Rechercher
Rechercher

À La Une - La femme de la semaine

Sofie Peeters, une jeune Belge, dénonce le harcèlement dans la rue

L'étudiante s'est promenée dans les rues de Bruxelles avec une caméra cachée. Effarant.

Sofie Peeters, jeune étudiante belge, réalisatrice d'un documentaire intitulé "Femme dans la rue", qui dénonce le harcèlement dont sont victimes les femmes à Bruxelles. Capture d'écran RTBF

- "Vous êtes belle mademoiselle. Je vous offre un verre ?"

- "Non merci"

- "Un verre ensemble ou quoi ?"

- "Non merci"

- "Chez moi à la maison bien sûr, pas dans un café. L’hôtel, le lit, tu connais, direct"

- "Vous ne comprenez pas, je ne veux pas !"

- "Si tu donnes envie, c’est normal non ?"

- "Chienne, Salope"

 

C’est à force d'entendre, cinq à dix fois par jour, ce genre de commentaires à Bruxelles, capitale de la Belgique et de l’Europe, que Sofie Peeters a estimé qu'il était temps d'agir, ou du moins de montrer. Jeune, belge, étudiante en formation de réalisatrice, elle a décidé de consacrer son travail de fin d’étude au harcèlement à Bruxelles.

 

Vêtue d’une robe simple et de bottes, tenue on ne peut plus classique pour une étudiante européenne, elle s’est promenée, avec une caméra cachée, dans les rues de Anneseens, un quartier défavorisé de Bruxelles où elle réside. La caméra enregistre. On entend de tout, des sifflements à l’invitation crue à coucher, en passant par les harangues du genre " belles p’tites fé-fesses", pour finir par les insultes proférées par le mufle éconduit.

 

Dans un premier temps, face à cette violence verbale, Sofie s’est remise en cause. "Est-ce que c’est moi ? Ai-je fait quelque chose? Ce sont mes vêtements ?, a expliqué la jeune fille à la télévision RTBF. Mais quand j’ai fait mon film de fin d’étude, j’ai vu que ce n’était pas juste moi. Beaucoup de femmes ont ce problème".

 

 

 

 

Son film, "Femme de la rue", très médiatisé, a suscité une polémique et ouvert le débat.

 

Polémique car certains ont perçu dans ce documentaire des relents racistes, les images étant essentiellement tournées dans un quartier où vivent une majorité de Belges d'origine maghrébine.

 

Le Monde rapporte que la réalisatrice a répondu à ces critiques sur la télévision flamande VRT : "C'était l'une de mes grandes craintes, comment traiter de cette thématique sans tourner un film raciste ? Car c'est une réalité : quand on se promène à Bruxelles, 9 fois sur 10, ces insultes sont proférées par un allochtone. Mais ces personnes ne sont pas représentatives de toute la communauté maghrébine."

 

Sur le site d’information 7 sur 7, elle ajoute : "Mon constat porte plus sur la condition sociale des individus que sur leur origine ethnique : s'il y a une forte proportion d'étrangers parmi les garçons qui me font des remarques, c'est parce qu'il y a aussi une forte proportion d'étrangers parmi les populations fragilisées".

 

Taoufik Amzile, responsable de l'association belge des professionnels musulmans, répond à la jeune réalisatrice sur le même média : "Ce type de comportement dépend de beaucoup trop de facteurs pour simplement le réduire à une question d'origine. Je ne pense pas qu'il existe de déterminisme à ce niveau-là".

 

Une polémique qui rebondit également sur les réseaux sociaux.

 

 

 

Mais au-delà de cette polémique, le vrai débat porte sur le harcèlement dans la rue. Un débat qui a pris comme un feu de brousse sur Twitter après qu'un certain Mathieu Géniole, chroniqueur web associé au Nouvel Obs, ait posté les commentaires suivants : 

 

 

Il n'en fallait pas plus pour que soit créé le hashtag #harcelementderue, qui fait un tabac. Un hashtag sous lequel des femmes peuvent raconter leurs mauvaises expériences en matière de harcèlement.

 

Exemples : 

 

 

 

ou encore

 

 

Longue, liste, d'où le résumé d'Agnès :

 

 

 

Certaines, altruistes, distillent les astuces pour piéger les lourdaux :

 

 

En face, certains tentent l'humour :

 

 

Alors que d'autres bottent en touche.

 

 

 

Ce qui engendre le type de réponse suivant :

 

 


 

Sofie Peeters, elle, a décidé de quitter Bruxelles.

 

 

Et au Liban

Harcèlement au Liban : dans la rue, les femmes inversent les rôles

 

Harcèlement sexuel, entre tabou et non-loi

- "Vous êtes belle mademoiselle. Je vous offre un verre ?"
- "Non merci"
- "Un verre ensemble ou quoi ?"
- "Non merci"
- "Chez moi à la maison bien sûr, pas dans un café. L’hôtel, le lit, tu connais, direct"
- "Vous ne comprenez pas, je ne veux pas !"
- "Si tu donnes envie, c’est normal non ?"
- "Chienne, Salope"
 
C’est à force d'entendre, cinq à dix fois par jour, ce genre de...

commentaires (3)

On se croirait à Barbès.... Paris-France.

Antoine-Serge KARAMAOUN

05 h 05, le 03 août 2012

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • On se croirait à Barbès.... Paris-France.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    05 h 05, le 03 août 2012

  • .Que ceux qui vont à Bruxelles ne soient pas étonnés...à part quelques quartiers c'est devenu Bab el Oued...

    GEDEON Christian

    09 h 24, le 02 août 2012

  • Malheureusement en matière de harcèlement se cache toujours un arabe dans une Europe ou le racisme fait bien des ravages parmi ses peuples . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    05 h 52, le 02 août 2012

Retour en haut