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À La Une - La chronique de Nagib Aoun

Palestine...

S’il existe un péché originel c’est en Palestine qu’il a éclos, c’est sur cette terre trois fois sanctifiée qu’il a semé la haine et la barbarie et ouvert la voie, des siècles plus tard, aux massacres collectifs, à la crucifixion de l’Être divin sur l’autel des vengeances et des règlements de comptes...
S’il existe une cause première, celle au nom de laquelle tous les crimes sont commis, toutes les spoliations légitimées, c’est en Palestine qu‘elle se trouve, c’est en cette terre meurtrie qu’elle s’enlise, se fragmente en mille éclats d’obus.
Que de guerres sanglantes ont été menées, que d’injustices ont été imposées, que d’occasions de paix ont échappé d’entre les portes closes... et au final la même arrogance, le même refus qui perpétue l’impasse, qui maintient la mèche allumée, celle d’une bombe qui menace d’entraîner toutes les parties en conflit dans la même catastrophe.
La semaine qui s’ouvre est capitale à défaut d’être historique. Elle pose le problème dans toute son acuité, dans toute son urgence, auprès de toutes les nations de la planète. Elle place les grandes puissances, comme les petites, face à leurs responsabilités à l’heure même où, dans les pays arabes, le printemps qui bourgeonne est annonciateur de remises en question, de révoltes soutenues pour en finir avec les ordres établis mais aussi avec l’injustice initiale, celle qui a provoqué le drame palestinien.
D’Oslo à Madrid, de Camp David à New York que de temps perdu, que d’initiatives louables dynamitées par l’intransigeance israélienne, par la soumission des administrations américaines successives à la volonté autant du lobby juif que d’un Likoud manipulateur. Et l’on a vu, il n’y a pas si longtemps, un Barack Obama, déconfit, acceptant de se dédire face à un Congrès acquis à la cause de Netanyahu, ce même président qui, à son arrivée au pouvoir, avait annoncé une aube nouvelle au Moyen-Orient basée sur la coexistence de deux États palestinien et israélien sur base des frontières de 1967.
Des promesses, des quartettes créés à la va-vite, des navettes entreprises pour avoir bonne conscience et toujours le retour à la case départ, à l’humiliation originelle, celle qui a fourni des prétextes au terrorisme islamiste, qui a généré un monstre appelé el-Qaëda, et provoqué une vague d’islamophobie en Occident prélude, selon Samuel Huntington, au fameux « choc des civilisations »...
Semaine cruciale donc aux Nations unies où l’Autorité palestinienne entend obtenir le statut d’État membre mais où elle se heurtera au veto américain au Conseil de sécurité, une situation de blocage qui pourrait se dénouer par un cadeau de consolation : le statut d’observateur à l’Assemblée générale, similaire à celui du Vatican, cautionné par la grande majorité des pays membres.
Entre-temps, Israël poursuit sa politique de colonisation, réduit de plus en plus la superficie du territoire qu’elle consentirait à céder aux Palestiniens, un misérable bantoustan qui dépendrait de la charité internationale pour sa survie, et parie sur les divisions interpalestiniennes pour éloigner l’inévitable échéance.
Une politique suicidaire de nature à entraîner toute la région dans des secousses sans fin, une voie ouverte à tous les extrémismes autant religieux que raciaux : la communauté internationale laissera-t-elle passer, une fois de plus, l’occasion d’imposer un calendrier précis pour d’indispensables négociations ?
Le Liban, avec ses 400 000 réfugiés palestiniens, est, bien évidemment, au cœur de la tourmente. Des camps qui échappent à son autorité et un Hezbollah qui refuse de livrer ses armes tant que le dernier Palestinien n’aura pas regagné sa terre natale : tous les prétextes sont bons pour garder le pays du Cèdre en otage.
Quoique le troisième larron, le régime syrien, a considérablement perdu de sa faculté de nuisance confronté qu’il est à la révolte de son propre peuple...
S’il existe un péché originel c’est en Palestine qu’il a éclos, c’est sur cette terre trois fois sanctifiée qu’il a semé la haine et la barbarie et ouvert la voie, des siècles plus tard, aux massacres collectifs, à la crucifixion de l’Être divin sur l’autel des vengeances et des règlements de comptes...S’il existe une cause première, celle au nom de laquelle tous les...

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