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À La Une - Ces jeunes Libanais de la diaspora qui font parler d'eux

Dans les coulisses de Pixar, un Libanais participe à la révolution des films d’animation

Jean-Claude Kalache fait partie de l’équipe de "Up" qui a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation en 2010.

Jean-Claude Kalache tenant l'Oscar que son équipe a reçu pour le travail sur le court métrage d'animation "Geri's Game".

Quand Jean-Claude Kalache a quitté le Liban, en 1990, l’idée était de passer trois ans aux États-Unis, pour compléter ses études en architecture. Puis de rentrer au pays. Mais le master de l’université Texas A&M comprenait, outre un volet architecture, un volet informatique graphique. Une discipline qui allait bouleverser ses plans.

 

"Je n’ai compris le poids de ce diplôme que quand les grandes entreprises d’informatique graphique ont commencé à embaucher les étudiants avant même la fin de leurs études", explique Jean-Claude Kalache à lorientlejour.com.

 

En 1996, des recruteurs des studios Pixar, une société américaine de production de films d’animation créée notamment par le cofondateur d’Apple, Steve Jobs, le repèrent et lui offrent un poste. Le jeune talent libanais a 27 ans.

 

Jean-Claude Kalache n’entre pas seul dans l’aventure Pixar. Sa femme, Soha, qu’il a épousée au Liban avant de partir en 1990, est également recrutée par Pixar. La jeune Libanaise est, elle aussi, passée sur les bancs de l’université Texas A&M, mais pour des études en gestion et technologies avancées. Deux ans seulement après son recrutement, le succès est au rendez-vous.

 

"+Geri’s Game+, le premier projet sur lequel j’ai travaillé, a remporté l’Oscar du meilleur court métrage d’animation en 1998", raconte le jeune homme. "Chacun d’entre nous a eu le droit de ramener la statue chez lui pour une nuit", se souvient-il en riant.

 

 

Sur ce film, Kalache travaille en tant que technicien d'éclairage, "c'est-à-dire chargé de contrôler les palettes de couleurs des scènes et des personnages du film, afin de faire paraître leurs humeurs et émotions".

 

Après le succès de "Geri’s Game", pour lequel il reçoit également en 2000 un "Outstanding Achievement Award" de l’université Texas A&M, le Libanais est promu responsable d’éclairage. 

 

Jean-Claude Kalache travaille ensuite sur le deuxième épisode du film d’animation culte, "Toy Story", qui rafle un Golden Globe Award. "J’ai eu la chance de participer à la cérémonie à Los Angeles où étaient présents les stars d’Hollywood", souligne-t-il.

 

En 2001, il travaille sur le film "Monsters Inc" pour la première fois en tant que directeur de la photographie et en 2003, il occupe le même poste et collabore avec le président de Pixar, John Lasseter, sur le film "Cars", sorti en 2006.

 

"Le directeur de la photographie est chargé d'étudier la vision du directeur du film et de l'appliquer au film d'animation. Il s'agit là surtout des émotions et des ambiances dans les scènes du film", explique-t-il. Émotions et ambiances sont d'ailleurs les points forts des films Pixar.

 

"Mon équipe est également chargée de travailler sur les couleurs, textures et formes d'un film", ajoute M. Kalache.

 

En 2009, le Libanais travaille sur le film "Up" qui est nominé pour plusieurs Oscars et en remporte deux. L'année suivante, il reçoit le prestigieux prix "Buzz Lightyear Commitment and Passion" pour son travail à Pixar.

 

Outre son gros palmarès en production, le cinéaste libanais aime également participer au développement de nouvelles techniques d’animation surtout dans le domaine de l’éclairage.

 

Jean-Claude Kalache entouré de Ed Catmul, président de Walt Disney

et de John Lasseter, président de Pixar Studios.


 

Son travail exigeant occupe la majeure partie de son temps, mais Jean-Claude Kalache reste fidèle à ses origines libanaises et se rend au Liban aussi souvent que possible. "Je viens au Liban tous les deux ou trois ans, mais j’aimerais que ces visites soient plus fréquentes".

 

"Ce qui me manque le plus c'est la famille, les amis et les manakishes !, dit-il en souriant. Il n'y a rien que je déteste vraiment au Liban... bon peut-être la conduite parfois". 

 

Avec sa femme, Jean-Claude est l’un des seuls Libanais à avoir travaillé à Disney et Pixar et assure que sa nationalité a eu un impact "positif" sur son travail. "Mes collègues et mes supérieurs apprécient les compétences et les valeurs de chaque membre de Pixar qui regroupe d’ailleurs des employés des quatre coins du monde", raconte-t-il.

 

Jean-Claude Kalache, originaire d'Achrafieh (Beyrouth), se fait également ambassadeur de son pays. "Beaucoup de mes collègues ont déjà visité le Liban car je n’arrête pas de leur en parler et de leur montrer des photos", explique-t-il.

 

Le jeune homme travaille actuellement sur le deuxième volet du film "Monsters Inc" et continue d’aider au développement de nouvelles technologies d’animation. "Pour le directeur de Pixar Studios John Lasseter, +l’art est un défi à la technologie et la technologie inspire l’art+. Je suis de cet avis et je veux continuer d’alterner entre la production et le développement des logiciels d’animation", conclut-il.

 

 

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Quand Jean-Claude Kalache a quitté le Liban, en 1990, l’idée était de passer trois ans aux États-Unis, pour compléter ses études en architecture. Puis de rentrer au pays. Mais le master de l’université Texas A&M comprenait, outre un volet architecture, un volet informatique graphique. Une discipline qui allait bouleverser ses plans.
 
"Je n’ai compris le poids de ce diplôme que...

commentaires (1)

On va lui demander de nous faire une parodie des situations cocasses au Liban en dessin animé. Je suis sûr que ça aura un succès planétaire et qu'il sera sélectionné pour Cannes, les Césars et les Oscars.

Robert Malek

11 h 14, le 28 juin 2012

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Commentaires (1)

  • On va lui demander de nous faire une parodie des situations cocasses au Liban en dessin animé. Je suis sûr que ça aura un succès planétaire et qu'il sera sélectionné pour Cannes, les Césars et les Oscars.

    Robert Malek

    11 h 14, le 28 juin 2012

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