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À La Une - Crise

Syrie : Paris évoque un recours à la force

Burhan Ghalioun pour une résolution des Nations unies sous le chapitre 7 ; au moins 27 civils tués mercredi.

Alain Juppé recevant les opposantes syriennes Rima Flihane (d) et Souhayr Atassi, mercredi, au ministères des Affaires étrangères à Paris. JACQUES DEMARTHON/

Le chef de la diplomatie française et des experts affichaient leur scepticisme mercredi sur l'efficacité de la mission de l'ONU chargée de surveiller le cessez-le-feu en Syrie. Au vu des violations quotidiennes de la trêve, censée être entrée en vigueur le 12 avril, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a jugé "fortement compromis" le plan de sortie de crise de de l'émissaire international Kofi Annan.

 

"Le régime de Damas ne respecte pas les engagements qu'il a pris. La répression se poursuit, les observateurs ne peuvent pas travailler sur le terrain, cela ne peut pas durer indéfiniment", a dit Alain Juppé qui venait de parler au téléphone avec Kofi Annan.


La France veut un déploiement du reste des observateurs de l'ONU "sous quinzaine et pas dans trois mois", a-t-il affirmé, alors que le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a indiqué que 100 des 300 observateurs prévus par la résolution 2043 du Conseil de sécurité se trouveront en Syrie dans un mois, dont 30 d'ici la fin de la semaine. Le général norvégien Robert Mood va être nommé vendredi à la tête de cette Mission de supervision de l'ONU (MISNUS), ont indiqué mercredi des diplomates.


Le 5 mai, date du prochain rapport de Kofi Annan, représentera "un moment de vérité", a estimé M. Juppé. Si la mission de l'ONU "ne fonctionne pas, on ne peut pas continuer à se laisser défier par le régime" et il faudra "passer à autre chose pour arrêter la tragédie", a-t-il ajouté, en allusion au chapitre 7 des Nations unies ou la possibilité d'un recours à la force.

 

Même son de cloche pour le chef du Conseil national syrien (CNS), Burhan Ghalioun, qui a souhaité que la réunion de la Ligue arabe prévue jeudi au Caire ouvre la voie à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sous le chapitre 7, qui permet d'imposer des mesures à un pays, y compris par la force.


M. Juppé a en outre jugé "inacceptable" que Damas refuse certains observateurs, après l'annonce par les Etats-Unis que le régime syrien ne voulait pas d'observateurs originaires des pays du groupe des Amis de la Syrie.


Le ministre français s'exprimait à l'issue d'un entretien avec Rima Flihane, écrivain vivant en Jordanie et représentante des Comité locaux de coordination, Souhayr Atassi, militante de l'ONG Instance générale de la révolution, qui vit en France depuis l'automne, et Samar Yazbek, écrivain alaouite, qui vient de publier "Feux croisés, Journal de la révolution syrienne".

Selon ces opposantes, qui veulent une solution politique, le plan Annan est "une initiative condamnée à l'échec".

 

Selon Salman Shaikh, directeur du Centre Brookings à Doha, "la communauté internationale continue de pousser en faveur de cette mission car c'est actuellement le plus petit dénominateur commun entre toutes les parties".
Mais, a-t-il déploré, "personne n'a le courage d'affirmer clairement qu'il n'y a pas de cessez-le-feu".
"Je ne vois pas comment on peut continuer à prétendre ou espérer que les observateurs de l'ONU apporteront la paix", a estimé M. Shaikh.


Des experts soulignent en outre le caractère "exceptionnel" de la mission, qualifiée d'"à haut risque", car c'est la première fois que des observateurs non armés sont dépêchés dans un pays où les violences se poursuivent.


D'après Timor Goksel, ancien porte-parole de la Force des Nations unies au Liban (Finul), les Syriens "traiteront les observateurs d'une manière aimable, mais feront tout pour limiter leurs mouvements et les empêcher d'aller là où ils voudront". Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon devrait admettre qu'il ne faut "pas (en) attendre des miracles", a-t-il souligné.

 

Sur le terrain, 27 civils et trois soldats ont été tués dans les violences mercredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

 

Au moins 12 civils ont été tués et des dizaines blessés dans le bombardement par les forces régulières d'un quartier de la ville rebelle de Hama, dans le centre de la Syrie, en dépit de la présence dans la ville de Hama de deux observateurs de l'ONU, a indiqué l'OSDH.

