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À La Une - Liban

Nasrallah : Nous n'envisagerons jamais d'abandonner nos armes

Apparition publique à Beyrouth du leader du Hezbollah, à l'occasion de Achoura.

Pour la première fois depuis 2008, Hassan Nasrallah est apparu en public, aujourd'hui, dans la banlieue sud de Beyrouth. Anwar Amro/AFP

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a fait mardi à Beyrouth sa première apparition publique depuis 2008, à l'occasion de la commémoration de Achoura.

 

« J’ai voulu être parmi vous pour quelques minutes », a-t-il lancé à la foule massive rassemblée dans la banlieue-sud de la capitale libanaise, pour cet événement annuel révéré par les musulmans chiites. « A tous ceux qui veulent nous affaiblir et nous menacer, je dis que cela est impossible », a-t-il ajouté, sous les vivats de ses partisans.

 

Après s'être adressé à la foule depuis la tribune, Hassan Nasrallah s'est éclipsé au bout de quelques minutes pour se rendre dans un lieu tenu secret, d'où il a prononcé un discours retransmis à la foule sur écran géant.

 

Lors de son discours, le secrétaire général du Hezbollah a appelé le peuple arabe à ne pas se laisser piéger par les Américains.

 

Les Etats-unis sont l’ennemi du peuple arabe, a martelé Hassan Nasrallah, en évoquant les révoltes qui agitent la région. Il a également rappelé que Washington a laissé tomber ses alliés dès la première crise, pour privilégier ses intérêts.

« Les peuples de Tunisie et de Libye ont vaincu leurs tyrans. Au Yémen, le défi est toujours en cours et certains tentent d’allumer le sectarisme. Au Bahreïn, le peuple essaie toujours d’exprimer ses demandes pacifiquement, en dépit de l’oppression. L’Egypte a été le théâtre de nombreux développements qui ont secoué Israël. Toute transformation en Egypte va limiter les options d’Israël dans la région, et là réside le défi des législatives égyptiennes. Notre espoir est que les peuples arabes ne se laisseront pas tromper par les Américains », a-t-il déclaré.

 

 

Sur le dossier syrien, le chef du Hezbollah a déclaré que « depuis le tout début, nous avons dit clairement que nous nous tenons au côté du régime (syrien), un régime de résistance » contre Israël. Il a ajouté que son parti appuie les réformes. Mais pour Hassan Nasrallah, certains ne veulent pas des réformes en Syrie, ni de paix civile. « Ils veulent détruire la Syrie pour compenser leur échec en Irak et leur défaite stratégique en Egypte », a-t-il souligné.

 

Hassan Nasrallah a également critiqué le chef de l’opposition syrienne, Burhan Ghalioun, qui a déclaré qu’en cas de chute du régime de Assad, le nouveau pouvoir syrien reverrait drastiquement ses relations avec l’Iran et le Hezbollah. « Comment, alors, libéreras-tu le Golan? », a-t-il lancé, à l’intention de M. Ghalioun. « Le soi-disant Conseil national syrien, formé à Istanbul, et son leader Burhan Ghalioun (...) se font concurrence pour présenter leurs lettres de créance aux Etats-Unis et à Israël », a poursuivi M. Nasrallah.

 

« Il n'y aura pas de relations particulières avec l'Iran », avait indiqué M. Ghalioun, un professeur d'université de 66 ans, au Wall Street Journal dans un entretien publié vendredi dernier. « Rompre cette relation exceptionnelle signifie rompre l'alliance militaire stratégique », avait précisé M. Ghalioun ajoutant qu'« après la chute du régime syrien, (le Hezbollah) ne sera plus le même ».

 

 

Poursuivant sur le dossier syrien, le leader chiite a affirmé que le régime de Assad ne se rendrait pas aux Américains. Il a également appelé les contestataires syriens à réaliser que leurs aspirations ne recouvrent pas celles des Etats-Unis.

La solution à la crise syrienne, a-t-il ajouté, passe par le dialogue dans le calme. « Nous dénonçons les sanctions et les tentatives de discorde communautaire et confessionnelle », a-t-il encore martelé.

 

Le Liban ne peut être isolé de ce qui se passe dans la région, a également averti Hassan Nasrallah, en réaffirmant son attachement à la paix civile et sa volonté de voir le gouvernement travailler activement. Il a également réaffirmé que les demandes du Courant patriotique libre sont justifiées et demandé au cabinet de Nagib Mikati de se pencher sur le dossier des faux témoins « qui ne doit pas être pris à la légère ».

 

Abordant la question des armes de la résistance, Hassan Nasrallah a déclaré qu’Israël constitue une menace constante pour le Liban, à travers ses espions et ceux de la CIA qui travaillent pour l’État hébreu.

 

Il a également promis que les « changements régionaux » en cours, une allusion à la révolte contre le régime syrien, l'un des appuis du Hezbollah, n'affecteraient pas l'approvisionnement en armes de son mouvement.

« Voici un message à tous ceux qui conspirent contre la résistance et misent sur un changement (dans le monde arabe). Nous n'envisagerons jamais d'abandonner nos armes », a-t-il déclaré.

« Votre guerre psychologique et médiatique ne pourra pas détruire la résistance », a-t-il martelé, réitérant son soutien à l’équation peuple-armée-résistance. « Ce qu’Israël n’a pas réussi à faire en 33 jours (détruire la résistance, ndlr), certains veulent le faire à travers le dialogue. Cela n’arrivera pas », a-t-il encore insisté.

 

« Jour après jour, la résistance recrute plus de combattants, forme de meilleurs combattants et les arme de plus en plus lourdement », a-t-il ajouté, précisant que chaque arme rouillée était remplacée.

 

Selon des experts, la crise en Syrie, qui menace le pouvoir du président Bachar el-Assad, a pourtant porté un coup sévère au Hezbollah dont Damas est avec Téhéran le principal soutien.

 

« Le règne des tractations sur nos valeurs est révolu », a-t-il encore déclaré.

 

La dernière apparition de chef du Hezbollah, cible pour Israël, remonte à juillet 2008, lorsqu'il était venu accueillir cinq prisonniers libanais libérés par l'Etat hébreu. Le Hezbollah, qui contrôle une grande partie du sud du Liban, et Israël se sont livrés une guerre dévastatrice à l'été 2006.

 

 

 

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a fait mardi à Beyrouth sa première apparition publique depuis 2008, à l'occasion de la commémoration de Achoura.
 
« J’ai voulu être parmi vous pour quelques minutes », a-t-il lancé à la foule massive rassemblée dans la banlieue-sud de la capitale libanaise, pour cet événement annuel révéré par les musulmans chiites. « A...

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