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À La Une - Crise

Les forces syriennes violent hommes, femmes et enfants, accuse HRW

L'opposition syrienne se réunit à Istanbul pour "unifier" sa vision ; Paris dit discuter de l'après-Assad avec Moscou qui dément.

Des observateurs de l'ONU visitent un hôpital à Qatana près de Damas le 13 juin 2012. SANA /

Les forces syriennes du régime de Bachar el-Assad recourent au viol et à d'autres types d'agressions sexuelles tant contre les hommes et les femmes que contre les enfants, a annoncé vendredi Human Rights Watch (HRW).

 

L'organisation de défense des droits de l'homme a relevé une vingtaine de cas après avoir mené des entretiens en Syrie et à l'étranger. Elle a identifié huit victimes dont quatre femmes. Plus de 25 autres personnes - travailleurs médicaux, anciens détenus, déserteurs et militants des droits des femmes - ont également déclaré avoir eu connaissance d'agressions sexuelles.

 

"La violence sexuelle en détention fait partie des terribles armes utilisées dans l'arsenal de torture du gouvernement syrien. Les forces de sécurité y ont régulièrement recours pour humilier les détenus en toute impunité", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient.

 

"Les agressions ne se limitent pas aux lieux de détention. Les forces gouvernementales et les miliciens pro-gouvernementaux chabiha ont aussi abusé sexuellement des femmes et des jeunes filles chez elles ou lors d'interventions dans des zones résidentielles", a-t-elle ajouté.

 

Des cas ont été recensés dans tout le pays mais la plupart se trouvent dans la province de Homs, l'un des principaux foyers de contestation du régime.

 

HRW cite un homme emprisonné dans une cellule de la division de la Sécurité politique de Lattaquié avec plus de 70 autres personnes. Ce sont les jeunes garçons qui, selon lui, ont été le plus maltraités. Il n'était pas rare de les voir revenir dans la cellule après avoir été violés et avec les ongles arrachés.

 

D'après l'ONG, beaucoup de ces agressions ont eu lieu dans des conditions telles que les officiers ne pouvaient pas les ignorer, en particulier lorsqu'il s'agissait de décharges électriques sur les parties génitales.

 

Parallèlement, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a annoncé vendredi la découverte, jeudi, de neuf corps, certains à la gorge tranchée, à Hamouria, dans la province de Damas.

 

Selon le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, il s'agit de fermiers qui ont, en plus, été amputées "des mains, des jambes et des parties génitales", dans un acte "inhumain" commis par le régime.

 

Comme chaque vendredi depuis le début de la contestation, les militants anti-régime ont, par ailleurs, appelé à des manifestations massives, cette fois-ci sous le slogan "Toujours prêts à la forte mobilisation", pour signifier que la révolte ne s'essouflait pas.

 

La répression ne s’essouffle pas non plus. Dans la province d'Alep (nord), les forces du régime ont bombardé vendredi Andan, où une personne a été tuée dans des tirs et où des combats entre déserteurs et armée régulière avaient lieu à la périphérie de la ville, selon l'OSDH, qui affirme que "le régime essaie de prendre d'assaut" cette ville.

 

Des affrontements entre rebelles et armée se sont produit également près d'un QG des renseignements militaires et d'un commissariat à Deir Ezzor (est).

 

A Homs (centre), des bombardements ont repris sur les quartiers de Khalidiyé et Jourat al-Chayah.

Jeudi, au moins 84 personnes -48 civils (dont certains combattants), 22 soldats et 14 déserteurs- ont péri dans les violences, selon l'OSDH.

 

Dans ce contexte, le chef des observateurs de l'ONU en Syrie, le général Robert Mood, a affirmé vendredi que le travail de sa mission chargée de surveiller le cessez-le-feu était "limité par les violences" qui ravagent le pays. "La violence s'est accrue ces dix derniers jours (...) augmentant les risques pour nos observateurs", a déclaré le général Mood à des journalistes, six semaines après le début de la mission le 29 avril.

 

De son côté la Turquie a annoncé que le nombre des réfugiés syriens sur son territoire a sensiblement augmenté ces dernières semaines et dépasse désormais les 30.000.

 

Sur le plan diplomatique, les divisions restent profondes entre l'Occident, qui soutient les rebelles et souhaite un changement de régime, et la Russie et la Chine, alliés de Damas, qui préconisent un dialogue entre pouvoir et opposition et l'application du plan de paix de l'émissaire Kofi Annan, resté pourtant lettre morte sur le terrain.

