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À La Une - Syrie

La menace des chabbiha : "Ton beau visage, nous le brûlerons avec de l'acide"

L'opposante syrienne chrétienne Hadeel Kouky a été tabassée dans son appartement au Caire, où elle vit en exil depuis quelques mois.

La jeune Hadeel avant et après son agression...

Hadeel Kouky, une jeune chrétienne syrienne originaire de Hassaké, vit en exil depuis plus de trois mois. A peine âgée de 20 ans, elle est l'une des rares opposantes chrétiennes à s'exprimer ouvertement contre le régime de Bachar el-Assad. Avant son départ de Syrie, Hadeel a été arrêtée à trois reprises (en l'espace de 9 mois) par les Services de Renseignements syriens à Alep, pour avoir exprimé son soutien à la révolte anti-Assad sur sa page Facebook. Elle a été battue, torturée, humiliée… "Je ressens encore les stigmates jusqu’à aujourd’hui", assurait-elle dans un billet publié quelques semaines après sa libération.

 

Mais rien ne semble empêcher Hadeel de poursuivre sa quête pour la démocratie en Syrie. Depuis l'Egypte, où elle est installée, la jeune fille au visage angélique continue de s'exprimer sans peur contre le régime d'Assad via Internet. Mais elle qui pensait avoir trouvé refuge dans un pays post-dictatorial ne s'attendait pas à revivre l'horreur qui l'a obligé de fuir sa terre natale.

Mercredi dernier, un groupe de trois chabbiha ont fait irruption dans son appartement et l'ont tabassé, selon Ahed al-Hindi de Ciberdissidents.org qui affirme avoir été contacté par la jeune femme immédiatement après l'incident. "Elle était paniquée et en sanglots, elle ne savait pas quoi faire", écrit le jeune militant pour les droits de l'Homme.

"Ils m'ont battu en me traitant de traître!, a-t-elle indiqué. Puis, l'un d'eux a pris le drapeau de la révolution syrienne accroché sur le mur de ma chambre et l'a piétiné en m'insultant". Selon la jeune opposante, deux de ses agresseurs avaient un accent égyptien alors que le troisième était syrien.

 

Vingt minutes avant l'attaque, Hadeel a affirmé à Ahed avoir reçu une lettre placée sous la porte de son appartement. C'était une lettre de menace : "Nous allons te discipliner comme on discipline les chiens, espèce de traître. Même si tu vas te cacher sur Mars, les chabbiha d'Assad te retrouveront. Nous savons tout de tes activités et nous avons même eu le feu vert de ta famille qui t'a reniée. Ton beau visage, nous le brûlerons avec de l'acide".

 

Hadeel portant le drapeau de la révolution syrienne

au Caire. (Photo tirée de sa page Facebook)

 

Au lendemain de l'agression, la jeune fille publie une photo d'elle montrant les traces des coups sur son visage et sur son bras. Elle écrit : "Je sens que je perds mon âme. (…) Je sens que j'ai vieilli de quarante ans en un seul jour tellement la peine et la douleur m'ont affaibli. J'écris ces mots pour me défouler, ni plus ni moins… J'ai été tellement torturée la dernière fois que j'ai été arrêtée que j'en suis malade. On m'a privé de l'université, de mes amis, de ma famille. Tous mes proches me boycottent malheureusement parce qu'ils soutiennent ce régime assassin. J'ai fui la Syrie de manière très douloureuse, sans mes parents ni mes petits frères… Mon cœur se déchire tellement j'ai de la peine… Beaucoup de mes amis ont été tués à Idleb et dans la banlieue d'Alep. Leur visage et leur voix sont gravés dans ma mémoire… Je pense à eux toutes les nuits dans ma chambre froide. Je pleure… Je me sens si seule…

Je vis dans un quartier au Caire où beaucoup d'employés de l'ambassade syrienne résident. Une semaine avant mon agression, j'ai vu un groupe de cinq Egyptiens discuter devant l'immeuble. Je ne comprenais pas ce qu'ils disaient, mais j'ai entendu mon nom. Ils se demandaient si je suis originaire de Deraa ou bien de Homs. J'ai eu très peur ce jour-là, j'ai prévenu la police égyptienne qui m'a promis de s'en occuper. Je n'ai pas fermé l'œil cette nuit-là… Je ne sais plus quoi faire, ni quoi dire…"

 

"La vie de Hadeel est en grand danger, assure Ahed el-Hindi. Les voyous d'Assad ont la capacité de lui faire du mal, même en Egypte." Selon lui, la jeune femme représente une menace pour le régime : "Etant une opposante chrétienne, elle est la preuve vivante que le conflit en Syrie n'est pas un conflit entre groupes islamistes et régime laïc comme l'affirme Bachar el-Assad. Assad fait son possible pour faire taire toutes les voix chrétiennes qui s'opposent à lui".

