Une photo de Sharon Udasin tirée de son compte Twitter.
Lundi 19 novembre, sixième jour de "Pilier de Défense", l'offensive israélienne contre la bande de Gaza. Les bombardements aériens et maritimes se poursuivent contre l'enclave palestinienne. Au lendemain d'un dimanche marqué par l'annihilation d'une famille, les al-Dallou, une quinzaine de morts sont recensés. En début d'après midi, les derniers bilans font état de 98 morts -95 Palestiniens et 3 Israéliens-, depuis le début de l'offensive israélienne.
Lundi 19 novembre, 12h55 sur Twitter, Sharon Udasin, une journaliste du Jerusalem Post spécialisée dans tout ce qui touche à l'environnement, publie le tweet suivant : « Avez-vous un animal domestique ayant une peur panique des sirènes d’alerte ? Si oui, contactez-moi, c'est pour un article s’il vous plaît. Merci ! #jpost »
Il ne faut que quelques instants, pour que la journaliste reçoive des réponses. Mais pas nécessairement celles qu'elle espérait.
« Vous écrivez pour The Onion (un journal américain satirique publiant de fausses informations) ? », lui demande @urihoresh.
« Non, répond très sérieusement la journaliste. C’est un vrai problème pour les propriétaires de chats et de chiens vivant dans le sud d’Israël ! »
« Oh, mon cœur est avec vos animaux !, ironise @Dia_Batal. Peut-être devriez-vous vous connecter avec votre côté humain et écrire sur les civils qui meurent sous vos bombes ».
« Je n’ai aucun problème à parler avec des Gazaouis propriétaires d'animaux ayant peur des bombes israéliennes », répond Sharon, 27 ans. « Nous avons beaucoup de journalistes qui couvrent les histoires relatives aux civils, poursuit-elle. En temps normal, je couvre les sujets liés à l’environnement, l’énergie et les animaux… Pourquoi ne pas le faire maintenant ? »
« Parce que nous ne somme pas en temps NORMAL, lui répond @NazilaVali. Les Israéliens bombardent toute une population, tuent (les Palestiniens) comme des chiens, et vous voulez écrire sur les chats ? »
« Donnez aux animaux un putain de calmant et cessez de tuer les enfants et les femmes de Gaza avec de l’argent et des armes américains », twitte de son côté @cwharlow, passablement irrité.
« Jusqu’à présent, aucun Gazaoui ne m’a contactée pour me parler de son animal », poursuit, impassible, la journaliste diplômée de l’université américaine de Columbia.
« Parce qu’ils sont occupés avec tous ces morts », lui rétorque @sophie_burge.
« J’ai vu une vidéo sur YouTube montrant un lion à Ramat Gan (dans l’est de Tel-Aviv) stressé par le bruit des sirènes », écrit @YusTheBus, dans un tweet suintant l'ironie.
« Sérieux ? Vous m’envoyez le lien ? », lui répond Sharon Udasin...
commentaires (4)
Dites Sharon, j'ai un beau cas à vous présenter : un barbu enterré qui obéit au doigt (levé) et à l'oeil à ses maîtres.
Robert Malek
05 h 17, le 20 novembre 2012