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La stratégie Le Pen envers les juifs de France...

Marine Le Pen, lors d'une meeting électoral, le 17 avril à Paris. Martin Bureau/AFP

Boycottée par la classe politique israélienne, Marine Le Pen courtise les Franco-Israéliens et, au-delà, la communauté juive française – des efforts qui semblent rencontrer un certain écho parmi les binationaux.


Le fait qu’un des ultimes parrainages nécessaires à Marine Le Pen pour se présenter soit venu d’un élu franco-israélien indique l’érosion d’un tabou, par rapport à la réputation sulfureuse de son père, coutumier de déclarations à connotation antisémite et condamné pour ses propos sur les chambres à gaz, qualifiées de « détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ». « Ce parrainage n’implique pas que je vais voter pour elle », a néanmoins précisé Sylvain Semhoun, membre de l’Assemblée des Français de l’étranger et ancien délégué en Israël de l’UMP, estimant « avoir accompli (son) devoir civique ».


En 2007, Nicolas Sarkozy avait obtenu plus de 84 % des voix en Israël au premier tour, alors que Jean-Marie Le Pen n’en avait recueilli que 1 %.
« Je vais voter pour Marine Le Pen pour pousser un cri d’alarme », affirme David Choukroun, 64 ans, un retraité qui vit en Israël depuis un an. « Je n’adhère pas à 100 % à ses idées, mais le vrai danger en France pour la communauté juive ne vient pas de l’extrême droite mais de l’islam radical, qu’elle est la seule à combattre ». « Le dernier exemple, la tragédie de Toulouse, a démontré que son discours est juste », estime-t-il, ajoutant qu’au second tour, il votera pour Nicolas Sarkozy, comme il y a cinq ans.


« La découverte du tueur ne fait que confirmer ce que je dénonce depuis des années, à savoir le développement d’un fondamentalisme islamique dans notre pays qui est sous-estimé par les pouvoirs publics », avait déclaré Mme Le Pen en mars à une radio privée israélienne. Selon le journaliste qui l’a interviewée, Stéphane Calvo, « le fait qu’elle ait accepté de s’exprimer sur notre radio prouve qu’elle sait qu’elle peut toucher un public potentiel en Israël ». « Son discours est destiné à convaincre les Franco-Israéliens inquiets pour leurs familles restées en France victimes d’actes antisémites plus que d’apporter son soutien à la politique israélienne, qu’elle critique comme le faisait son père », analyse-t-il.


« Bien sûr qu’il y a de l’antisémitisme en France, qui est bien souvent la conséquence du fondamentalisme islamique. Il n’y a pas d’antisémitisme au Front national », avait assuré Marine Le Pen en février dans une interview à la deuxième chaîne de télévision israélienne. « Il y a une grande partie des Français juifs qui s’apprêtent à voter pour moi à l’élection présidentielle », avait-elle indiqué.
La majorité des électeurs potentiels de Mme Le Pen adopte néanmoins un profil bas. Comme nombre d’entre eux, un avocat confie sous le couvert de l’anonymat hésiter encore à voter pour elle mais « l’envisager sérieusement ».
Plus de 62 000 personnes sont inscrites sur les listes électorales françaises en Israël, selon l’ambassade de France.

Boycottée par la classe politique israélienne, Marine Le Pen courtise les Franco-Israéliens et, au-delà, la communauté juive française – des efforts qui semblent rencontrer un certain écho parmi les binationaux.
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