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À La Une - Elections

Egypte : percée surprise des salafistes

Les Frères musulmans resteraient en tête ; la publication des résultats reportée à demain.

L'idée d'un Parlement dominé par une alliance entre Frères musulmans et salafistes fait frémir les milieux laïques et la communauté copte d'Egypte. Mahmud HAMS/

La première phase des législatives égyptiennes pourrait être marquée, selon les premières indications, par la victoire des Frères musulmans, un résultat attendu, mais aussi par la poussée des fondamentalistes sunnites du parti Al-Nour.

Le parti salafiste était jeudi présenté par la presse comme la véritable "surprise" de ce scrutin qui doit doter le pays d'un Parlement chargé notamment de former la commission qui rédigera la future Constitution.

Ces fondamentalistes musulmans faisaient notamment la Une du quotidien indépendant Al-Chourouq qui titrait "Al-Nour, la surprise du moment". Al-Ahram, journal gouvernemental, affirmait de son côté que "les salafistes créent la surprise en dépassant le parti "Liberté et Justice" des Frères musulmans dans plusieurs circonscriptions".

 

Les Frères musulmans, qui sont pour la première fois en lice sous l'étiquette d'un parti politique légal, ont déjà revendiqué plus de 40% des voix dans ce scrutin marqué par une mobilisation inédite dans le pays. Ils sont suivis, selon eux, par le parti salafiste al-Nour et par les libéraux du Bloc égyptien, au coude à coude.

 

Alors que l’annonce des résultats était prévue aujourd’hui jeudi, la Haute commission électorale (HCE) a annoncé dans la soirée le report des résultats à demain vendredi. Le président de la HCE, Abdel Moez Ibrahim, a expliqué que ce report avait été décidé "parce que le décompte des voix se poursuit jusqu'à présent dans plusieurs circonscriptions, en raison du grand nombre d'électeurs ayant participé au scrutin", selon l'agence officielle Mena.

 

Selon les estimations avancées par la presse, Al-Nour, fondé à Alexandrie après le soulèvement populaire de janvier-février qui a renversé Hosni Moubarak, obtiendrait 20% des voix dans cette première étape de législatives prévues sur quatre mois.

Les salafistes, qui se réclament d'une version très rigoriste de l'islam, appellent à l'application de la charia dans les domaines politique, social et économique.

 

Les Frères musulmans ont réclamé que la principale force du Parlement soit chargée de former le prochain gouvernement en Egypte, où l'armée est aux commandes depuis la chute de M. Moubarak.La première phase des législatives ne concerne que le premier tiers de l'Egypte qui a voté lundi et mardi, alors que les élections vont se poursuivre ailleurs dans le pays, jusqu'au 11 janvier pour les députés, puis jusqu'au 11 mars pour la Choura (sénat).

Le mode de scrutin, très complexe, prévoit que deux tiers des 498 sièges de l'Assemblée du peuple soient pourvus à la proportionnelle de listes et le tiers restant via un scrutin uninominal à deux tours.

 

Le premier tour, salué par la presse comme un "test de la démocratie" réussi, s'est achevé sans accroc après dix jours de manifestations massives hostiles aux officiers au pouvoir depuis la révolte populaire qui a renversé M. Moubarak en février. Ces manifestations avaient été émaillées de violences qui ont fait 42 morts et plus de 3.000 blessés.

 

La première phase des législatives égyptiennes pourrait être marquée, selon les premières indications, par la victoire des Frères musulmans, un résultat attendu, mais aussi par la poussée des fondamentalistes sunnites du parti Al-Nour.
Le parti salafiste était jeudi présenté par la presse comme la véritable "surprise" de ce scrutin qui doit doter le pays d'un Parlement chargé...

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