En février 1998, Lawrence Seth Wayne percutait le pickup de Donald Cantwell sur une route de Floride. Wayne, un citoyen américain, était sous l’emprise de l’alcool et prit la fuite. Deux jours plus tard, Donald Cantwell mourait de ses blessures. Ce n’était pas la première fois que Wayne conduisait soûl. Il avait déjà été arrêté à deux reprises pour conduite en état d’ébriété. Rattrapé par la police, Wayne fut traîné devant une cour de justice de Floride qui décida de frapper un grand coup et le condamna à 19 ans de prison.
Wayne fut toutefois laissé en liberté contre le paiement d'une caution de 50.000 dollars. Il en profita pour fuir le pays.
En 2000, rapporte le quotidien Haaretz, Wayne entra en Israël avec un faux passeport. L’année dernière, il fut arrêté. Se posa alors la question de son extradition vers la Floride.
C’est à cette question que le juge israélien Ben-Tzion Greenberger devait répondre dimanche. Et la réponse fut que l’extradition de Lawrence Seth Wayne pourrait violer la législation israélienne sur l’extradition, rapporte le quotidien israélien. Pourquoi ? Car dans la prison de Floride qui attend impatiemment M. Wayne, des plats cashers ne seront pas assurés au coupable, ce qui constitue, selon le juge Greenberger, une atteinte à la liberté de religion et de pratique religieuse de l’Américain.
La législation israélienne sur l’extradition, rappelle le Haaretz, interdit l’extradition dans un pays étranger si elle "porte atteinte (…) à un intérêt crucial de l’État d’Israël". Le juge Greenberger a précisé que Wayne pourrait être extradé si la prison de Floride lui assure des plats cashers, c'est à dire préparés selon les rites de la loi hébraïque, ou s’il est immédiatement transféré dans l’une des 35 prisons américaines servant des plats cashers.
Le quotidien israélien note également qu’apparemment, le juge n’a pas pris la peine de vérifier si M. Wayne, qui a fondé une famille en Israël, est effectivement religieux pratiquant.
Ce n'est pas la première fois que la question du casher se pose dans un dossier d’extradition, rappelle le Haaretz. Il y a deux ans, la Cour suprême israélienne avait déjà conditionné l’extradition d’un suspect en Ukraine à l’accès à de la nourriture casher. Et ce alors même que le suspect n’était pas juif, mais au motif que son père l’était.
commentaires (2)
Il faut le dire et l'affirmer solennellement ici même, que ce monothéisme n'est qu'un fichu "M.r.ier" partagé en trois quartiers !
Antoine-Serge KARAMAOUN
08 h 25, le 14 février 2012