 

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a cependant qualifié de "constructive" une rencontre à Kaboul entre le secrétaire d'Etat adjoint William Burns et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

 

Mardi, elle s'était toutefois inquiétée de "l'envoi d'hélicoptères d'attaque" russes à Damas, que ce Moscou a démenti vendredi. La Russie a également nié être engagée dans des discussions avec l'Occident sur des changements politiques qui impliqueraient le départ du président Assad.

 

"Les Russes ne sont pas aujourd'hui attachés à la personne de Bachar al-Assad, ils voient bien que c'est un tyran (...). Mais ils sont sensibles, si Bachar est chassé du pouvoir, à qui va prendre (sa place)", a pourtant déclaré le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius ce matin.

 

Le ministre français a aussi évoqué la possibilité d'une conférence sur la Syrie avec les principales puissances le 30 juin à Genève, précisant qu'il s'agissait du "groupe de contact" que le médiateur international Kofi Annan souhaite constituer, une information qui n'a pas été confirmée par l'entourage de M. Annan

 

Jusqu'à présent, la Russie et la Chine se sont opposées au Conseil de Sécurité à toute action résolue de la communauté internationale dans son ensemble contre le régime syrien.

 

En dehors du champ diplomatique, une autre issue au conflit serait une victoire militaire de l'opposition, a estimé Laurent Fabius. "L'autre idée, c'est qu'il y ait une victoire claire et nette de l'opposition sur le terrain. Ca passe par des combats extrêmement durs, extrêmement violents", a-t-il jugé. "C'est pourquoi, il y a à la fois la démarche de Kofi Annan et il est envisagé, les Américains l'ont fait, peut-être nous le ferons, de donner non pas des armes mais des moyens de communication supplémentaires" aux rebelles, a-t-il annoncé.

 

Les Etats-Unis ont annoncé de leur côté jeudi soir qu'ils fournissaient à "l'opposition pacifique" en Syrie des moyens de communication, incluant notamment des téléphones satellitaires disposant de GPS.

 

Pour une opposition "unifiée"

 

Du côté de l'opposition syrienne, des représentants de différents groupes ont entamé vendredi à Istanbul une réunion de deux jours visant à "l'unification" de leur vision.

 

Outre le Conseil national syrien (CNS), le Conseil national kurde, qui avait rejeté les appels au ralliement de M. Ghalioun lors d'une précédente réunion de l'opposition en mars à Istanbul, le groupe constitué autour de l'intellectuel Michel Kilo et celui du chef de tribu Nawaf al-Bachir doivent notamment participer à la rencontre, selon des sources syriennes concordantes.

 

Des représentants de plusieurs pays arabes et occidentaux doivent également assister au début des travaux et avoir une "petite rencontre" avec l'opposition syrienne, avant de quitter la réunion, selon une source diplomatique occidentale.

 

L'objectif de cette réunion de travail est de rechercher les moyens de mettre fin au morcellement de l'opposition en amont d'une grande conférence des opposants syriens qui doit se tenir au Caire, sous les auspices de la Ligue arabe, à une date encore non décidée, selon des sources de l'opposition.

Les forces syriennes du régime de Bachar el-Assad recourent au viol et à d'autres types d'agressions sexuelles tant contre les hommes et les femmes que contre les enfants, a annoncé vendredi Human Rights Watch (HRW).
 
L'organisation de défense des droits de l'homme a relevé une vingtaine de cas après avoir mené des entretiens en Syrie et à l'étranger. Elle a identifié huit victimes...

commentaires (2)

Drôle de façon de combattre les hommes, les femmes et les enfants terroristes. J'espère qu'ils ont mis des capotes pour ne pas être contaminés par le terrorisme. Pauvres tarés va, ils répondront devant la justice de ces crimes contre l'humanité, le boucher à leur tête.

Robert Malek

10 h 00, le 15 juin 2012

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Commentaires (2)

  • Drôle de façon de combattre les hommes, les femmes et les enfants terroristes. J'espère qu'ils ont mis des capotes pour ne pas être contaminés par le terrorisme. Pauvres tarés va, ils répondront devant la justice de ces crimes contre l'humanité, le boucher à leur tête.

    Robert Malek

    10 h 00, le 15 juin 2012

  • L'après Bachar el-Assad,comme dans touts les pays arabes qui ont vécu des printemps noirs comme la Libye ou l 'Egypte ,la Syrie sera divisée en tribus confessionnelles . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    05 h 49, le 15 juin 2012

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