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À La Une - Révolte

Syrie : Plus de 86 morts aujourd'hui, l'ONU parle de "crimes contre l'humanité"

Les "Amis de la Syrie"vont insister sur un accès humanitaire.

La Française Edith Bouvier, reporter pour le quotidien Le Figaro, blessée lors du bombardement de Homs hier, lance un appel à l'aide et dit avoir "besoin au plus vite d'être opérée".

La Russie et la Chine ont réaffirmé jeudi leur opposition à toute intervention étrangère en Syrie. Au cours d'un entretien téléphonique du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avec son homologue chinois, Yang Jiechi, "les deux parties ont confirmé leur position commune préconisant (...) le début de pourparlers sans conditions préalables entre le pouvoir et l'opposition et (...) excluant toute ingérence", a précisé le ministère dans un communiqué.


Moscou et Pékin, membres permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, ont également renouvelé leur appel à "mettre fin rapidement à toute forme de violence en Syrie", a-t-il ajouté.


Le double veto de la Russie et la Chine au Conseil de sécurité de l'ONU a déclenché des critiques de plusieurs pays arabes et l'indignation des Occidentaux. Il a été qualifié de "permis de tuer" par l'opposition syrienne.
L'Occident accuse la Russie et son allié chinois de fermer ainsi les yeux sur les atrocités commises par le régime de Bachar al-Assad.


La Russie et la Chine ont également fait savoir qu'elles boycotteront la conférence internationale à Tunis vendredi sur la crise en Syrie.


Cette conférence, proposée par Paris et Washington, à laquelle participeront des diplomates arabes et occidentaux, ainsi que le Conseil national syrien, principale instance de l'opposition syrienne, et d'autres groupes d'opposition, a pour objectif de faire cesser les violences en Syrie.

 

Le groupe des "Amis de la Syrie" va réclamer un cessez-le-feu immédiat pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire, selon un projet de déclaration obtenu par Reuters à Beyrouth.
Le groupe  demandera également que les agences humanitaires soient autorisées à acheminer de l'aide aux populations victimes des violences.
Sur le plan politique, le projet de déclaration reconnaît le Conseil national syrien (CNS) comme "un représentant légitime des Syriens recherchant un changement démocratique pacifique".

Le CNS a pour sa part indiqué qu'il demanderait lors de cette réunion la création de "zones de protection" mais sa porte-parole, Basma Kodmani, a jugé qu'une intervention militaire "pourrait bien être la seule option".

 

Pour la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, qui sera également à Tunis, le CNS est "crédible" et constitue "une alternative" au régime Assad.


Soulignant le risque accru d'une guerre civile, près de 150 ONG dont Human Rights Watch et la Fédération internationale des droits de l'Homme ont appelé la réunion de Tunis à "faire pression" pour mettre un terme aux violences.

 

Des violences qui sont ordonnées au plus haut niveau. Plus de 86 personnes, en majorité des civils, ont été tuées jeudi à travers le pays.  Parmi les victimes figurent 13 membres d'une même famille tués à Hama , et sept activistes syriens coopérant avec le groupe de solidarité internationale Avaaz.

 

Et à Homs, où le pilonnage de l'armée a fait des centaines de morts depuis le 4 février, les habitants n'ont plus d'eau, d'électricité, de médicaments, de farine ou de lait, selon les militants.

 

Devant cette crise humanitaire, la Croix-Rouge internationale a appelé à des trêves quotidiennes pour permettre l'acheminement d'une aide, une idée approuvée par la Russie qui refuse toutefois les "couloirs humanitaires" proposés par Paris.

 

La journée de vendredi risque aussi d'être sanglante avec de nouvelles manifestations prévues en solidarité avec le quartier de Bab Amr, le plus visé par les bombardements à Homs, à l'appel des militants antirégime.

 

Face à ces violences, une commission d'enquête de l'ONU a établi une liste de hauts responsables politiques et militaires syriens soupçonnés d'implication dans des "crimes contre l'humanité".

Elle a déposé auprès du Haut commissariat des droits de l'Homme "une enveloppe scellée contenant les noms de ces personnes" et a souligné que "la majorité des crimes" avaient "nécessité des directives supérieures". Plus de 500 enfants ont été tués depuis mars 2011, a-t-elle dénoncé.
La commission a aussi évoqué des "violations des droits de l'Homme" commises par des groupes de l'opposition, "bien que non comparables en termes d'échelle et d'organisation à ceux commis par l'Etat".

 

"L'agression qu'Assad perpètre contre les Syriens est odieuse et impardonnable", a déclaré aujourd'hui le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney. M. Obama "est parfaitement au courant de la lâcheté honteuse du comportement" des autorités syriennes, a ajouté M. Carney.

 

L'intensification des bombardements intervient au lendemain de la mort de deux journalistes occidentaux, l'Américaine Marie Colvin, grand reporter du Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, photographe à l'agence IP3 Press, dans le pilonnage d'une maison transformée en centre de presse pour les militants.

Un crime pour lequel le régime syrien a rejeté jeudi toute responsabilité. 

"J'ai vu les images, c'est un assassinat. Ceux qui ont assassiné devront rendre des comptes", a affirmé aujourd'hui le président français Nicolas Sarkozy.

 

La journaliste française Edith Bouvier, blessée lors du bombardement de Homs hier, a pour sa part, dit avoir "besoin au plus vite d'être opérée" et demande "au plus vite" un cessez-le-feu et une voiture médicalisée pour être évacuée au Liban, dans une vidéo des insurgés mise en ligne sur Youtube.

Le photographe britannique Paul Conroy, également blessé mercredi à Homs, a de même appelé "les agences gouvernementales" à lui venir en aide, sur une vidéo diffusée YouTube.

 

Paris et Londres se démènent pour faire évacuer les blessés et les dépouilles des deux journalistes tués.


Les autorités syriennes ont pour leur part mandaté le gouverneur de Homs pour tenter d'évacuer les reporters, tout en refusant d'"endosser la responsabilité de la mort de journalistes infiltrés en Syrie".

 

 

 

La Russie et la Chine ont réaffirmé jeudi leur opposition à toute intervention étrangère en Syrie. Au cours d'un entretien téléphonique du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avec son homologue chinois, Yang Jiechi, "les deux parties ont confirmé leur position commune préconisant (...) le début de pourparlers sans conditions préalables entre le pouvoir et l'opposition et...

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