Le président syrien a accusé aujourd’hui des groupes terroristes armés de chercher à « déstabiliser la Syrie et à faire échouer les réformes et les efforts déployés (par le régime) » afin de régler la situation dans le pays.
« Ces groupes terroristes armées sont financés et reçoivent des armes par des partis étrangers », a lancé Bachar el-Assad, cité par l’agence officielle syrienne Sana. Il a tenu ces propos en recevant Alexeï Pouchkov, président de la commission des affaires étrangères à la Douma (chambre basse du Parlement russe). M. Assad a profité de cette rencontre pour remercier la Russie pour ses positions vis-à-vis de la crise syrienne.
M. Pouchkov, pour sa part, a réaffirmé le soutien de Moscou aux réformes « aux réformes entreprises en Syrie » et redit « la nécessité de les poursuivre afin d'arriver à une solution politique à la crise, basée sur le dialogue entre les différentes parties concernées et sans ingérence de l'extérieur ».
Selon le diplomate russe, « la sécurité et la stabilité en Syrie, sont essentiels pour la stabilité du Moyen-Orient et du monde entier ».
Dans le même temps, les autorités syriennes ont libéré sept militantes arrêtées avec 13 autres personnes dans le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression à Damas. Selon l'avocat et militant des droits de l'Homme, Anouar al-Bounni les services de sécurité ont demandé aux sept militantes de se présenter quotidiennement pour les besoins de l'enquête. D'autre part, M. Bounni a affirmé que « le juge d'instruction à Alep (nord) a décidé de libérer le cinéaste Firas Fayyad, que les autorités avaient arrêté à l'aéroport international de Damas » alors qu'il s'apprêtait à quitter le pays en novembre dernier.
L’opposition syrienne a pour sa part déployé des efforts pour resserrer les rangs aujourd’hui, alors que le chef de la diplomatie française, Alain Juppé l’a appelé à « se regrouper et à inclure toutes les sensibilités et communautés du pays » pour pouvoir « devenir un partenaire du dialogue politique ». De son côté, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, a annoncé que « le Conseil national syrien (CNS), et d'autres composantes de l'opposition, seront représentés à la conférence internationale sur la crise en Syrie vendredi en Tunisie ». La Tunisie a accueilli le premier congrès de l'opposition syrienne en décembre dernier mais n'a pas officiellement reconnu le CNS.
A Damas, théâtre de manifestations sans précédent ces derniers jours, les services de sécurité restaient en état d'alerte alors qu'au moins 15 personnes ont été tuées dans les violences aujourd’hui en Syrie. Le bombardement de certains quartiers de la ville rebelle de Homs, où des militants ont appelé à faire évacuer femmes et enfants, a fait neuf morts, dont cinq dans le quartier de Baba Amr, le plus visé depuis le début de l'offensive des forces du régime le 4 février, et quatre dans celui d'Al-Malaab, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Ailleurs dans le pays, un homme de 28 ans a été tué par des tirs en provenance d'un barrage dans la province de Hama, autre bastion rebelle dans le centre du pays, selon l'OSDH. Dans cette même province, deux officiers de l'armée ont été tués dans des heurts avec « un groupe armé terroriste », selon l'agence Sana. Et dans la province d'Idleb (nord-ouest), trois soldats de l'armée régulière ont été tués quand un groupe de déserteurs ont détruit leur transporteur de troupe.
Parallèlement, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a indiqué aujourd’hui être en pourparlers avec les autorités syriennes afin de négocier une suspension des hostilités pour apporter une aide humanitaire à la population. Le CICR étudie les moyens d'acheminer de l'aide, y compris « l'arrêt des hostilités dans les zones les plus affectées pour faciliter l'accès au Croissant-Rouge Syrien et au CICR auprès des populations dans le besoin », a déclaré un porte-parole, Bijan Farnoudi.
Sur le plan régional, deux navires de guerre iraniens ont accosté aujourd’hui dans le port syrien de Tartous selon la chaîne de télévision officielle iranienne Press TV. Ces deux navires, le destroyer Naghdi et le ravitailleur Kharg, « doivent fournir une formation à la marine syrienne en vertu de l'accord (de coopération militaire) existant » entre Téhéran et Damas, a ajouté la chaîne sur son site internet. Elle n'a donné aucune précision sur la nature de cette « formation ». Selon des sources de sécurité égyptienne et des membres de l’opposition syrienne cités aujourd’hui par le quotidien panarabe Acharq al-Awsat, les navires iraniens transportent des « équipements de brouillage militaire qui perturbent les communications satellitaires des membres de l’opposition syrienne ».
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commentaires (6)
Oui bien sûr Jabbour, les instructions strictes auxquelles obéit l'armée syrienne sont celles que nous voyons et entendons : tirer dans le tas et bombarder à tout va. Mais bien évidemment, les images sont truquées, les témoignages sont faux et toute la presse ment. J'espère que vous avez un parachute Jabbour parce que quand vous retomberez sur Terre, vous risquez d'avoir très mal.
Robert Malek
09 h 28, le 20 février 2012