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À La Une - Portrait

Cheikh Qaradaoui, religieux controversé et enfant chéri du Qatar

Le religieux sunnite donne l'impression de vouloir régler un vieux compte avec les régimes arabes en faveur d'une laïcisation.

Sur Al-Jazira, le religieux apparaît souvent et répond aux questions des fidèles sur différents aspects de la pratique de la religion. ABDULLAH DOMA /

Le religieux sunnite Youssef al-Qaradaoui, interdit de territoire français, doit sa notoriété à la chaîne al-Jazira du Qatar, pays dont il cautionne d'un point de vue religieux la politique étrangère audacieuse et interventionniste.

Au Qatar, dont il a obtenu la nationalité, le religieux vit confortablement et y a même pris, il y a quelques années une deuxième épouse, beaucoup moins âgée que lui.

 

Depuis le début des troubles de ce qui deviendra le Printemps arabe, cheikh Qaradaoui, 86 ans, a, dans ses prises de position comme dans ses fatwas (avis religieux autorisés), marché main dans la main avec la diplomatie du Qatar.
"Kadhafi c'est fini", s'était ainsi exclamé sur al-Jazira le religieux d'origine égyptienne, dès les premières manifestations contre l'ancien dirigeant libyen en février 2011 à Benghazi dans l'est de la Libye.


Pendant le soulèvement en Libye, le Qatar, a été à la pointe de ceux qui ont soutenu les insurgés et il a révélé, après la mort de Mouammar Kadhafi, avoir envoyé ses soldats épauler sur le terrain les rebelles libyens. L'entourage du religieux affirme que c'est une fatwa de Qaradaoui qui a rendu licite l'intervention militaire de l'OTAN en Libye.

 

Aujourd'hui, le religieux appelle à verser l'argent du Zakat (l'aumône légale islamique) aux Syriens qui se sont soulevés depuis plus d'un an contre le régime de Bachar el-Assad.


Qaradaoui, qui est d'origine égyptienne, donne l'impression de vouloir régler un vieux compte avec les régimes arabes en faveur d'une laïcisation depuis qu'il a quitté l'Egypte où il a été emprisonné pour ses liens avec les Frères musulmans sous Gamal Abdel Nasser. Il ne manquera pas d'ailleurs de conduire la prière Place Tahrir, épicentre de la révolte égyptienne au Caire, après la chute du régime de Hosni Moubarak.


Son entourage affirme que cheikh Qaradaoui est un modéré mais il n'est pas sûr que cet avis soit partagé par ses détracteurs qui soulignent son refus de séparer la religion du politique et son rejet de l'idée d'un Etat laïc, question qui est aujourd'hui au cœur du débat dans les pays où les islamistes ont remporté les élections.


Pour répondre aux accusations d'antisémitisme, l'un de ses proches, Ali Kardaghi, a affirmé lundi à l'AFP que Youssef al-Qaradaoui ne pouvait que condamner la tuerie de Toulouse dans une école juive. Mais cette position n'a été exprimée publiquement ni par le religieux ni par l'organisme qu'il préside, l'Union des oulémas musulmans.


Sur Al-Jazira, le religieux apparaît souvent et répond aux questions des fidèles sur différents aspects de la pratique de la religion. Il a une interprétation rigoriste des textes religieux.

Au niveau politique, il entretient des rapports étroits avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, que soutient ouvertement le Qatar, et des liens plus distancés avec l'Autorité palestinienne.

La notoriété de Youssef al-Qaradaoui a été entretenue par al-Jazira qui a une immense audience dans les pays arabes et qui a popularisé l'image d'un religieux qui s'indigne devant les misères des régimes autocratiques.


En février 2008, la Grande-Bretagne lui avait refusé un visa, le ministère britannique de l'Intérieur jugeant alors que "la Grande-Bretagne ne tolèrera pas la présence de ceux qui cherchent à justifier tout acte de violence terroriste".

Le religieux sunnite Youssef al-Qaradaoui, interdit de territoire français, doit sa notoriété à la chaîne al-Jazira du Qatar, pays dont il cautionne d'un point de vue religieux la politique étrangère audacieuse et interventionniste.
Au Qatar, dont il a obtenu la nationalité, le religieux vit confortablement et y a même pris, il y a quelques années une deuxième épouse, beaucoup moins...

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