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« Old Beirut », un voyage en images et dans le temps

Bilal el-Houri rassemble des photos de la capitale libanaise, des années 1800 jusqu’aux années 1990.

La place Riad el-Solh à Beyrouth en 1969. (Photo "Old Beirut")

Depuis la fin de la guerre civile, au début des années 90, le Liban perd petit à petit son patrimoine urbanistique. A Beyrouth, notamment, les vieilles maisons libanaises sont détruites pour faire de la place aux grandes tours modernes censées représenter l’avenir de la capitale. Les rues labellisées « à caractère traditionnel » perdent leur cachet. Certes, un système de classement existe et il est censé protéger les bâtisses ayant une valeur patrimoniale. Mais la loi est trop souvent contournée et l'État pas assez engagé à la faire respecter.

Face à la léthargie des pouvoirs publics, la société civile a commencé à se mobiliser. En l’espace de quelques années, plusieurs associations et organisations pour la protection du patrimoine ont vu le jour. Lorsque la nouvelle de la destruction imminente de l’« œuf », un vieux cinéma sur la place des Martyrs au centre-ville de Beyrouth, s’est répandue il y a quelques semaines, plusieurs groupes ont été rapidement créés sur Facebook et d’autres réseaux sociaux pour le protéger. Un signe, peut-être, qu’une certaine indignation commence à se faire sentir chez les Libanais.

Bilal el-Houri fait partie de ces « indignés » et il a décidé d’agir en créant le blog « Old Beirut ». Comme son nom l’indique, ce blog porte sur le vieux Beyrouth et rassemble d’anciennes photos de la capitale, des années 1800 jusqu’aux années 1990, la plupart en noir et blanc. « C’est très triste de voir l’histoire (de Beyrouth) disparaître alors que les pays, à travers le monde, se battent pour protéger la leur, affirme-t-il. Il revient aux individus et aux politiciens de protéger cette histoire et, d’une certaine manière, mon blog est ma façon de contribuer à cela ».

 

La place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, dans les années 1950. (Photo "Old Beirut")

 

Bilal el-Houri a eu l’idée de son blog en lisant « Wadi Abu Jmil, stories on the Jews of Lebanon » de Nada Abdelsamad, journaliste à la BBC. « Le blog ne porte pas vraiment sur le même sujet, mais dans son livre, Nada fait de son mieux pour transmettre au lecteur une image claire de ce à quoi ressemblait Beyrouth, à la fois socialement et géographiquement, au siècle dernier, explique-t-il. Si nous prenons le quartier traité par Nada dans son livre, Wadi Abou Jmil, c’était très vivant (…) alors qu’aujourd’hui c’est très artificiel et on voit rarement une personne marcher dans la rue. Une personne qui risque, en plus d’être expulsée par des responsables de la sécurité ».

 

L'immeuble de l'Opéra (aujourd'hui devenu le Virgin Megasore) au centre-ville de Beyrouth, en 1955. (Photo "Old Beirut")

 

C’est de Dubaï, où il réside depuis 2007 « à cause du manque d’opportunités d’emploi » au Liban, que Bilal el-Houri, qui est né et a grandi à Beyrouth, a lancé ce projet ambitieux visant à regrouper les photos disponibles sur le vieux Beyrouth. Un projet qui l’enthousiasme d’autant plus que la photo est, avec la musique, une passion sans laquelle il « ne peut vivre ».

« Se trouver physiquement à Dubaï n’affecte pas vraiment Old Beirut », affirme Bilal el-Houri, qui travaille dans le domaine du contenu numérique et des médias sociaux. « Tout est fait à distance aujourd’hui et grâce à Internet il a été très facile » de trouver un grand nombre de photos du vieux Beyrouth, explique-t-il. « Les photos proviennent de diverses sources : de recherches en ligne personnelles, d’amis, de la famille, d’organisations... », déclare-t-il encore. Néanmoins, « la chose la plus difficile pour moi est la protection du copyright (la propriété intellectuelle) (…) mais je fais toujours de mon mieux pour déterminer l’identité du photographe », poursuit Bilal el-Houri, qui précise disposer, aujourd’hui, de milliers de photos. Des photos qu’il ne publiera pas avant de dénicher toutes les informations qui y sont relatives.

 

Le port de Beyrouth dans les années 1890. (Photo "Old Beirut")

Depuis la fin de la guerre civile, au début des années 90, le Liban perd petit à petit son patrimoine urbanistique. A Beyrouth, notamment, les vieilles maisons libanaises sont détruites pour faire de la place aux grandes tours modernes censées représenter l’avenir de la capitale. Les rues labellisées « à caractère traditionnel » perdent leur cachet. Certes, un système de classement...

commentaires (7)

Ah nostalgie quand tu nous tiens!!!! J'ai encore du mal à comprendre pourquoi un centre ville pareil sans aucune âme a été construit???? nos architectes essayent probablement d'imiter Dubai!!!!!! quel gâchi!!

bosser Liliane

16 h 56, le 17 août 2011

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Commentaires (7)

  • Ah nostalgie quand tu nous tiens!!!! J'ai encore du mal à comprendre pourquoi un centre ville pareil sans aucune âme a été construit???? nos architectes essayent probablement d'imiter Dubai!!!!!! quel gâchi!!

    bosser Liliane

    16 h 56, le 17 août 2011

  • Merci M. El-Houri pour ces magnifiques souvenirs et merci OLJ de publier en tete de liste la photo du siege de notre banque, la Arab Bank. L'immeuble etait flambant neuf a l'epoque. Quelques etages ont ete ajoutes depuis le temps mais l'enseigne trone toujours jusqu'a ce jour sur son toit. Bonne continuation. Nadim Ghantous, Directeur General, Arab Bank (Liban)

    Ghantous Nadim

    13 h 50, le 17 août 2011

  • Merci de nous faire revivre le Liban d'antan - Merci de nous faire connaitre la suite en images - Le musée, Achrafieh, Basta, Ras Beyrouth, les plages etc.. Merci encore. Xavier Roussel

    ROUSSEL Xavier

    09 h 29, le 17 août 2011

  • Identités vendues... Il ne nous reste plus que les souvenirs.

    Robert Malek

    09 h 19, le 17 août 2011

  • quel gachis

    Mounir Doumani

    08 h 57, le 17 août 2011

  • Oui, c'est nostalgique...surtout quand on voit ce que la reconstruction du centre ville a donné: un lieu de non vie, un nul part, froid, sans âme alors que cette sahet el-borj grouillait de vie, pour le meilleur et le moins bon. Mais c'était Beyrouth. On aurait voulu tuer la mémoire de la ville et des Beyrouthins qu'on ne s'y serait pas pris autrement. Reste le souvenir d'une époque à jamais révolue.

    Otayek Rony

    08 h 57, le 17 août 2011

  • Est-ce-qu'il ya d'autres photos de Beyrouth? C'est vraiment nostalgique.

    maurice maroun nader

    07 h 51, le 17 août 2011

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