Rechercher
Rechercher

À La Une - Catastrophe

Costa Concordia : le capitaine aurait-il fait naufrage en voulant faire plaisir à un serveur ?

Après le drame humain, les autorités redoutent un "désastre" écologique.

Selon des témoins cités par la presse italienne, le capitaine du Costa Concordia a voulu "faire plaisir" au responsable des serveurs, originaire de l'île du Giglio, en passant près de ses côtes, pour le récompenser d'avoir renoncé à une semaine de congés. Filippo Monterforte/AFP

Le commandant du Costa Concordia voulait faire un plaisir au responsable des serveurs originaire de l'île italienne du Giglio en passant près de ses côtes, selon le journal Corriere della Sera, qui revient sur la légèreté du commandant Francesco Schettino, et ses responsabilités dans le naufrage de vendredi soir.

 

D'après le quotidien paru lundi, le commandant de bord s'est adressé peu avant l'accident, au chef des serveurs, Antonello Tievoli, en le faisant appeler sur le pont. "Antonello, viens voir, nous sommes tout près de ton Giglio", a-t-il dit, selon des témoins cité par le journal. Selon le Corriere, Tievoli aurait dû quitter le bateau pour un congé la semaine précédente, mais il avait dû rester à bord faute de remplaçant. Le commandant Schettino aurait voulu ainsi lui faire une faveur, en faisant passer l'immense paquebot près des côtes rocheuses de l'île toscane.

Tievoli est monté sur le pont supérieur, s'est penché sur le bastingage, a vu l'île s'approcher dangereusement : "attention, nous sommes extrêmement près de la côte", a-t-il dit au commandant. Mais l'impact est survenu immédiatement après, selon le Corriere.

 

Le chef des serveurs a livré son témoignage aux garde-côtes et devrait le répéter aux carabiniers, dans le cadre de l'enquête qui cherche à établir exactement les causes du sinistre, toujours selon ce journal.

 

"Le grand naufrage pour une petite faveur", titrait le journal, à propos de cette parade, surnommée l'"inchino" (la révérence), toutes lumières allumées et à grand renfort de sirènes pour saluer les habitants de la côte. "Une scène toujours magnifique, digne de Fellini... à condition de ne pas trop s'approcher de la côte", commentait lundi un résident de l'île.

 

Dimanche soir, la compagnie propriétaire du navire, Costa Crociere, a pour la première fois mis en cause directement le commandant, l'accusant d'avoir commis des "erreurs", tant dans la route du navire que dans la gestion de l'urgence. Et aujourd’hui, le patron de Costa Crociere a déploré une erreur humaine "impondérable" de la part du capitaine dont il s'est officiellement "dissocié".

 

Accusé notamment d'homicides multiples et d'abandon du navire (il risque douze ans de prison pour ce seul délit), le capitaine a été placé en détention à Grosseto (centre), parce qu'il y avait "risque de fuite", selon le parquet. "La route suivie par le navire n'était pas la bonne", a indiqué le procureur de Grosseto, Francesco Verusio, en charge de l'enquête, en parlant aussi de "manoeuvre maladroite".

 

Le commandant du Costa Concordia avait déclaré en 2010 au journal tchèque Dnes qu'il ne voudrait pas "être dans le rôle du commandant du Titanic", vantant ses efforts en vue de la sécurité des passagers. "La sécurité des passagers compte au-dessus de tout!", avait aussi affirmé M. Schettino.

 

Parallèlement, les sauveteurs ont dû interrompre leurs recherches lundi midi dans l'épave du Costa Concordia, en raison des "conditions désastreuses" liées au mauvais temps qui s'est levé sur l'île italienne du Giglio. Lundi à l'aube, après une nuit de recherches sans relâche, les sauveteurs ont retrouvé le corps d'un homme, muni de son gilet de sauvetage, sur le deuxième pont, dans la partie émergée du navire. Son identité et sa nationalité ne sont pas encore connus. Le bilan provisoire s'élève à six morts, dont deux Français, un Italien, un Espagnol, un membre d'équipage péruvien, une soixantaine de blessés et seize disparus.

 

Outre la tragédie humaine, les autorités redoutent désormais un "désastre" écologique avec la fuite des 2.380 tonnes de carburant qui se trouvent dans les entrailles du mastodonte, en équilibre sur des rochers à moins de 50 mètres de la côte.

Le naufrage comporte "un très haut risque" pour l'environnement de l'île du Giglio, entourée d'une réserve naturelle protégée, et "une intervention est urgente", a déclaré le ministre de l'Environnement, Corrado Clini. "L'objectif est d'éviter que le carburant ne s'écoule du navire: nous travaillons sur cette question", a-t-il ajouté. "C'est un gazole dense, lourd, qui pourrait se sédimenter dans les fonds, ce serait un désastre", avait-il déclaré à La Stampa, imaginant le pire, "avec les effets, connus en pareil cas, sur la faune marine et les oiseaux".

 

Au moment du naufrage, vendredi soir vers 21H30 (20H30 GMT), le navire transportait quelque 4.229 personnes dont plus de 3.200 touristes de 60 nationalités différentes et un millier de membres d'équipage de 40 nationalités dont de nombreux Asiatiques (environ 300 Philippins, 200 Indiens, 170 Indonésiens). Les rescapés ont été pour la plupart rapatriés vers leurs villes d'origine en Italie et à l'étranger.

Le commandant du Costa Concordia voulait faire un plaisir au responsable des serveurs originaire de l'île italienne du Giglio en passant près de ses côtes, selon le journal Corriere della Sera, qui revient sur la légèreté du commandant Francesco Schettino, et ses responsabilités dans le naufrage de vendredi soir.
 
D'après le quotidien paru lundi, le commandant de bord s'est adressé peu...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut