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À La Une - Révolte

Damas qualifie le plan arabe d’« ingérence flagrante »

L’initiative prévoit à terme un départ du président Assad ; la Ligue menace d’en référer à l’ONU.

À Douma hier, plus de 150 000 personnes ont participé aux obsèques de 12 manifestants tués par les forces de sécurité syriennes.  Photo AFP

Les autorités syriennes ont rejeté hier une nouvelle initiative arabe prévoyant, à terme, un départ du président Bachar el-Assad. Damas a qualifié ce plan, annoncé dimanche au Caire après une réunion ministérielle de la Ligue arabe, « d’ingérence flagrante dans ses affaires intérieures ». « La Syrie rejette ces décisions qui portent atteinte à sa souveraineté nationale », a ainsi déclaré un responsable non identifié, cité par la télévision officielle.

 

L’initiative appelle M. Assad à déléguer « des prérogatives au vice-président pour traiter avec un gouvernement d’union » nationale appelé à être « formé dans les deux mois » avec « une personnalité de consensus » à sa tête, et chargé de préparer des élections législatives et présidentielle « pluralistes et libres ». Il demande en outre au « gouvernement et à tous les courants de l’opposition d’engager un dialogue sérieux dans un délai ne dépassant pas les deux semaines » pour former le cabinet d’union. Le chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani, a déclaré après la réunion du Caire que l’initiative visait « à un départ du régime syrien de manière pacifique ». « Si elle n’est pas mise en œuvre, nous irons au Conseil de sécurité » de l’ONU, a-t-il averti. La Ligue arabe va « informer l’ONU de l’ensemble des résolutions (...) en vue de leur approbation », a précisé cheikh Hamad. Le chef de la Ligue, Nabil el-Arabi, a expliqué que l’appel aux Nations unies visait à « donner plus de poids » à l’initiative arabe.

 

La mission des observateurs en Syrie, pourtant critiquée pour son incapacité à faire cesser l’effusion de sang, a été en outre prolongée. Le chef des observateurs, le Soudanais Mohammad Ahmad al-Dabi, a néanmoins défendu le bilan de son équipe, en affirmant au Caire que « tous les véhicules blindés » avaient été retirés des villes syriennes et que les « violences avaient baissé graduellement » depuis son déploiement.

 

L’opposition syrienne, principal critique de cette mission d’observation, a de son côté accueilli tièdement le nouveau plan. Le chef du Conseil national syrien (CNS), Burhan Ghalioun, a salué l’appel arabe à un soutien de l’ONU mais estimé que « toute transition devra être précédée d’une annonce de départ de M. Assad ». Les Frères musulmans ont jugé, quant à eux, « sérieuses » certaines clauses du plan qui « mérite un examen approfondi », se félicitant de l’appel au transfert des pouvoirs. Mais les comités locaux de coordination, qui organisent la mobilisation antirégime sur le terrain, l’ont rejeté, accusant la Ligue arabe de « donner au régime un nouveau délai pour poursuivre la répression ».

 

Moscou « ne peut plus rien » pour Assad

Côté occidental, l’Allemagne et d’autres pays européens ont décidé de demander, eux aussi, au Conseil de sécurité de « soutenir » le plan arabe. « Les décisions prises au Caire pourraient aussi changer la donne pour le Conseil de sécurité », a ainsi estimé l’ambassadeur allemand aux Nations unies, Peter Wittig. Rappelons qu’une résolution condamnant la répression en Syrie est bloquée depuis plusieurs semaines par Moscou, qui s’oppose fermement à toute ingérence dans le conflit. Cependant hier, Mikhaïl Marguelov, émissaire du président Dmitri Medvedev en Afrique qui est également impliqué dans le dossier syrien, a reconnu que Moscou ne peut plus faire grand-chose pour M. Assad. Le veto de la Russie « était le dernier instrument permettant à Bachar el-Assad de maintenir le statu quo sur la scène internationale. Ce veto a épuisé notre arsenal de ressources », a-t-il déclaré, selon l’agence ITAR-Tass.

 

Sur le terrain, les violences se poursuivent. Dix-huit civils et cinq soldats de l’armée régulière sont morts hier, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. La chaîne satellitaire al-Arabiya a, elle, rapporté que 25 civils avaient été tués. Parallèlement, à Douma, plus de 150 000 personnes ont participé aux funérailles de 12 personnes, a indiqué l’observatoire. Face à cette répression sans répit, l’UE a adopté hier de nouvelles sanctions frappant 22 membres de l’appareil sécuritaire syrien et huit organisations supplémentaires syriennes.

 

Les autorités syriennes ont rejeté hier une nouvelle initiative arabe prévoyant, à terme, un départ du président Bachar el-Assad. Damas a qualifié ce plan, annoncé dimanche au Caire après une réunion ministérielle de la Ligue arabe, « d’ingérence flagrante dans ses affaires intérieures ». « La Syrie rejette ces décisions qui portent atteinte à sa souveraineté nationale », a...

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