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À La Une - Liban

Pédophilie : les familles reprochent au collège Saint-Joseph de Aïntoura d’avoir tardé à réagir

Les enfants n’auraient pas été pris au sérieux par l’établissement, selon l'avocat des familles des victimes.

Nouveau rebondissement hier dans l’affaire de l’agression sexuelle, par un enseignant d’arts plastiques, de fillettes au collège Saint-Joseph de Aïntoura. L’avocat des familles des victimes, Me Maroun Abou Charaf, a carrément estimé que « si les mesures adéquates avaient été prises dès le départ, on n’en serait pas arrivé là ». Contacté par L’Orient-Le Jour, l’avocat a refusé d’en dire plus. Il semble clair que les enfants n’auraient pas été pris au sérieux par l’établissement.


Me Abou Charaf a noté que le suspect a été transféré depuis l’hôpital Notre-Dame du Liban au bureau des mœurs et que le parquet général du Mont-Liban mène l’investigation. Et d’indiquer que certains parents de jeunes victimes n’ont pas présenté de plainte, par peur du scandale. Il a précisé à ce propos que les agressions diffèrent d’un cas à l’autre, espérant « que l’affaire aboutisse là où elle doit aboutir ». L’avocat a enfin souhaité que soient prises les mesures adéquates et que l’action en justice suive son cours légal, afin que soient rassurés les parents des victimes.


Ce scandale de pédophilie a été à l’ordre du jour d’une rencontre, hier, entre le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, et le recteur de l’établissement, le père Antoine Nakad. Ce dernier a fait part au ministre de la décision de l’établissement de « licencier toute personne suspecte, qu’elle soit impliquée intentionnellement ou non ». Le ministre a annoncé que la justice suit son cours et que des sanctions seront prises à l’égard de chaque personne impliquée. Il a espéré la mise en place d’un mécanisme de protection de l’enfance au sein des écoles, dès la semaine prochaine, en collaboration avec les ministres de l’Éducation et de la Justice, et avec la commission parlementaire de l’enfance, pour éviter que de tels drames ne se répètent.

Les écoles catholiques dénoncent
Dans ce contexte, le secrétaire général des écoles catholiques, le père Boutros Azar, a condamné hier, dans un communiqué, « le comportement d’un des enseignants du collège Saint-Joseph de Aïntoura ». Il a tenu à apporter quelques précisions sur l’affaire, après avoir rencontré les responsables de l’établissement scolaire.


« S’occuper des élèves et plus particulièrement des enfants est le pivot de l’institution éducative, a affirmé le père Azar. Dans cette optique, l’école catholique est soucieuse de redoubler d’efforts pour la réussite de cette opération. C’est pourquoi nous refusons et dénonçons tout abus à l’encontre des élèves, quelle que soit sa forme et d’où qu’il vienne ».
« Le problème qui s’est présenté doit être réglé sur les deux plans éducatif et légal », a estimé le secrétaire général des écoles catholiques. Il s’est dit certain de l’impartialité de la justice, dans l’attente des conclusions de l’enquête. « Nous sommes également solidaires des parents des jeunes victimes et espérons qu’ils poursuivront leur collaboration avec la direction de l’école, pour préserver la dignité et les droits de leurs enfants et aboutir à la vérité », a-t-il poursuivi.


Dénonçant « l’attaque médiatique » contre l’école Saint-Joseph de Aïntoura, une école catholique qui jouit d’une excellente réputation, et notamment les accusations de vouloir étouffer l’affaire, le père Boutros Azar les a qualifiées de « répréhensibles et d’infondées ». « Ces accusations vont à l’encontre des règles les plus élémentaires de l’éducation et de la moralité qui distinguent l’institution, depuis qu’elle a débuté sa mission, au Liban », a-t-il précisé à ce propos.
Le père Azar a invité tous les responsables « à permettre à la justice de suivre son cours, afin que la vérité éclate et que les coupables soient sanctionnés ». « Nous soutenons la position de la direction de l’établissement scolaire concerné, qui invite les médias à diffuser l’information avec précision », a-t-il ajouté.


Le secrétaire général des écoles catholiques s’est aussi déclaré solidaire de la direction de l’école, notamment au niveau « de sa coopération avec l’ensemble de la famille éducative, dans un esprit de responsabilité et de transparence ». Il a insisté sur la nécessité pour l’institution de « poursuivre sa mission au service de l’enfant, de protection et d’éducation des élèves ». Il n’a pas manqué de rendre hommage à l’établissement concerné, avant de remercier toutes les parties qui ont contribué à régler l’affaire avec responsabilité et objectivité, notamment le ministre de l’Éducation, Hassan Diab.

Nouveau rebondissement hier dans l’affaire de l’agression sexuelle, par un enseignant d’arts plastiques, de fillettes au collège Saint-Joseph de Aïntoura. L’avocat des familles des victimes, Me Maroun Abou Charaf, a carrément estimé que « si les mesures adéquates avaient été prises dès le départ, on n’en serait pas arrivé là ». Contacté par L’Orient-Le Jour, l’avocat...

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