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À La Une - Révolte

Alep, capitale économique de la Syrie, dans la tourmente de la guerre

"Alep était calme car c'est une ville industrielle et commerçante qui a retrouvé grâce aux yeux du régime après dix ans de punition".

Les alaouites comptent pour 5% de la population de la ville d'Alep où, contrairement à Damas et Homs, il n'y a pas à proprement parler de quartier alaouite. BULENT KILIC/

Deuxième ville de Syrie avec 2,5 millions d'habitants, l'industrieuse Alep a sombré dans la tourmente de la guerre après s'être mise longtemps à l'abri des soubresauts qui secouent le pays depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad en mars 2011.


L'armée régulière a lancé samedi sa contre-offensive pour reprendre les secteurs rebelles à Alep, enjeu crucial du conflit, selon les opposants.


Spécialisée depuis des décennies dans l'industrie manufacturière, notamment le textile, grâce au coton, la métropole du Nord, deuxième ville de l'Empire ottoman au XIXe siècle, est un important centre commercial.
Etape sur la route de la soie et forte d'une riche tradition artisanale, Alep était la capitale d'une vaste province qui couvrait le sud-est anatolien et les plaines du Nord, jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale.


Punie par le régime en raison du soutien des commerçants de la ville à la révolte des Frères musulmans (1979-1982), Alep a souffert de l'accord de libre-échange signé avec la Turquie en 2005.
Mais les Alépins, connus pour leur sens des affaires, ont su devenir plus compétitifs en développant les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique.


"Alep était calme car c'est une ville industrielle et commerçante qui a retrouvé grâce aux yeux du régime après dix ans de punition", estime le géographe Fabrice Balanche, directeur du Groupe de Recherches et d'Etudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient.

 

Le quartier historique de la ville, réputé pour son souk et ses maisons bourgeoises datant de la période ottomane et du mandat français, a été classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 1986.


Attirés par des emplois, de nombreux ruraux, notamment des sunnites et des Kurdes, sont venus s'installer dans l'agglomération d'Alep, qui s'étend sur 120 km2 et est située à 355 km au nord de Damas.
Les Arabes sunnites représentent 65% de la population et les Kurdes, de même confession et installés dans le nord de la ville, sont estimés à 20%. Les chrétiens représentent environ 10%, dont la moitié sont Arméniens. Les autres sont des syriaques, des grecs-catholiques et des maronites.


Venus notamment se réfugier à Alep en 1939 après qu'Alexandrette eut été rattachée à la Turquie, les alaouites comptent pour 5% de la population de la ville où, contrairement à Damas et Homs, il n'y a pas à proprement parler de quartier alaouite, en dehors de celui réservé aux fonctionnaires à Hamdaniyé (est).


Les quartiers informels dans l'agglomération d'Alep, dont la population provient des campagnes, sont contrôlés par les rebelles qui ne tiennent pas les quartiers centraux et ceux de l'ouest peuplés par la bourgeoisie, les chrétiens et surtout les Alépins d'origine. Les quartiers riches sont Chahba, Haleb el-Jedid (nouveau Alep) et le centre.

 

 

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Analyse

Alep, une bataille cruciale pour le régime comme pour les rebelles
Deuxième ville de Syrie avec 2,5 millions d'habitants, l'industrieuse Alep a sombré dans la tourmente de la guerre après s'être mise longtemps à l'abri des soubresauts qui secouent le pays depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad en mars 2011.
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