Rechercher
Rechercher

À La Une - Crise

Une attaque israélienne contre l'Iran embraserait la région, avertit le Hezbollah

Toute opération contre Téhéran créerait "davantage d'instabilité", affirme Washington.

Le chef adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem. Sharif Karim/

Une attaque de l'armée israélienne contre les sites du programme nucléaire iranien mettrait le Moyen-Orient à feu et à sang, pourrait impliquer les Etats-Unis et lancer un conflit qui échapperait largement au contrôle de l'Etat hébreu, a prévenu mercredi le numéro deux du Hezbollah.

"L'Amérique sait que s'il y a une guerre contre l'Iran, toute la région s'embrasera, et les feux n'auront pas de limites", a affirmé Cheikh Naïm Kassem à Reuters.

 

Ce dernier a accordé l'entretien dans un bâtiment de Beyrouth dans lequel les journalistes de Reuters ont été emmenés à bord d'un véhicule dont les vitres teintées ne permettaient pas de voir l'extérieur. Le véhicule s'est garé dans le sous-sol de l'immeuble, où un ascenseur menait vers un bureau aux vitres opacifiées. Ces mesures de sécurité sont imposées par le parti chiite dans le but d'écarter le risque d'attaque contre ses dirigeants. Un précédent chef du Hezbollah a été tué par une frappe de missile en 1992.

 

Les combattants du groupe, dont on estime le nombre à plusieurs milliers, sont mieux entraînés et équipés pour riposter à une attaque d'Israël qu'ils ne l'étaient durant la guerre de 2006, a ajouté Kassem. "L'époque où Israël pouvait décider de frapper pendant que le peuple restait silencieux est révolue. Israël pourrait lancer une guerre mais il ignore l'ampleur des conséquences et serait incapable de les contrôler."

 

Le chef adjoint du Hezbollah a ajouté qu'Israël tentera d'entraîner les Etats-Unis dans le conflit, malgré les hésitations de Washington à s'impliquer.

"Israël n'a ni la capacité ni le courage de mener seul une guerre contre l'Iran, tandis que l'Amérique est réservée à cause des risques que ce conflit entraînerait et de l'élection présidentielle à venir", a ajouté Kassem. "Qui l'emportera ? La pression israélienne pour entraîner l'Amérique, ou la capacité de l'Amérique à brider Israël ?"

 

Mercredi, la Maison Blanche a souligné que toute action contre l'Iran créerait "davantage d'instabilité" et mentionné la sécurité des Américains en Afghanistan et en Irak. "Il y a toutes sortes de conséquences potentielles à davantage d'activités militaires dans la région et en particulier en Iran", a affirmé le porte-parole de M. Obama, Jay Carney, en soulignant qu'à la connaissance des Etats-Unis, Téhéran n'avait pas entrepris de construire une arme nucléaire.

Le président Barack Obama doit recevoir lundi prochain le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, au moment où Israël subit des pressions de Washington pour ne pas attaquer l'Iran sans accord préalable.

 

Dans son entrevue avec Reuters, Naïm Kassem a également exprimé son soutien au président syrien Bachar el-Assad, dont il a prédit qu'il resterait à son poste en dépit de onze mois de soulèvement réprimé dans le sang.

 

Tout en faisant l'éloge des révoltes du Printemps arabe, qui ont chassé du pouvoir l'an dernier les dirigeants tunisien et égyptien, Kassem a estimé que les Etats-Unis "essayaient nuit et jour de détourner ces révolutions".

Selon lui, les soulèvements en Libye et au Yémen ont débuté comme des manifestations populaires, avant d'être détournées de leurs objectifs par des interventions militaires et politiques occidentales. "Nous espérons que des mouvements populaires pourront mettre fin à l'exploitation étrangère et politique de ce mouvement. Les critères de l'Amérique vis-à-vis des révolutions arabes ne sont pas uniformes et n'ont rien à voir avec les droits de l'homme ou la démocratie."

Selon Kassem, le soulèvement syrien est largement l'oeuvre des Etats-Unis, qui ont "incité l'agitation en Syrie et fourni un soutien financier et une aide militaire pour alimenter les violences et les massacres en Syrie".

 

Près d'un an après le début du soulèvement syrien, la violente répression menée par le pouvoir syrien a causé la mort de plus de 7.500 civils, selon l'ONU, sans toutefois parvenir à y mettre fin.

 

Une attaque de l'armée israélienne contre les sites du programme nucléaire iranien mettrait le Moyen-Orient à feu et à sang, pourrait impliquer les Etats-Unis et lancer un conflit qui échapperait largement au contrôle de l'Etat hébreu, a prévenu mercredi le numéro deux du Hezbollah.
"L'Amérique sait que s'il y a une guerre contre l'Iran, toute la région s'embrasera, et les feux...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut