Certains se réjouissent, d'autres non. Face aux développements de la crise syrienne, le Liban affiche clairement ses différents visages.
Quelques heures après l'attentat perpétré à Damas, mercredi, contre le bâtiment de la Sécurité nationale, des tirs de joie résonnaient à Tripoli, capitale du Liban-nord. Sur certaines places de la ville, des Libanais, mais également des militants syriens de l'opposition, se sont rassemblés pour "célébrer" l'attentat et la mort de trois hauts responsables de l'appareil sécuritaire et répressif syrien : le ministre de la Défense, Daoud Rajha, le vice-ministre de la Défense et beau-frère de Bachar el-Assad, Assef Chawkat, et le général chargé de la cellule de crise mise en place pour mater la révolte, Hassan Turkmani.
Ces "tirs de célébration" ont causé la mort de deux personnes, dont un enfant.
Mais à Tripoli il n'y a pas que ceux qui se réjouissent de la perspective d'un effondrement du régime syrien. Dans cette ville se trouvent également des alaouites, essentiellement regroupés dans le quartier de Jabal Mohsen. Pro-Assad, ce quartier est le grand rival de celui de Bab el-Tebbaneh, à majorité sunnite et antirégime syrien. Entre les deux, les différends se sont réglés, ces derniers mois, à coup de RPGs, faisant des dizaines de morts.
Dans ce contexte, l'armée s'est rapidement déployée mercredi dans la rue de Syrie, qui sépare les deux quartiers.
Plus au Sud, à Saïda, les partisans du cheikh intégriste sunnite Ahmad Assir se sont eux aussi réjouis de l'attentat de Damas. Des réjouissances qui ont donné lieu à des scènes improbables, comme celle du cheikh salafiste dansant en dechdéché au milieu de ses partisans...
Entre les deux, les partisans du Hezbollah se sont rassemblés hier soir dans la banlieue sud de Beyrouth pour écouter un discours du secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah. Un discours au cours duquel le leader chiite a loué le régime syrien, et salué la mémoire des hauts responsables sécuritaires syriens assassinés mercredi. Dans la foule étaient brandis des drapeaux ornés du portrait de Bachar el-Assad
Quelques heures après l'attentat perpétré à Damas, mercredi, contre le bâtiment de la Sécurité nationale, des tirs de joie résonnaient à Tripoli, capitale du Liban-nord. Sur certaines places de la ville, des Libanais, mais également des militants...
commentaires (4)
Une réminiscence venue des tréfonds de leur être..Si cela se trouve, peut etre que le triste individu drapé de l'éffigie du dictateur, se trouve dans une situation de contrainte imposée.
Fahd Claude
11 h 05, le 19 juillet 2012