Shahin Najafi savait que son dernier tube de rap, dans lequel il s’adresse à un imam chiite, allait créer la controverse. Il ne s’attendait toutefois pas à ce que son texte lui vaille une fatwa le déclarant apostat, ce qui équivaut à une menace de mort. Une fatwa qui rappelle celle publiée il y a 23 ans par l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran, contre l'écrivain britannique d'origine indienne Salman Rushdie pour ses "Versets sataniques".
A l'origine de la fureur des ayatollahs, l'appel que lance Najafi, dans sa chanson, à l'imam Naghi, dixième imam de l'islam chiite et grand-père du Mahdi, le douzième imam caché, pour qu'il sauve l’Iran de ses dirigeants actuels.
De la corruption rampante aux sanctions occidentales, de la chute du rial à l'héritage aryen, des chapelets et tapis de prière made in China au sein de l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, le chanteur se lâche, sur un ton sarcastique et drôle, contre les "maux qui rongent la société iranienne", selon le magazine Le Point qui publie les paroles de la chanson.
Dès la fatwa prononcée, le site Asre Emrooz, considéré comme proche du régime islamique, a appelé à la pendaison de Shahin Najafi, précise Le Point. "Pire, le portail shia-online.ir a mis la tête du rappeur à prix : 100.000 dollars". Il faut dire que le tube controversé a connu un énorme succès avec un total de plus de 422.000 visites, neuf jours seulement après sa mise en ligne sur YouTube.
"Je n’y crois toujours pas !" Dans une entrevue publiée hier par le Wall Street Journal, Najafi, exilé en Allemagne depuis 2005, a du mal à cacher son étonnement. "J’ai 31 ans, j’ai encore toute ma vie devant moi", lâche le jeune rappeur qui vit sous protection policière depuis près d’une semaine. Najafi, qui refuse de présenter des excuses aux autorités iraniennes, affirme qu’invoquer le nom d’un imam chiite n’est pas une insulte, mais une question de liberté d’expression.
"Chaque personne a un prix à payer dans la vie, lance-t-il au Wall Street Journal. Je ne m’excuserai jamais, ni pour mon art, ni pour avoir révélé la vérité sur le gouvernement iranien".
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Shahin Najafi savait que son dernier tube de rap, dans lequel il s’adresse à un imam chiite, allait créer la controverse. Il ne s’attendait toutefois pas à ce que son texte lui vaille une fatwa le déclarant apostat, ce qui équivaut à une menace de mort. Une fatwa qui rappelle celle publiée il y a 23 ans par l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, fondateur de la République islamique...
commentaires (4)
Pfffff...merci M.Abouchacra...mais comment faire un choix?les deux régimes m'horripilent...c'est vrai...et la tolérance religieuse est un mythe total...je me refère simplement à la situation de la femme...essentielle à mes yeux...elle est meilleure((tout étant relatif) en Iran qu'en AS...la production culturelle aussi...on n'efface pas d'un coup de crayon de mollah des siècles de civilisation brillante....au royaume des aveugles,les borgnes sont rois,en quelque sorte...
GEDEON Christian
12 h 28, le 16 mai 2012