Une centaine de personnes ont manifesté lundi "contre la guerre" au Liban à la place des martyrs à Beyrouth en réponse à un appel lancé depuis dimanche soir par deux jeunes Libanais sur Facebook.
Un taux de participation très faible et déploré d’ailleurs par plusieurs jeunes qui se sont rendus sur place. "2.000 personnes ont confirmé leur présence (au rassemblement) sur Facebook, mais à peine 200 personnes, dont la moitié étaient des étrangers, ont participé", regrettait Karim sur la page Facebook créée pour l’événement.
Malgré leur faible nombre, les manifestants étaient déterminés et ont brandi des slogans dénonçant les violences et le retour de la menace de la guerre au Liban.
"Donnez une chance à la paix" ; "Nous ne sommes pas une génération de guerre " ; "Oui au désarmement " : "Non à la guerre ", pouvait-on notamment entendre sur la place des martyrs.
A l’origine de cette initiative pacifique et sans affiliation politique, deux amis, Mario Goraieb journaliste à an-Nahar et formateur spécialisé dans les médias sociaux, et Jessica Obeid, étudiante à la LAU, qui ont commencé par tweeter hier "#WeWantPeace" (Nous voulons la paix) et "#SayNoToWar" (Dites non à la guerre) en réaction à l'éruption de violence qui, du Akkar à Beyrouth, a eu lieu dimanche après la mort du cheikh Ahmad Abdel Wahed et de son compagnon. Les deux hommes ont été tués par des soldats à un barrage dimanche à Halba, au Akkar (Liban-Nord). Sur les circonstances de cette affaire, les version divergent.
Alors que les partisans de Ahmad Abdel Wahed soulignent que des soldats l'ont malmené avant de tirer sur son convoi, des sources de sécurité ont indiqué à l'AFP que la voiture du cheikh ne s'était pas arrêtée au check-point. La mort du cheikh intervient dans un contexte particulièrement tendu, dans un Liban déjà fragilisé par des heurts confessionnels qui ont fait 12 morts ces derniers jours à Tripoli. C'est aussi dans ce contexte général que les deux jeunes Libanais ont lancé leur appel à manifester.
"Sur Twitter, les jeunes internautes qui n’ont pas connu la guerre (civile) ont expliqué avoir très peur que ça éclate de nouveau. Les tweets étaient impressionnants hier", avait indiqué, ce matin, Mario Goraieb à lorientlejour.com. "Quand nous avons vu que les internautes étaient réceptifs à nos tweets sur la paix et le refus de la violence, nous avons décidé d’organiser une rencontre pour montrer que nous refusons la situation d'insécurité actuelle au Liban. Nous avons alors créé une page Facebook pour inviter les internautes à une rencontre pour la paix au Liban, à18h aujourd'hui, place des Martyrs à Beyrouth", a-t-il précisé M. Goraieb.
Ce matin, l'initiative avait rencontré un certain succès sur les réseaux sociaux.
"Je n’ai pas besoin de ta guerre civile, qu’est-ce qu’il y a de si civil dans une guerre?", s'interrogeait une jeune femme, en reprenant une phrase du groupe de rock américain Guns N Roses sur la page Facebook de l'événement.
"Tu aimes le Liban? Aime-le maintenant", lançait un autre internaute, entre deux citations de Ghandi. "Nous ne voulons pas que nos enfants aient peur de l’orage ou des feux d’artifice", pouvait-on encore lire, alors qu'un autre internaute optait pour la tangente, en écrivant : "Les petites particules émises par les pneus brûlés peuvent aggraver les cas d’asthme et provoquer des maladies des poumons et du cœur".
"Cette initiative est personnelle et spontanée. Elle est née des derniers événements survenus dans le pays", expliquait Mario Goraeib, précisant qu'aucune ONG n'était impliquée dans l’organisation de cette rencontre. "C’est la première fois que nous organisons un événement pareil mais les limites ont été largement dépassées, hier au Liban", ajoutait-il en référence à l'éruption de violence du week-end.
"Nous ne voulons pas être entraînés dans une nouvelle guerre", ajoutait, de son côté, Jessica Obeid. Sur l’impact de ce rassemblement, l’étudiante se voulait réaliste, mais pas démoralisée. "Il est vrai que les responsables politiques ne nous écouterons pas mais nous voulons que les jeunes puissent s’exprimer. Nous voulons leur donner l’espoir d'un changement possible".
Un taux de participation très faible et déploré d’ailleurs par plusieurs jeunes qui se sont rendus sur place. "2.000 personnes ont confirmé leur présence (au rassemblement) sur Facebook,...
commentaires (3)
C'est ce que veulent tous les comploteurs contre ce Pauvre Pays, car ne croyez pas qu'il n'y a qu'un ou deux comploteurs. Ils veulent TOUS que les Libanais se balancent les accusations les uns contre les autres, que l'atmosphère, surtout communautaire, s'exacerbe à tel point, qu'elle soit incontrôlable, pour que la déflagration réussisse. Ne mésestimez rien ! Netanyahu attend impatiemment. Et... on ne trouve pas qu'il vaut la peine de s'asseoir autour de la table du Dialogue ! Qu'attendent-ils ? Criminels tous ceux qui ne dialoguent pas, qui qu'ils soient, car il n'y aurait point de différence. Tout sera emporté, de gauche et de droite, n'aimant pas me référer autrement.
SAKR LEBNAN
12 h 11, le 21 mai 2012