 


Hadeel Kouky, une jeune chrétienne syrienne originaire de Hassaké, vit en exil depuis plus de trois mois. A peine âgée de 20 ans, elle est l'une des rares opposantes chrétiennes à s'exprimer ouvertement contre le régime de Bachar el-Assad. Avant son départ de Syrie, Hadeel a été arrêtée à trois reprises (en l'espace de 9 mois) par les Services de Renseignements syriens à Alep,...

commentaires (8)

Il l'on bien amochée la pauvre à en croire la presse! Il ne s'agit plus de l'Egypte de Moubarak, les choses ont bien changées, c'est évident! Je lui conseille de se faire bien protéger par les militaires au pouvoir ou de trouver un refuge plus sûr en Arabie Islamique saoudienne par exemple. Le seul inconvénient c'est qu'elle devra mettre à la poubelle son permis de conduire avant d'y aller ... pas parce que elle est chrétienne, nooon... mais parce que c'est une femme.

Ali Farhat

15 h 46, le 26 février 2012

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Commentaires (8)

  • Il l'on bien amochée la pauvre à en croire la presse! Il ne s'agit plus de l'Egypte de Moubarak, les choses ont bien changées, c'est évident! Je lui conseille de se faire bien protéger par les militaires au pouvoir ou de trouver un refuge plus sûr en Arabie Islamique saoudienne par exemple. Le seul inconvénient c'est qu'elle devra mettre à la poubelle son permis de conduire avant d'y aller ... pas parce que elle est chrétienne, nooon... mais parce que c'est une femme.

    Ali Farhat

    15 h 46, le 26 février 2012

  • M. Farhat. S'il y a des «taupes» au sein du CICR et de MSF, c'est effectivement scandaleux et je réprouve cette dérive. Le rôle des collaborateurs de ces ONG – qu'ils soient médecins, orthopédistes, administratifs –est de venir en aide aux victimes des conflits. Ceux que j'ai côtoyés, au Liban, en Jordanie, au Kurdistan d'Irak, se contentaient de soigner et d'aider les victimes. Ils étaient admirables et ne comptaient pas leur temps. La politique n'est pas leur affaire. J'admets que le CICR n'a pas toujours tout fait juste. Ce fut notamment le cas au temps du nazisme où certains d'entre eux se laissèrent aveugler par la propagande et furent touchés par une cécité coupable.

    Nayla Sursock

    04 h 23, le 26 février 2012

  • Madame Nayla Sursock, je vous remercie de votre intéressement à mon commentaire, bien que vous ne soyez la première et vous remercie vivement de vos conseils. Mais je suis hélas contraint de vous informer formellement que je ne le suivrais pas et vous demande humblement ne pas m'en vouloir. Je vous informe que j'ai eu à sauver pas mal de vie humaine durant mon travail dans des pays du tiers monde et j'ai eu l'occasion de côtoyer différentes ONG, membres de la CICR etc... Ne vous laissez pas leurrer, JE CONFIRME que les pays occidentaux souvent dénué de toutes formes de conscience lorsqu'il s'agit de leurs intérêts (leurs peuples n'en savent que rien) dans les pays du 1/3 monde, utilisent SURTOUT des canaux tels la CICR et surtout et surtout "médecins sans frontière" (remontez à son fondateur pour le comprendre) à l'INSU de son personnel honnête très souvent bouffi d'idéalisme et ce n'est pas un tort lorsqu'on choisi de faire ce travail, c'est quasiment une vocation. Mais voilà y a des taupes qui s'infiltre assez facilement dans les ramifications de ces organismes et il ya même des ONG expressément créer pour les appuyer. Croyez-moi si vous souhaitez madame, l'un n'empêche pas l'autre! autrement tant pis... pour moi.

    Ali Farhat

    17 h 34, le 25 février 2012

  • ... à bonne école... Vous aurez corrigé par vous même, bien sûr.

    Paul-René Safa

    15 h 58, le 25 février 2012

  • Je vous l'avais bien dit qu'il se trouverait quelqu'un ICI pour trouver une autre explication à la dérouillée que cette pauvre fille a prise, mais franchement je n'avais pas pensé au mari jaloux! Comme c'est curieux, il n'y a pas longtemps, on parlait des femmes battues et de leur droit à porter plainte, GMA a trouvé moyen d'ironiser en faisant la même réflexion. Il est à bon école M Jabbour.

    Paul-René Safa

    14 h 51, le 25 février 2012

  • Je parie qu'il se trouvera quelqu'un, ICI, pour dire qu'elle a elle-même payé un gros bras pour la tabasser et se faire ainsi mousser et faire accréditer sa thèse. Nous autres, qui la prenons au mot, sommes totalement ignorants de ce complot planétaire visant à déboulonner cet ange du ciel qu'est l'ophtalmo raté pour installer à sa place je ne sais quel démon tiré du fin fond des enfers.

    Paul-René Safa

    08 h 43, le 25 février 2012

  • Hadeel Kouky encore un exemple de l’avenir des printemps arabes et le rôle des chrétiens dans ce cercle vicieux du fanatisme religieux . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 36, le 25 février 2012

  • - - C'est désolant de voir un tel visage angélique abîmé comme celui de cette " militante " Syrienne qui se trouve hors de Syrie , qu'ils se plaisent de souligner qu'elle est Cheretienne .. !!! qui laisse quand même d'énormes points d'interrogations à son sujet , puisqu'elle à déjà fait paler d'elle et de son appartenance communautaire à plusieurs reprises comme pour faire passer un message .. Et puis qu'est-ce qui nous confirme que ce n'est pas un mari ou un petit ami jaloux qui n'a pas commis cet acte qui reste condamnable ?

    JABBOUR André

    07 h 07, le 25 février 2012

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