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À La Une - Société

En Egypte, les Frères musulmans veulent faire rentrer la femme dans la famille

Éclaircie en Turquie, avec le vote par les députés d'une loi visant à augmenter la protection des femmes contre la violence domestique.

Au Caire, des Egyptiennes manifestent pour leurs droits, à l'occasion de la Journée internationale des droist de la femme, hier, vendredi 8 mars 2012. Gianluigi Guercia/AFP

L'année dernière, les femmes du monde arabe ont été en première ligne des soulèvements qui ont secoué la région. Aujourd'hui, avec la montée des islamistes, vainqueurs des élections en Tunisie et en Egypte et en pleine progression en Libye, elles craignent pour leurs droits. 

 

En Egypte, le taux de représentation des femmes à l'Assemblée du peuple est tombé de 12 à 2%, et le quota de 64 sièges instauré sous le régime déchu est passé à la trappe.

 

Les droits acquis par les Égyptiennes sont d'autant plus menacés, qu'ils sont associés à Suzanne Moubarak, épouse de l'ancien président Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire en février 2011.

 

Ainsi hier, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une conférence sur les femmes organisée par le parti politique des Frères musulmans a appelé à remplacer le Conseil national de la femme, créé sous le régime Moubarak, par un organisme dédié à la famille afin de mieux représenter le "rôle de la femme", ont rapporté vendredi des média égyptiens.

 

Le parti de la liberté et de la justice (PLJ), majoritaire au Parlement, a réclamé la création d'un Conseil national de la famille pour "véritablement exprimer la complémentarité des rôles de l'homme et de la femme", selon le quotidien gouvernemental Al-Ahram.

La conférence dénonce en outre la Convention des Nations Unies condamnant les discriminations à l'égard des femmes, la jugeant "incompatible avec les valeurs de la charia (loi) islamique", selon Al-Ahram.

 

Le PLJ assure ne pas cautionner le sexisme, cependant il refuse qu'une femme occupe le poste de chef d'Etat.

 

L'Egypte n'est pas le seul pays où les féministes se font du souci.

 

En Tunisie, les récents débats à l'Assemblée constituante sur une éventuelle introduction de la charia dans la Constitution inquiètent organisations féministes et partis libéraux, qui craignent un recul des droits des femmes.

 

En Libye, où les islamistes sont une force montante de l'après-Kadhafi, le chef du Conseil national de transition Moustapha Abdeljalil a annoncé que la charia serait la principale source de la législation. A ce titre, "toute loi qui violerait la charia est légalement nulle et non avenue", a-t-il dit, évoquant la loi sur le divorce et le mariage.

 

Au niveau du monde musulman, c'est de Turquie qu'est venue, hier, une petite éclaircie.

 

La Turquie dont le Parlement a voté hier, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une loi visant à augmenter la protection des femmes contre la violence domestique qui touche nombre de foyers, a-t-on indiqué vendredi de source parlementaire.

La nouvelle disposition adoptée à l'unanimité des députés présents à l'Assemblée prévoit la création de centres de surveillance dans plusieurs villes et une assistance médicale gratuite pour les victimes.

 

Sur le plan légal, le texte prévoit notamment la possibilité pour un juge d'émettre un ordre de protection sans demande préalable de preuve de violence et de faciliter l'instauration d'un périmètre de sécurité pour les victimes.

 

La violence domestique touche 39% des femmes turques, selon un rapport des Nations unies publié l'an dernier, et plus particulièrement les "crimes d'honneur" qui sont répandus surtout dans le sud-est kurde la Turquie, pays musulman qui aspire à intégrer l'Union européenne.

 

Plusieurs organisations féministes ont cependant critiqué le texte qui restreint, selon elles, la condition de la femme à l'aspect purement légal sans mettre en avant l'éducation et une sensibilisation de la société turque.

Le texte avait été soumis par le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), une formation issue de la mouvance islamiste, qui a un discours conservateur concernant les femmes.

 

Quelques heures avant le vote à l'Assemblée turque, un homme a abattu avec un pistolet dans une banlieue d'Istanbul une femme de sa famille qui avait quitté le domicile après une dispute avec son mari, rapportent les journaux vendredi.

 

Selon un sondage publié vendredi par le journal libéral Milliyet, seulement 16% des femmes travaillent en Turquie tandis que 61,8% restent au foyer.

 

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L'année dernière, les femmes du monde arabe ont été en première ligne des soulèvements qui ont secoué la région. Aujourd'hui, avec la montée des islamistes, vainqueurs des élections en Tunisie et en Egypte et en pleine progression en Libye, elles craignent pour leurs droits. 
 
En Egypte, le taux de représentation des femmes à l'Assemblée du peuple est tombé de 12 à 2%, et le...

commentaires (5)

C'est habiller l'oiseau de noir et puis le mettre dans la cage. Ah ! j'oublie : on lui laissera un petit trou pour que un oeil puisse voir un peu alentour, toujours de la CAGE !

SAKR LEBNAN

13 h 16, le 09 mars 2012

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Commentaires (5)

  • C'est habiller l'oiseau de noir et puis le mettre dans la cage. Ah ! j'oublie : on lui laissera un petit trou pour que un oeil puisse voir un peu alentour, toujours de la CAGE !

    SAKR LEBNAN

    13 h 16, le 09 mars 2012

  • Pauvres femmes arabes. Pour elles, c'est la révolution en sens contraire qui est faite par les Frères musulmans et les salafistes. Mesdames les femmes arabes, revenez voir vos dirigeants, en l'an 2100. Avec tous mes regrets.

    Halim Abou Chacra

    12 h 50, le 09 mars 2012

  • Ben voilà...vous avez chanté????Eh bien,dansez maintenant!!!Que les 65 % de femmes qui ont voté Salafiste et Ekhwan ne viennent pas se plaindre.Fini de rire...

    GEDEON Christian

    09 h 29, le 09 mars 2012

  • Au pire elles finiront "en famille !" ; par contre, les "Baassdiotes" d'ici et d'à côté, elles finiront comme Elena.... Ceausescu de Roumanie !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    08 h 49, le 09 mars 2012

  • - - Elles ont voulue renverser les Moubarak , elles n'ont qu'à subir les largesses les libertés et la démocratie promises par leurs nouveaux maîtres et gourous pendant le soulèvement sur la " triste " place Tahrir .. Elles n'ont ne sont pas au bout de leurs peines , elles n'ont pas encore tout vu .. Le pire est à venir mesdames .. appréciez et jouissez de votre belle révolution printanière qui est refusée et trouve portes closes en Syrie et au Liban ..

    JABBOUR André

    07 h 13, le 09 mars 2012

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