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"Une séparation" oscarisé : "Le drapeau iranien flotte sur les Etats-Unis", s'extasie la presse à Téhéran

Le film d'Asghar Farhadi vainqueur dans la catégorie du meilleur film étranger.

Asghar Farhadi, le réalisateur iranien de "Une séparation", embrassant son Oscar, hier soir. Mike Blake/Reuters

L'Iran accueilli lundi avec fierté l'attribution dimanche à Hollywood de l'Oscar du meilleur film étranger à "Une Séparation" d'Asghar Farhadi.

 

Malgré l'heure très tardive en raison du décalage horaire, de très nombreux Iraniens disposant d'une antenne permettant de capter les chaînes satellitaires étrangères -ce qui est illégal en Iran- ont suivi la cérémonie en direct. Et les principaux médias ont rapidement annoncé cette récompense accordée pour la première fois à un film iranien.

 

Une avalanche de messages euphoriques a aussitôt envahi les réseaux sociaux sur internet et les messageries SMS. "Je suis heureuse que nous ayons gagné. Le film est brillant et nous a rendus très fiers de l'Iran", a commenté Sara, 26 ans, ajoutant : "J'aimerais que nos réalisateurs aient davantage de liberté pour exprimer leurs idées".

De nombreux internautes ont salué le cinéaste pour avoir dédié son Oscar au "peuple" iranien qui "respecte toutes les cultures et civilisations et méprise l'hostilité et la rancoeur".

 

Dans son discours, Asghar Farhadi a également fait allusion à la situation politique de l'Iran, isolé par une partie de la communauté internationale pour son programme nucléaire controversé, qui nourrit depuis des années menaces et polémiques entre Téhéran et les Occidentaux. "Les Iraniens sont heureux (...) de voir que leur pays, l'Iran, est évoqué ici pour sa glorieuse culture, son ancienne et riche culture qui a été cachée sous la poussière épaisse de la politique", a souligné le réalisateur.

 

"Ce n'est pas tant l'Oscar que ce qu'il (M. Farhadi) a dit qui me rend heureux", a commenté Jafar, 29 ans, sur Facebook. "Il est temps que le monde regarde l'Iran différemment", a renchéri Negar, 29 ans.

 

Les médias officiels ont eux aussi insisté sur le succès que cette distinction représentait pour l'Iran. "Farhadi a souligné dans son discours de réception la caractère unique de la culture et de la civilisation iraniennes", a mis en avant la télévision d'Etat. "Le cinéma iranien fait l'histoire", titrait l'agence officielle Irna, tandis que l'agence Isna affirmait: "Le drapeau iranien flotte sur les Etats-Unis".

Le directeur de l'Organisation du cinéma au ministère de la Culture et de l'orientation islamique, Ali Reza Sajadpour, s'est réjoui que "le contexte politique n'ait pas eu d'effet" sur le vote. Il a félicité le réalisateur et assuré que son succès était "celui du cinéma iranien".

"Une Séparation" a toutefois failli ne pas voir le jour, le tournage ayant été suspendu une dizaine de jours à l'automne 2010 par les autorités qui ont exigé des excuses d'Asghar Farhadi après ses interventions en faveur de cinéastes emprisonnés ou mis à l'index pour leur hostilité supposée au régime islamique. Les autorités n'ont finalement apporté leur soutien au film qu'après son immense succès tant en Iran (cinq récompenses au festival Fajr de Téhéran en 2012) qu'à l'étranger (Ours d'or à Berlin, Golden Globe du meilleur film étranger).

 

L'Iran accueilli lundi avec fierté l'attribution dimanche à Hollywood de l'Oscar du meilleur film étranger à "Une Séparation" d'Asghar Farhadi.
 
Malgré l'heure très tardive en raison du décalage horaire, de très nombreux Iraniens disposant d'une antenne permettant de capter les chaînes satellitaires étrangères -ce qui est illégal en Iran- ont suivi la cérémonie en direct. Et les...

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