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À La Une - Conférence

Pour préserver les droits des jeunes Palestiniens, futurs leaders

Deux jours de discussions à Bruxelles pour replacer les jeunes réfugiés dans le contexte du printemps arabe.

Une vue générale du panel d’ouverture de la conférence consacrée aux jeunes Palestiniens, à Bruxelles.

Cela fait un an que le Moyen-Orient est secoué par des révolutions réclamant liberté et démocratie. Certains peuples y sont parvenus, d’autres continuent de lutter. Dans ce contexte de changement, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a réuni pendant deux jours à Bruxelles, jeunes réfugiés, États et organisations internationales pour faire le point sur la situation des jeunes Palestiniens. Qu’en est-il des réfugiés palestiniens dans ce Moyen-Orient en pleine mutation ? Quelles sont les aspirations de la jeunesse ? Les différents orateurs ont tous souligné l’urgence de créer des opportunités pour cette jeune génération de réfugiés.
À l’ouverture de la conférence, Filippo Grandi, commissaire général de l’Unrwa, a rappelé que l’Union européenne en est le plus grand donateur et que la Jordanie est le pays hôte qui accueille le plus grand nombre de réfugiés. « La situation critique dans laquelle la région se trouve aujourd’hui a créé un grand potentiel. Les jeunes ont prouvé qu’ils sont déterminés, qu’ils ne vont pas laisser tomber », estime M. Grandi, lançant aux jeunes qu’« aujourd’hui est entre vos mains ; vos rêves, votre détermination et même votre colère transforment le monde ». Les difficultés ne doivent pas empêcher les jeunes réfugiés de se développer et de suivre leur chemin, et pour les aider, il faut les « écouter », c’est une responsabilité collective, assure le responsable onusien.
« Les jeunes doivent être la priorité dans le développement du peuple palestinien », affirme de son côté Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères, ajoutant qu’il est de « notre devoir de tout faire pour leur permettre d’utiliser leur potentiel ». La Belgique est un ardent supporter de l’Unrwa pour favoriser la sécurité et la stabilité, « même si cela n’est pas facile dans ce contexte de crise », précise le ministre. La communauté internationale doit ainsi prendre ses responsabilités et aider le peuple palestinien. M. Reynders a en outre remercié l’agence onusienne « pour son travail en Syrie, au péril de leur vie », demandant aux autorités syriennes « de permettre un libre accès aux équipes de l’Unrwa ».
Il a en outre martelé que « n’importe quel accord de paix doit inclure les jeunes en premier, dans le respect total de la dignité et des droits de l’homme ».
Un autre point évoqué par la haute représentante de l’Union européenne pour les Relations extérieures, Catherine Ashton, est la participation des jeunes filles qui ont eu un rôle central dans le printemps arabe. « La liberté, l’éducation, le futur, l’emploi, un pays qui leur appartient... Les jeunes sont au premier rang du changement », insiste Mme Ashton, ajoutant qu’ils sont « les futurs leaders du peuple palestinien ». L’UE estime que le travail de l’Unrwa est essentiel, et le but ultime de son engagement est « que les Palestiniens soient les maîtres de leur destin, dans leur pays », indique Mme Ashton. Elle rappelle avec humour que les enfants de Gaza ont obtenus quatre records dans le Guinness. « Si on peut leur donner l’opportunité, ces enfants peuvent atteindre tous les buts qu’ils veulent. Contre vents et marées ils continuent d’étudier, de rêver d’un avenir meilleur, c’est pour cela qu’il faut les aider », ajoute-t-elle.

Chômage et exil
Côté palestinien, Riyad al-Maliki, ministre des Affaires étrangères représentant le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, estime que la question des réfugiés n’est pas « humanitaire mais politique ». « L’Unrwa a fait un excellent travail, contribuant à l’éducation et aux espoirs des réfugiés. Il faut dynamiser les jeunes pour baisser le taux chronique de chômage », souligne M. Maliki, ajoutant qu’« Israël est l’obstacle principal au développement des Palestiniens, l’occupation ayant un impact négatif sur notre vie de tous les jours. Aujourd’hui le monde est un village, or les jeunes ne peuvent même pas bouger en Palestine ». L’autre impact négatif de l’occupation est l’exil des jeunes. « Il faut les aider pour qu’ils ne partent pas, je demande à la communauté internationale de tout faire pour que la paix devienne réelle, dans deux États, sur la base des frontières de 1967 », lance le ministre palestinien.
Ces jeunes Palestiniens qui viennent de différents endroits (Gaza, Liban, Jordanie, Jérusalem-Est...) ont tous une seule revendication : qu’ils soient reconnus et ne soient plus marginalisés. Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a ainsi rendu hommage à cette jeunesse qui a été expulsée. « Ces jeunes ont le droit de demander aux Arabes et à la communauté internationale de les aider à créer leur propre État. Les violations quotidiennes israéliennes font qu’on ne peut pas aller de l’avant. Les jeunes souffrent de cette isolation », a-t-il ajouté. Le secrétaire général de la Ligue arabe propose d’initier un programme conjoint entre les jeunes Palestiniens et leurs camarades arabes pour discuter des changements de la région. Cette initiative se ferait sous l’égide de l’Unrwa et de la Ligue.
Cela fait un an que le Moyen-Orient est secoué par des révolutions réclamant liberté et démocratie. Certains peuples y sont parvenus, d’autres continuent de lutter. Dans ce contexte de changement, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a réuni pendant deux jours à Bruxelles, jeunes réfugiés, États et organisations internationales...

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