habitants d'Alep étaient en train d'aider les rebelles, en leur apportant eau et nourriture.

"Le peuple est avec nous. Comment croyez-vous sinon que nous aurions pu tenir pendant un mois?", a indiqué le colonel rebelle.

 

"Ceci est totalement faux", a réagi un responsable au sein des services de sécurité. "Ce ne sont pas les terroristes qui avancent, c'est l'armée qui progresse doucement. Les groupes terroristes sortent de temps à autre des quartiers qu'ils contrôlent pour faire des incursions dans d'autres parties de la ville pour affirmer qu'ils ont une rue ici ou là puis regagnent rapidement leurs repaires", a-t-il indiqué à l'AFP. Les autorités syriennes qualifient de terroristes les rebelles ayant pris les armes pour combattre le régime de Bachar el-Assad.

 

La ville stratégique était bombardée mardi par l’armée syrienne et de nouveaux combats entre rebelles et troupes régulières se déroulaient à Sleimane al-Halabi, un quartier de l'est de ville où une journaliste japonaise, Mika Yamamoto, a été tuée lundi alors qu'elle couvrait les affrontements.

 

Dans cette métropole où se joue depuis plus d'un mois une bataille cruciale pour les deux camps, neuf civils ont été tués dans des bombardements, dont deux femmes, un garçon de neuf ans et une fille de cinq ans, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui se base sur un large réseau de militants.

 

Dans la province alentour, les localités de Marea et Tall Rifaat ont également été bombardées mardi matin par les forces du régime. Les bombes ont tué un homme et un enfant à Marea, mais en début d'après-midi, le pilonnage avait cessé et des commerces étaient ouverts dans le centre-ville, selon un journaliste de l'AFP.

 

"L'armée bombarde les centres des rebelles dans la région d'Alep pour empêcher que les ravitaillements en armes et munitions n'arrivent" dans la ville, a affirmé à l'AFP un responsable syrien des services de sécurité. "Des renforts des deux côtés se dirigent vers Alep. C'est une guerre qui va prendre beaucoup de temps", a-t-il ajouté.

 

 

Des quartiers entiers d'Alep ont été dévastés.

Shaam News Network/Reuters

 

 

Découvertes macabres

 

Près de Damas, les forces régulières ont lancé un assaut sur Maadamiyat al-Cham et commencé à "incendier des maisons et des commerces", tandis que les corps de trois hommes exécutés sommairement ont été retrouvés dans la ville, rapporte l'OSDH.

Autour de la capitale, l'OSDH a annoncé la découverte mardi des cadavres de six hommes à Qadam, dans le sud de Damas, quelques heures après leur enlèvement dans une mosquée de la banlieue sud. Selon l'OSDH, ils ont été tués par balles et leurs corps portaient les marques de tortures.

 

Douze corps, dont ceux de deux enfants, avaient été retrouvés lundi dans le quartier de Qaboun à Damas, selon l'OSDH, qui avait déjà évoqué une multiplication des découvertes macabres de ce type, signalant la découverte de dizaines de corps en quelques jours.

 

Au moins 167 personnes, 88 civils, 32 rebelles et 47 soldats, ont été tuées lundi à travers la Syrie en majorité dans la province de Damas, selon un décompte de l'OSDH, qui établit le bilan des violences à plus de 23.000 morts depuis mars 2011, des chiffres impossibles à vérifier de source indépendante.

 

Face à la recrudescence des violences, Médecins sans frontières (MSF) a installé un hôpital fixe dans le nord de la Syrie, dans une zone tenue par les rebelles, a annoncé mardi l'ONG, qui demande que les partie prenantes au conflit lui "facilitent l'accès" aux blessés.

Selon Brian Moller, responsable du projet, l'hôpital, situé dans un lieu que MSF n'a pas souhaité préciser, "a une capacité de 12 lits, qui peut être portée à 30 lits". Plus de 300 interventions chirurgicales y ont été effectuées pour l'instant et les blessés continuent d'affluer.

 

 

Lire aussi:


Pour les Syriens aisés, le Liban n'est plus la solution

 

L'opposition syrienne dénonce l'inaction de Beyrouth face aux rapts de Syriens

 

La Syrie est prête à discuter d'une démission du président Bachar el-Assad dans le cadre d'un processus de négociations avec l'opposition, a déclaré mardi à Moscou le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil.
"Pendant le processus de négociations, on peut étudier toutes les questions et nous sommes prêts à étudier même cette question", a déclaré Qadri Jamil lors d'une conférence...

commentaires (2)

FEHMAN OU SEM3AN MANNON HONE ? C'est de changement démocratique que le Peuple parle et non de la démission de Assad uniquement.

SAKR LEBNAN

15 h 47, le 21 août 2012

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • FEHMAN OU SEM3AN MANNON HONE ? C'est de changement démocratique que le Peuple parle et non de la démission de Assad uniquement.

    SAKR LEBNAN

    15 h 47, le 21 août 2012

  • Ce ASSAD se considère ENCORE président d'un pays Il considère ceux qu'il combat "des terroristes" Il va les écraser parait il. Or lorsqu'un président et son armée se battent contre des terroristes ( qui devraient en toute logique représenter une minorité insignifiante. Même pas plus grand qu'un moustique piaquant Assad). Donc il aurait dû le faire en quelques jours et basta Or...Voici des mois que ce qui reste de cette armée se bat. Elle dispute à ses adversaires: La ruelle, le quartier... L'armée de ce régime polémique sur " qui contrôle telle rue"!!!!! La décadence de ce régime a atteint un tel point que l'armée se bat pour libérer: une ruelle!!!!!! et ce depuis des mois.... WAOW Si face à des minus de terroristes, L'armée ASSAD se bat depuis des mois pour cette rue, qu'auraient ils fait face à ISRAEL ( qu'ils n'ont presque jamais combattu, ceci dit entre parenthèses).

    Jean-Pierre EL KHOURY

    09 h 27, le 21 août 2012

Retour en haut