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À La Une - Crise

La Syrie mine ses frontières avec le Liban et la Turquie, dénonce HRW

Une tentative d’"infiltration terroriste" du Liban déjouée par les forces syriennes, selon Sana.

Le 29 février dernier, des activistes syriens et libanais avaient montré à la presse des mines qu'ils avaient enlevées dans la région à la frontière du Liban et de la Syrie. Photo AFP

Les forces syriennes ont miné des secteurs proches des frontières du Liban et de la Turquie, où se réfugient un grand nombre de Syriens fuyant le conflit, affirme mardi l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch. HRW s'appuie sur de multiples témoignages de réfugiés syriens en Turquie et au Liban et sur des récits venant de Syrie.

 

"Faire usage de mines anti-personnel relève d'un comportement sans scrupules", a déclaré Steve Goose, directeur adjoint de HRW chargé des questions liées aux armes. "Il n'existe absolument aucune justification à l'usage de ce type d'armes pour quelque pays que ce soit, en quelques circonstances, pour quelque objectif que ce soit", a-t-il ajouté.

 

L’armée syrienne doit cesser d’utiliser des mines anti-personnel et admettre que poser cette arme interdite à l’échelle internationale va contribuer à ce que des Syriens soient blessés ou tués pendant des années, indique HRW dans son rapport, qui souligne également que les mines antipersonnel sont militairement inefficaces et ne servent qu’à tuer ou blesser des civils.

 

Les opposants syriens font venir en contrebande des vivres, des médicaments et des armes du Liban et de Turquie. Ils évacuent également vers ces deux pays frontaliers des insurgés blessés.

 

Le rapport de HRW évoque ainsi le cas d'un adolescent de 15 ans qui a perdu une jambe en février après avoir sauté sur une mine alors qu'il évacuait un blessé vers le Liban.

 

"J’étais à Tal Kalakh, quand nous avons reçu un blessé de Baba Amr (quartier de Homs assiégé et bombardé tout le mois de février par les forces gouvernementales) qui est un ami de la famille. Mon frère, qui est au Liban, m’a demandé de transférer ce blessé à Wadi Khaled (au Liban-Nord). J’étais à 50-60 mètres de la frontière quand la mine a explosé. La personne blessée est morte et j’ai été gravement blessé. Mon frère qui m’attendait dans sa voiture a vu l’explosion. Il m’a mis dans la voiture et nous sommes partis", a déclaré le jeune Syrien à HRW.

 

C’est en octobre dernier qu’un responsable libanais avait révélé, sous le couvert de l’anonymat, que l'armée syrienne avait entrepris de poser des mines en face de deux villages frontaliers situés au nord du Liban, Knaissé et el-Hnaider, apparemment dans une tentative de bloquer la contrebande d'armes vers la Syrie.

 

Un démineur de l’armée syrienne originaire de Jisr al-Choughour, a également rapporté à HRW que des habitants de la région ont vu, en janvier dernier, l’armée poser des mines anti-personnel à Hasanieih, Derwand et Jiftlek, c'est-à-dire le long des routes utilisées par les réfugiées syriens pour atteindre la Turquie. A Hasanieih, des mines ont été posées dans les vergers, selon lui, à 3 mètres de la frontière, sur deux rangs parallèles d’environ 500 mètres de long. Le démineur affirme avoir neutralisé avec ses cousins et trois volontaires, environ 300 mines anti-personnel PMN-2 à Hasanieih.

 

La Syrie, qui n'est pas partie prenante au traité international interdisant les mines, n'avait plus utilisé ces armes depuis le conflit de 1982 avec Israël au Liban, dit HRW.

 

Les autorités compétentes ont déjoué, lundi, une tentative d’infiltration de groupes armés terroristes au niveau de Jisr Qmar et Arida, dans la région frontalière entre le Liban et la Syrie, a par ailleurs indiqué aujourd’hui l’agence de presse syrienne officielle Sana.

Selon Sana, un certain nombre de "terroristes" ont été blessés lors de l’accrochage avec les forces armées syriennes et se seraient réfugiés au Liban.

 

 

Pour mémoire

Reportage : À la frontière avec la Syrie, blessés et réfugiés cheminent entre les mines pour arriver au Liban

 

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Les forces syriennes ont miné des secteurs proches des frontières du Liban et de la Turquie, où se réfugient un grand nombre de Syriens fuyant le conflit, affirme mardi l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch. HRW s'appuie sur de multiples témoignages de réfugiés syriens en Turquie et au Liban et sur des récits venant de Syrie.
 
"Faire usage de mines...

commentaires (3)

Le pays se transforme en ghetto. On n'en sort pas vivant qu'on soit à l'intérieur ou qu'on tente de s'en échapper. La mise à mort de l'âme.

Zacharie

10 h 30, le 13 mars 2012

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Commentaires (3)

  • Le pays se transforme en ghetto. On n'en sort pas vivant qu'on soit à l'intérieur ou qu'on tente de s'en échapper. La mise à mort de l'âme.

    Zacharie

    10 h 30, le 13 mars 2012

  • Quelle malediction nous frappe, est ce parce qu'on est arabe? je me refuse a le croire, il serait plutot question de la presence d'elements malfaiteurs depuis 1948, suivi de dirigeants incompetents et corrompus. Les peuples payent le prix de leur avidite garguantuesque.

    Jaber Kamel

    09 h 10, le 13 mars 2012

  • Triste de voir la Syrie se comporter en ennemi comme Israël minant les frontières sans scrupules . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    06 h 50, le 13 mars 2012

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