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À La Une - Israël - Bulgarie

Attentat de Bourgas : Israël accuse le Hezbollah

Pour le Haaretz, "Netanyahu veut transfomer un ratage des renseignements israéliens en excuse pour attaquer l'Iran".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le Hezbollah d'être derrière l'attentat perpétré à Bourgas, en Bulgarie, contre des touristes israéliens le 18 juillet 2012. AFP /GALI TIBBON

Israël est confronté à une vague mondiale de terrorisme commanditée par l'Iran, a affirmé jeudi le ministre israélien de la Défense Ehud Barak après un attentat anti-israélien meurtrier la veille en Bulgarie.

 

"Nous sommes confrontés à une vague mondiale de terrorisme (...) l'attentat de Bourgas a été mené par des activistes du Hezbollah et commandité par l'Iran", a déclaré M. Barak à la radio publique israélienne.

 

Des accusations réitérées quelques heures plus tard par le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman : "C'est le Hezbollah aidé par les Gardiens de la révolution de l'Iran qui est responsable de cet attentat suicide. Il s'agit d'une information avérée".

 

Puis par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. "L'attentat d'hier en Bulgarie a été perpétré par le Hezbollah, le principal agent terroriste de l'Iran", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, promettant de "faire payer cher ceux qui soutiennent le terrorisme".

 

Mais pour Amir Oren, un des analystes du quotidien israélien Haaretz, "Netanyahu veut transfomer un ratage des renseignements israéliens en Bulgarie en excuse pour attaquer l'Iran".

 

L'attentat de Bourgas représente un échec pour les services de renseignement israéliens "dans leur combat continu contre le terrorisme". Si les renseignements, aidés par les services locaux, avaient repéré cette menace, le Bureau du contre-terrorisme (rattaché au bureau du Premier ministre) aurait conseillé aux Israéliens de ne pas se rendre en Bulgarie, écrit M. Oren.

 

"M. Netanyahu, pour ses propres raisons, essaye de déguiser cet échec en victoire. Quelques heures après l’attaque il a en effet accusé l’Iran d’être derrière l’attaque et a promis de riposter au terrorisme iranien", poursuit-il. "Il s’agit d’une accusation naturelle, mais venant d’un Premier ministre elle devrait être accompagnée de preuves", dit-il encore.

 

Selon un bilan communiqué par les autorités bulgares, l'attentat a fait sept morts, dont cinq touristes israéliens, leur chauffeur bulgare et le kamikaze. Trente-et-un Israéliens ont par ailleurs été blessés dans l'attentat, dont deux sont dans le coma. Un 32e blessé était encore non identifié. Les trois blessés les plus graves ont été transférés dans un hôpital à Sofia, la capitale bulgare.

 

L'attaque visait un bus transférant vers le terminal des touristes israéliens arrivés par avion-charter, qui avait 151 personnes à son bord.

 

Le ministre bulgare de l'Intérieur, Tsvetan Tsvetanov, s'est, de son côté, contenté de déclarer que l'attentat anti-israélien a été commis par un kamikaze. "L'explosion a été provoquée par un homme qui est mort dans l'attentat et dont l'identité exacte n'est pas établie. Son document de voyage était un faux permis de conduire délivré dans l'Etat du Michigan", aux Etats-Unis, a précisé le ministre sur place à l'aéroport de Bourgas, au bord de la Mer Noire.

 

"Le kamikaze, habillé avec un short et qui portait un sac à dos, paraissait comme tout autre touriste. Il a déposé son sac dans le compartiment à bagages du bus où l'explosion s'est produite", a encore indiqué le ministre. Le ministère bulgare de l'Intérieur a fait diffuser par les chaînes de télévision bulgares une vidéo du kamikaze présumé, filmé à l'aéroport par une caméra de surveillance.

"L'homme est âgé d'environ 36 ans. Nous avons des empreintes digitales", a ajouté le ministre qui a précisé qu'un test ADN était en cours. Selon Tsvetan Tsvetanov, "aucune organisation n'a revendiqué l'attentat".