 

Dans la province d'Idleb (nord-ouest), quatre civils ont péri lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu à un point de contrôle sur les passagers d'un bus, tandis que dans la province de Deir ez-Zor (est), un enfant de dix ans a été tué par des tirs des forces du régime à al-Mriiya, a indiqué l'OSDH. Dix autres civils ont été tués dans d'autres villes du pays, dont deux à Douma, en banlieue de Damas, où des observateurs se sont rendus mercredi.


Selon l'agence officielle Sana, les autorités ont fait échouer mercredi une infiltration de "terroristes" dans le village de Khirbet al-Joze, dans la région d'Idleb, depuis la Turquie voisine. "Un terroriste a été tué", ajoute Sana.


D'après des militants, les forces de sécurité syriennes ont délibérément pris ces derniers jours pour cibles des civils qui avaient approché des observateurs, harcelant, arrêtant et tuant même certains d'entre eux. Des informations font état en outre, selon eux, de la reprise des tirs après le départ des observateurs.


Les violences en Syrie ont fait plus de 11.100 morts en plus de 13 mois d'une révolte populaire qui s'est peu à peu militarisée face à la répression, selon l'OSDH.

Le chef de la diplomatie française et des experts affichaient leur scepticisme mercredi sur l'efficacité de la mission de l'ONU chargée de surveiller le cessez-le-feu en Syrie. Au vu des violations quotidiennes de la trêve, censée être entrée en vigueur le 12 avril, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a jugé "fortement compromis" le plan de sortie de crise de de...

commentaires (5)

Il est taquin paris par son ministre Juppé auquel il ne reste que quelques jours à chanter. Il ne fait ces déclarations absurdes que parce qu'il sait, tout comme son patron d'ailleurs, qu'ils ne leur reste que qques jours au pouvoir! Après il y aura une nouvelle politique extérieur de la France nettement mois belliqueuse bien que, et nous le comprenons tous, les déclarations habituelles lors des campagnes sont toujours chaudes. Eh...! et puis avec quels sous il veut faire la guerre le monsieur?? s'il continue comme ça, il va finir par se faire défenestrer par les Français, qui ont d'autres soucis, du 5 étage de son ministère (des fois que du 4ème il ait encore une chance de s'en sortir... c'est qu'il a la peau très très dur, monsieur Juppé!)

Ali Farhat

18 h 59, le 25 avril 2012

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Commentaires (5)

  • Il est taquin paris par son ministre Juppé auquel il ne reste que quelques jours à chanter. Il ne fait ces déclarations absurdes que parce qu'il sait, tout comme son patron d'ailleurs, qu'ils ne leur reste que qques jours au pouvoir! Après il y aura une nouvelle politique extérieur de la France nettement mois belliqueuse bien que, et nous le comprenons tous, les déclarations habituelles lors des campagnes sont toujours chaudes. Eh...! et puis avec quels sous il veut faire la guerre le monsieur?? s'il continue comme ça, il va finir par se faire défenestrer par les Français, qui ont d'autres soucis, du 5 étage de son ministère (des fois que du 4ème il ait encore une chance de s'en sortir... c'est qu'il a la peau très très dur, monsieur Juppé!)

    Ali Farhat

    18 h 59, le 25 avril 2012

  • - - Excusez moi je n'ai pas bien lu le titre , un recours à quoi ????????????? Tintarella di Luna est si mal chantée ...

    JABBOUR André

    15 h 24, le 25 avril 2012

  • Cela aussi va venir, Antoine-Serge. Chaque chose en son temps, les cerises se recueillent en Mai, mais les "LOTUS" vuennent en hiver... Ciao !

    SAKR LEBNAN

    15 h 08, le 25 avril 2012

  • N’espérez pas trop chère Madame, parce qu’avec des durs pareils, au Cuir Noirci de Crocodiles "Lobotomisés" ainsi, à Petits "bras" et à Grosse voix, ils ne risquent nullement, ces "Nullités" Graves, d’être ne fut-ce que légèrement "Hantés" ; comme vous le dites si bien. Ce qu’il faudrait, c’est plutôt et surtout : les "Ecraser" !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    11 h 39, le 25 avril 2012

  • Je souhaite que ces 11 000 morts viennent HANTER le sommeil des membres de la famille ASSAD et de ceux qui les soutiennent en Syrie et ailleurs.

    Nayla SURSOCK

    08 h 51, le 25 avril 2012

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