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À La Une - Syrie

Deux journalistes occidentaux tués, Damas "pas au courant" de leur présence à Homs

L'Américaine Marie Colvin, le Français Rémi Ochlik, ainsi que le journaliste citoyen syrien Rami al-Sayyed, sont morts dans la ville rebelle.

Marie Colvin et Rémi Ochlik, la journaliste américaine et le jeune photographe français tués à Homs, aujourd'hui, lors d'une bombardement. Photos AFP

"Notre ministère n'est pas au courant de leur entrée ou de leur présence sur le territoire syrien. Nous avons demandé aux autorités compétentes à Homs de les rechercher", a déclaré le ministre syrien de l'Information, Adnane Mahmoud, après l'annonce de la mort de deux journalistes occidentaux à Homs, ce matin.

 

Marie Colvin, reporter américaine, et Rémi Ochlik, photographe français, ont été tués mercredi lorsque les bombardements ont touché un centre de presse de militants antirégimes.

 

Les autorités ont également invité, via un communiqué diffusé par Syria TV, "tous les journalistes étrangers qui sont entrés illégalement en Syrie à se rendre aux autorités d'immigration les plus proches pour régulariser leur situation conformément aux réglementations en vigueur".

 

Marie Colvin, 55 ans, est une ressortissante américaine installée à Londres et correspondante de guerre pour le Sunday Times. Reporter de guerre renommée, spécialiste du monde arabe, elle avait couvert de nombreux conflits à travers le monde, en Yougoslavie, en Iran ou encore au Sri Lanka, où elle avait perdu un oeil, en 2001, après être tombée dans une embuscade. 

 

Rémi Ochlik, 28 ans, est un photographe de guerre qui a fondé sa propre agence de photo. Il s’était fait connaitre en 2004, avec un reportage sur les événements d'Haïti alors qu’il n’avait que 20 ans. Depuis 2011, il était sur tous les fronts de la révolte arabe. 

 

Au moins deux autres journalistes étrangers ont été blessés lors du bombardement qui a coûté la vie à Marie Colvin et Rémi Ochlik. Il s'agirait de la Française Edith Bouvier, selon une information rapportée par Le Figaro, et de Paul Conroy, un photographe britannique.

 

La mort des deux journalistes a entraîné une vague de réactions et d’accusations contre le régime syrien. Le président Nicolas Sarkozy a estimé que le décès des deux reporters "montre que maintenant ça suffit, ce régime doit partir". La France souhaite connaître ce qui s'est passé exactement et qui constitue une "démonstration supplémentaire de la dégradation" de la situation en Syrie et d'une "répression qui est de plus en plus intolérable", a renchéri le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.

 

"Cet incident tragique est un nouvel exemple de la brutalité éhontée du régime d'Assad", a déclaré, de son côté, la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.

 

La Russie, alliée de Damas, s’est dite "très préoccupée" par la mort des deux journalistes, un drame qu'elle "condamne fermement". 

 

Le magnat américain Rupert Murdoch, le Premier ministre britannique David Cameron et le ministre des Affaires étrangères William Hague ont également dénoncé la mort des deux journalistes et rendu hommage à Marie Colvin.

 

Le grand reporter français Gilles Jacquier a été le 11 janvier le premier journaliste occidental tué en Syrie depuis le début de la révolte populaire contre le régime de Bachar el-Assad il y a dix mois. Il a péri à Homs lors d'un voyage autorisé par les autorités qui restreignent drastiquement les mouvements des journalistes dans le pays. Aucun témoin sur place n'a pu établir si l'obus qui l'a tué avait été tiré par les rebelles syriens ou s'il s'agissait d'un tir de l'armée syrienne.

 

Jeudi dernier, c’est le grand journaliste américain d’origine libanaise, Anthony Shadid, lauréat de deux prix Pullitzer, qui avait succombé à une crise d’asthme, alors qu’il quittait clandestinement la Syrie vers la Turquie. Anthony Shadid, 43 ans, comme les autres journalistes tués en Syrie, enquêtait sur Homs.

 

Des militants ont également rapporté aujourd'hui que Rami al-Sayyed, un "pilier" du réseau de citoyens journalistes couvrant l'offensive Homs, a été tué par un obus. M. Sayyed, âgé de 26 ans et père d'une fille d'un an et demi, a été tué mardi soir lorsqu'un obus est tombé sur sa voiture alors qu'il transportait des blessés et des morts vers l'hôpital de campagne de Baba Amr, a affirmé à l'AFP un de ses amis, Hadi Abdallah, militant local de la Commission générale de la révolution syrienne.

