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À La Une - Le billet

Les Cent-Jours

La bataille de Waterloo, par Clément-Auguste Andrieux (1829–1880)

Les cent jours de Hollande
100 jours, c’est un peu court pour juger un homme. Surtout quand il est normal. Un type normal, en cent jours, il ne fait pas grand-chose en temps normal. En plus, quand les vacances tombent dans les 100 jours, le type normal, il devrait bénéficier d’un sursis. Parce qu’un type normal, en vacances, il ne fait rien, du moins pas grand-chose.
En plus, comme tout type normal, sur les 100 jours, j’ai eu un accrochage avec ma compagne. Normal, diriez-vous, mais chronophage aussi. Il a fallu gérer l’ex, le fiston, la compagne. Éprouvant pour tout être normalement constitué.
Et puis, sur la fin des 100 jours, les agités de droite ont commencé à me mettre des mines. Comme quoi je serais mou sur la Syrie. Mais j’aimerais bien les y voir. C’est pas normal, la situation là-bas.
Ils disent aussi que je suis toujours un peu flou, que je chemine entre les gouttes. Mais comme tout type normal, j’aime pas être mouillé. Il n’y a qu’à Bollywood qu’on danse sous la pluie.
Ceci dit, je n’aurais pas été contre un petit anniversaire pour mes 100 jours, une petite sauterie. Tu parles, que dalle. En guise de sauterie, j’ai eu la Val qui m’a fait une crise sur ses photos en maillot, et des jeunes qui me foutent le feu à Amiens. Amiens, préfecture de la Somme, des hivers doux et des étés frais, la ville la plus normale de France !

Les cent jours de Poutine
Il y en a encore pour s’étonner qu’on ne s’excite pas sur mes 100 jours. Mais avant les 100 jours, il y en a eu quelque chose comme 2 800. Voir 4 200 jours, si l’on se veut un poil honnête sur la pseudo prestation de Dmitri.
100 jours à l’aune de 4 200 jours, franchement et logiquement, il n’y a pas de quoi s’exciter.
C’est comme si on s’était mis à faire le bilan des 100 jours du troisième mandat de Moubarak.
Donc oui, ça passe et tout le monde s’en fout. Ceci dit, c’est dommage. À y regarder de plus près, il y avait matière à commenter. Comme personne ne se dévoue, je m’y colle. S’il ne fallait retenir que deux avancées sur mes 100 jours, ce serait les suivantes :
1 – Je me suis calmé sur les photos. Et ce alors même que nous sommes en pleine saison estivale. Or rien, pas un morceau de torse, pas un centimètre carré de biceps. Je reste couvert comme un Bédouin. Pourtant, ça me démangeait de tomber la chemise. Mes Russes, assurent mes conseillers, ont frôlé l’overdose de photos pendant la présidentielle. Suis pas convaincu. Mais bon, j’ai décidé de suivre leurs conseils. Comme quoi, j’écoute parfois.

2 – Du coup, faute d’activités en plein air, je me suis mis à faire le ménage dans la maison Russie. D’abord, j’ai rangé : les ONG bénéficiant d’un financement étranger et ayant une activité « politique » sont bien classées dans le classeur « agents de l’étranger ». Puis j’ai remis de l’ordre sur le web et j’ai arrangé les comptes en collant de grosses prunes aux organisateurs de manifs non autorisées.

À part les trois jeunes encagoulées qui m’en veulent et me piquent la vedette en dansant à l’église, on n’entend plus grand monde moufter depuis que j’ai repris mes quartiers au Kremlin.
Et, cerise sur mon gâteau des 100 jours, j’offre au monde un remake de la guerre froide sur fond de crise syrienne.
Tout bien réfléchi, ça méritait tout de même une petite fête des 100 jours-là.

Les cent jours de Curiosity
100 jours. S’intéressera-t-on seulement toujours à moi dans 100 jours ? Là, je balance des photos. On parle encore de moi. Mais moins déjà. Or ça ne fait que dix jours que je suis sur Mars. Alors dans 100 jours... Et puis, pour être tout à fait honnête, je me sens un tantinet seul ici. Le paysage ? Sympa les cinq premières minutes, monotone ensuite. Poussière, caillou, caillou, poussière... Une montagne... Mais une montagne, tu la grimpes, tu la redescends, et après ?
Ils m’ont dit que j’en avais pour une année martienne, 687 jours. J’en ai fait 10.
Si, dans 100 jours, j’ai rien trouvé de vivant sur cette planète, même un peu, je leur fais le coup de la panne.

Les cent jours d’Assad
Cinq fois 100 jours. Et je suis toujours là. Ils disaient que je ne tiendrais pas. M’en fiche de ce qu’on dit. Je ne plierai pas devant les comploteurs. Je reste, et si je recule, c’est que je reviendrai, et en force. La reconquête du pouvoir total. Je vais la faire, ma marche du Lion, à travers tout le pays.
J’entends certains, dans les couloirs du palais, évoquer Waterloo et se demander ce que sera mon Sainte Hélène. Comprends pas.
Les cent jours de Hollande100 jours, c’est un peu court pour juger un homme. Surtout quand il est normal. Un type normal, en cent jours, il ne fait pas grand-chose en temps normal. En plus, quand les vacances tombent dans les 100 jours, le type normal, il devrait bénéficier d’un sursis. Parce qu’un type normal, en vacances, il ne fait rien, du moins pas grand-chose.En plus, comme tout...

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