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À La Une - Transition

La nouvelle direction libyenne en faveur d'un islam "modéré"

L'ONU presse le CNT de placer davantage de femmes à des postes clés et de donner plus de poids à l'égalité entre les sexes dans la future Constitution.

Salwa Fawzi El-Deghali, seule femme du gouvernement de transition.

Dans son premier discours public à Tripoli, le chef du Conseil national de transition (CNT) Moustapha Abdeljalil a affirmé lundi soir que l'islam serait "la principale source de la législation" de la nouvelle Libye. "Nous n'accepterons aucune idéologie extrémiste de droite ou de gauche. Nous sommes un peuple musulman, à l'islam modéré et nous allons rester sur cette voie", a néanmoins précisé le chef des nouvelles autorités, arrivé samedi pour sa première visite à Tripoli depuis le début de la révolte en février.

La société libyenne est conservatrice et religieuse, et les islamistes, en particulier les Frères musulmans, qui ont selon les analystes une véritable assise populaire, ont joué un rôle de premier plan dans la révolte contre Kadhafi. Depuis la chute de Tripoli le 26 août, les nouveaux dirigeants insistent cependant sur leur attachement à un islam modéré qui, selon eux, réunit l'écrasante majorité des Libyens.

 

A New York, les Nations unies ont pressé le CNT de placer davantage de femmes à des postes clés et de donner plus de poids à l'égalité entre les sexes dans la future Constitution. Le gouvernement de transition libyen ne compte actuellement qu’une femme, Salwa Fawzi al-Degheli, une universitaire de Benghazi, la capitale des rebelles. Le site internet du CNT précise qu'elle est chargée des affaires juridiques. Il ajoute qu'elle "représente aussi les femmes".

L’ambassadeur de Norvège à l'ONU, Morten Wetland, a déclaré à l’AFP : " Nous avons reçu des ébauches de la (nouvelle) Constitution libyenne. Nous comprenons qu'elles sont préliminaires et provisoires, mais elles ne respectent pas les changements modernes selon lesquels la vie politique" ne concerne pas que les hommes.

 

Sur le terrain, aucune offensive d'envergure n'a eu lieu sur les principales villes aux mains des pro-Kadhafi - Bani Walid (170 km au sud-est de Tripoli), Syrte (360 km à l'est de Tripoli) et Sebha (centre) - qui ont montré ces derniers jours leur capacité à résister et même à contre-attaquer. Près 3.000 migrants seraient bloqués à Sebha a indiqué mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'OIM avait demandé aux belligérants la semaine dernière de "protéger ces migrants" bloqués dans un centre de transit depuis le mois de juin et avait lancé un "appel urgent" pour que soient respectées les lois humanitaires internationales. Mais depuis le début de l’offensive, les conditions de sécurité se détériorent : "le centre de transit et la ville elle-même sont presque à cours de vivres, il n'y a ni eau, ni électricité" a déclaré une porte-parole de l’OIM.

Parallèlement, Amnesty International a accusé dans un rapport publié mardi l'ancien régime de Mouammar Kadhafi de crimes contre l'humanité, tout en pointant aussi du doigt des abus commis par des combattants proches du CNT, qui pourraient constituer des crimes de guerre. Des combattants du CNT "ont enlevé, détenu arbitrairement, torturé et tué d'anciens membres des forces de sécurité soupçonnés de loyauté envers Kadhafi, et capturé des soldats et des étrangers soupçonnés à tort d'être des mercenaires", affirme l'organisation. Les violations des droits n'ont "plus leur place en Libye", a répondu le nouveau régime dans un communiqué, assurant qu'il s'efforçait de "faire entrer les groupes armés sous les autorités officielles" et qu'il enquêterait "de manière exhaustive sur tout incident signalé".

 

Sur le plan diplomatique enfin, les Etats-Unis ont annoncé que la n°2 de leur ambassade en Libye, Joan Polaschik, était à Tripoli pour examiner les conditions d'une réouverture complète de la chancellerie, probablement dans quelques semaines. Par ailleurs, a Chine, qui a reconnu lundi les autorités de transition, a été rassurée par le CNT qui a confirmé ce mardi le maintien des accords passés entre la Chine et le régime du colonel Kadhafi. De son côté, la commission sur la Libye de l’Union africaine a annoncé qu’elle se réunirait ce mercredi à Pretoria (Afrique du Sud) pour discuter des derniers développements de la situation en Libye, question qui divise l'organisation continentale.

Dans son premier discours public à Tripoli, le chef du Conseil national de transition (CNT) Moustapha Abdeljalil a affirmé lundi soir que l'islam serait "la principale source de la législation" de la nouvelle Libye. "Nous n'accepterons aucune idéologie extrémiste de droite ou de gauche. Nous sommes un peuple musulman, à l'islam modéré et nous allons rester sur cette voie", a néanmoins...

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