"Il n'est pas mort sur le coup, il a eu une hémorragie pendant deux heures et demie puis il a succombé", a-t-il ajouté, dénonçant l'absence d'équipement et de personnel médical --trois médecins et 20 infirmières dans l'hôpital du quartier rebelle de Baba Amr.

 

Début février, "Omar le Syrien", de son vrai nom Mazen Tayyara, 24 ans, un journaliste militant qui collaborait avec l'Agence France-Presse (AFP), avait été tué dans des bombardements à Homs.

Il est toujours difficile de confirmer les bilans de morts de source indépendante car les autorités syriennes imposent de très importantes restrictions à la presse étrangère.

 

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"Notre ministère n'est pas au courant de leur entrée ou de leur présence sur le territoire syrien. Nous avons demandé aux autorités compétentes à Homs de les rechercher", a déclaré le ministre syrien de l'Information, Adnane Mahmoud, après l'annonce de la mort de deux journalistes occidentaux à Homs, ce matin.
 
Marie Colvin, reporter américaine, et Rémi Ochlik, photographe...

commentaires (7)

Pour votre information, tous les journalistes étrangers qui viennent en Syrie ne connaissent pas le même sort... En août dernier, une ONG dénommée «Syria is fine», a invité entre cent cinquante et deux cents personnes d’une vingtaine de nationalités différentes. Parmi elles: Georges Malbrunot, du FIGARO, Alain Soral, Alain Corvez de nombreux Russes, qui publient sur: infosyrie.fr. D'après http://contresubversion.wordpress.com,ce site serait une une création de Frédéric Chatillon, conseiller de Marine Le Pen, propagandiste actif de la dictature syrienne, “accompagnateur” de la Galaxie antisioniste de France, en Syrie et au Liban, lié à Manaf Tlass et à son père le général Mustapha Tlass depuis 1994»... Tous les Libanais savent quel grand démocrate fut le Général Tlass… Ainsi, au FN, les années passent mais les moeurs ne changent pas tellement: après Le Pen qui soutenait Saddam Hussein, c'est au tour de la fille d'appuyer un autre dirigeant bassiste...

Nayla Sursock

04 h 33, le 23 février 2012

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Commentaires (7)

  • Pour votre information, tous les journalistes étrangers qui viennent en Syrie ne connaissent pas le même sort... En août dernier, une ONG dénommée «Syria is fine», a invité entre cent cinquante et deux cents personnes d’une vingtaine de nationalités différentes. Parmi elles: Georges Malbrunot, du FIGARO, Alain Soral, Alain Corvez de nombreux Russes, qui publient sur: infosyrie.fr. D'après http://contresubversion.wordpress.com,ce site serait une une création de Frédéric Chatillon, conseiller de Marine Le Pen, propagandiste actif de la dictature syrienne, “accompagnateur” de la Galaxie antisioniste de France, en Syrie et au Liban, lié à Manaf Tlass et à son père le général Mustapha Tlass depuis 1994»... Tous les Libanais savent quel grand démocrate fut le Général Tlass… Ainsi, au FN, les années passent mais les moeurs ne changent pas tellement: après Le Pen qui soutenait Saddam Hussein, c'est au tour de la fille d'appuyer un autre dirigeant bassiste...

    Nayla Sursock

    04 h 33, le 23 février 2012

  • Ah parce que s'ils étaient au courant de leur présence, ils les auraient protégés ? Comme pour Gilles Jacquier ?

