Le ministre iranien de la Défense, le général Ahmad Vahidi, a lancé mercredi une nouvelle mise en garde contre la présence de la marine américaine dans le Golfe. "Nous avons toujours dit que la présence des forces non régionales dans le Golfe Persique était nocive et ne pouvait que créer des troubles. Et nous avons par conséquent toujours demandé qu'elles ne soient pas présentes dans cette voie d'eau", a déclaré le général Vahidi, cité par l'agence iranienne Mehr.
Le porte-avions américain John C. Stennis stationné dans le Golfe a traversé la semaine dernière le détroit d'Ormuz pour se rendre en mer d'Oman, et ce en pleines manoeuvres navales iraniennes qui ont duré 10 jours dans la région du détroit.
Un haut responsable militaire iranien avait déjà averti mardi les Etats-Unis de ne pas renvoyer leur porte-avions dans le Golfe. Le bâtiment américain devra affronter "toute la force" de la marine iranienne s'il revenait, avait prévenu ce responsable.
Le même jour, la Maison Blanche a affirmé que ces avertissements trahissaient la "faiblesse" de l’Iran. Le Pentagone a de son côté adopté une position partagée, promettant de maintenir les bâtiments de guerre déployés dans le Golfe, tout en assurant ne pas rechercher la confrontation avec l'Iran.
La tension est actuellement très vive, alors que Téhéran vient de tester lundi de nouveaux missiles dans la région du détroit d'Ormuz et a menacé de fermer ce détroit par où transite 35% du trafic pétrolier maritime mondial, en cas de nouvelles sanctions internationales.
Sur le front diplomatique, Pékin s’est dit, aujourd’hui, "opposé à des sanctions unilatérales" contre Téhéran, en référence à la loi de financement du Pentagone qui renforce les sanctions contre le secteur financier de l'Iran, afin de contraindre ce pays à abandonner son programme nucléaire. "La Chine s'oppose à ce qu'une loi nationale prévale sur les règlements internationaux et impose des sanctions unilatérales à d'autres pays", a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei, en réponse à une question sur cette loi promulguée samedi par Barack Obama.
Les nouvelles mesures prévoient d'autoriser le président américain à geler les avoirs de toute institution financière étrangère qui commercerait avec la Banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole. L'Union européenne réfléchit parallèlement à un possible embargo sur le pétrole iranien.
Soutien traditionnel de l'Iran, la Chine -qui y achète beaucoup de pétrole- est devenue son premier partenaire commercial avec des échanges bilatéraux de 30 milliards de dollars, contre seulement 400 millions il y a 15 ans. "La Chine a des échanges économiques et énergétiques ouverts et transparents avec l'Iran, et ces échanges ne violent pas les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et ne portent pas atteinte à des intérêts tiers", a encore affirmé mercredi M. Hong. Les sanctions frappant l'Iran ont permis aux sociétés chinoises d'accroître largement leur présence dans ce pays.
Par ailleurs, le rial iranien a repris aujourd’hui 21% face au dollar, deux jours après l'intervention de la Banque centrale, selon un site spécialisé. Un dollar était vendu à 14.000 rials mercredi contre 17.800 rials lundi. Le rial avait plongé après l’annonce des nouvelles sanctions américaines.
Le ministre de l'Industrie, du Commerce et des Mines, Mehdi Ghazanfari, avait déclaré mardi que le gouvernement avait demandé à la Banque centrale "d'injecter des dollars sur le marché et qu'elle a promis de le faire".
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Pour tous les fanfarons : Inspirés de Lafontaine, ces vers. " LE RAT ET L'ELEPHANT" _ Un rat, pourvu de dents, défiait un éléphant, _ Se jugeant plus musclé que l'animal géant, _ Bête de haut parage, _ Dont l'horrible pelaga, _ Disait-il, dégoûtant, _ Lui donnait son renom. _ Il se disait tout prêt à vaincre cette masse _ Qui n'occupait, en fait, que plus d'air et d'espace, _ Car sa corpulence aux frappantes dimensions, _ Ne faisait même pas peur aux petits enfants. _ Il voulait dire davantage. _ Mais un chat, sortant de sa cage, _ Lui fit juger, en un instant, _ Qu'un rat n'est pas un éléphant. Anastase Tsiris
Anastase Tsiris
06 h 22, le 05 janvier 2012