 

"Les réseaux d'el-Qaïda et du Jihad islamique mondial opèrent aussi", a ajouté M. Barak qui a mentionné une longue série de récentes attaques ou tentatives d'attaques qui ont visé des Israéliens à l'étranger, notamment au Kenya, en Thaïlande, en Azerbaïdjan, en Georgie ou encore à Chypre.

"Il y a des centaines de milliers d'Israéliens à l'étranger, et nos services de renseignements sont en contacts avec leurs homologues étrangers auxquels ils transmettent leurs informations", a encore dit M. Barak.

"Il y a souvent de très gros succès, mais cela ne marche pas toujours, et il faut continuer de vivre. Nous ferons tout notre possible pour retrouver les auteurs de l'attentat de Bourgas et leurs commanditaires", a-t-il ajouté.

 

L'Iran condamne vigoureusement "tout acte terroriste", a pour sa part réagi jeudi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. "La République islamique d'Iran, qui est la plus grande victime du terrorisme, estime que mettre en danger la vie d'innocents est (...) un acte inhumain et le condamne vigoureusement", a déclaré Ramin Mehmanparast, selon la télévision iranienne en langue arabe Al-Alam.

 

"Le régime sioniste, qui est responsable d'actes terroristes organisés au Liban, en Palestine et contre les savants nucléaires iraniens (...) est prêt à lancer des accusations sans fondement contre d'autres pays pour faire oublier sa nature terroriste", a par ailleurs accusé M. Mehmanparast.

 

Interrogé par ailleurs sur l'attentat perpétré mercredi à Damas et qui a coûté la vie à plusieurs hauts responsables chargés de la sécurité, M. Barak a parlé "d'un coup très dur porté au régime syrien ainsi qu'à l'axe formé par l'Iran, la Syrie et le Hezbollah". Téhéran est un allié de poids de Damas.

"J'espère que l'attentat de mercredi à Damas poussera la communauté internationale à agir", a-t-il encore dit.

 

"Nous suivons très attentivement la situation en Syrie, notamment le risque que celle-ci transfère au Hezbollah des missiles ou même des armes chimiques", a par ailleurs indiqué le ministre.

 

Il a ainsi répondu à la radio qui l'interrogeait sur des informations de presse selon lesquelles Israël pourrait préventivement bombarder les installations syriennes de production d'armes chimiques en cas de chute imminente ou avérée du régime Assad.

 

Des responsables militaires américains ont eu des entretiens avec leurs homologues isaéliens pour savoir si Israël pourrait attaquer les stocks d'armes syriens, alors que le régime en place semble vaciller, a en effet rapporté mercredi le New York Times.

Selon des responsables cité par le journal le Pentagone n'est pas favorable à une action militaire car elle pourrait aider le président Assad à rallier des soutiens contre une intervention étrangère.

 

Le conseiller pour la sécurité nationale du président américain Barack Obama, Thomas Donilon, s'est rendu en Israël ce week-end pour discuter de la crise syrienne, indique encore le quotidien américain.

 

Enfin, le Quartette pour le Proche-Orient a condamné un attentat "brutal et lâche".

 

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"Nous sommes confrontés à une vague mondiale de terrorisme (...) l'attentat de Bourgas a été mené par des activistes du Hezbollah et commandité par l'Iran", a déclaré M....

commentaires (2)

Tu donnes une giffle, tu recevras deux ! C'est la règle du JEU...

SAKR LEBNAN

10 h 02, le 19 juillet 2012

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Commentaires (2)

  • Tu donnes une giffle, tu recevras deux ! C'est la règle du JEU...

    SAKR LEBNAN

    10 h 02, le 19 juillet 2012

  • Les menaces et accusations de Barak devront être pris au sérieux pour éviter une guerre surprise. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    03 h 28, le 19 juillet 2012

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