    Robert Malek

    18 h 46, le 22 février 2012

  • Mère Agnès (Agnès-Marie de la Croix) n'est hélas pas un fantôme, Monsieur Gédéon. J'ai même une connaissance qui l'a rencontrée à Homs... Cette Libano-Palestinienne, dont le père est né à Nazareth, se présente elle-même sur le site du monastère Saint Jacques le Mutilé et je vous laisse juger de son parcours (bien que l'on ne doive jamais juger…) www.maryakub.org/NotreMere.html Voir aussi: www.youtube.com/watch?v=c4eKaYREkfc http://syrie.blog.lemonde.fr/2011/11/20/mere-agnes-marie-de-la-croix-reconnait-que-ses-informations-proviennent-des-moukhabarat-syriens/ C'est cette fervente groupie de Bachar el-Assad qui avait organisé le voyage de presse de l’équipe de France 2 (mortel pour Gilles Jacquier) et de plusieurs autres journalistes étrangers. J'allais oublier: cette religieuse est très proche de Thierry Meyssan, le fondateur du Réseau Voltaire, bien connu pour son antisémitisme primaire, et qui vit aujourd'hui à Beyrouth où il collabore avec les médias libanais apparentés au Hezbollah (Al Manar). Meyssan avait auparavant soutenu Kadhafi, la mollarchie iranienne, le Hamas, comme il avait nié que les attentats du 11 septembre 2001 (revendiqués par Ben Laden lui-même) aient été commis par Al-Quaida. A Mère Agnès, qui a tant souffert d'être Palestinienne au Liban, je préfère franchement St François d'Assise… qui dialoguait avec les oiseaux, ou avec le Père Charles de Foucauld, l'ami des Touaregs

    Nayla Sursock

    12 h 57, le 22 février 2012

  • Gone with the wind,mère Agnès...c'est long une vie en enfer?Et d'abord,existe-t-elle vraiment?Quel est son CV?Quel est son vrai nom?D'où est elle?Où est-elle?Elle a disparu?A-t-elle été manipulée?Questions qui resteront,j'imagine,sans réponses,comme tant d'autres.

    GEDEON Christian

    09 h 17, le 22 février 2012

  • Deux journalistes de plus tués en martyrs et ou Homs vit effectivement la guerre civile sans pitié.Que Dieu ait leurs âmes . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A. Nazira

    08 h 07, le 22 février 2012

  • Cette religieuse fervente partisane de Bachar cultive en effet le mensonge avec une désinvolture très peu catholique… «Mère Agnès a-t-elle été utilisée par l'un des multiples services de renseignements syriens pour nous piéger ? se demandent les reporters. Comment a-t-elle pu annoncer dès 15 h.19 la mort de Gilles Jacquier, alors que celle-ci ne surviendra que quelques minutes plus tard ?» Des mensonges ajoutés à complicité d'assassinat, mériteraient purement et simplement une excommunication de cette étrange religieuse et l'on espère que le Vatican lui enlèvera sa robe. Elle pourra aller travailler dans les bidonvilles comme Soeur Emmanuelle par exemple. Je ne crois pas à ses «prières»... «Nous avons plutôt l'impression d'être tombés dans un piège», écrivent Patrick Vallélian et Sid Ahmed Hamouche dans LE MONDE. Ils concluent: «Espérons que la justice française l'entendra» (Mère Agnès). L'enquête est aujourd'hui entre les mains du juge d'instruction Quentin Dandoy… qui aura la preuve formelle du terrorisme d'Etat perpétré par Damas. Mais serait-ce une surprise ? A la minute où j'écris ces lignes, c'est une journaliste du FIGARO qui a été touchée...

    Nayla Sursock

    06 h 38, le 22 février 2012

  • Deux journalistes tués de plus... A propos de Gilles Jacquier, il est faux d'écrire qu'«aucun témoin sur place n'a pu établir si l'obus qui l'a tué avait été tiré par un rebelle syrien ou s'il s'agissait d'un tir de l'armée syrienne». En plus de son épouse et de Christophe Kenk, caméraman à France 2, deux grands reporters suisses, Patrick Vallélian, de L'HEBDO, et Sid Ahmed Hamouche, de LA LIBERTE – ce dernier étant arabophone – étaient aux côtés de Gilles Jacquier le 11 janvier à Homs. Dans un article publié in LE MONDE du 16 février 2012 (www.lemonde.fr/idees/article/2012/02/16/syrie-qui-a-tue-gilles-jacquier_1644441_3232.html), ils posent six questions très gênantes pour le régime de Damas. Parmi celles-ci, une se rapporte à la soudaine disparition de leur escorte de sécurité (alors qu'ils étaient INVITES). Une autre question touche au profil des pro-Bachar qui sont surtout composés, en réalité, d'agents de sécurité en civil et de chabiha… Une question primordiale concerne le rôle de Mère Agnès, organisatrice de ce «voyage de presse officiel»... (la suite dans le prochain message)

    Nayla Sursock

    06 h 05, le 22 février 2012

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