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À La Une - Crise

Syrie : plus de 60 morts dans un raid aérien sur une boulangerie près de Hama

Lakhdar Brahimi à Damas pour une nouvelle tentative de médiation.

Un bâtiment endommagé par le bombardement de l'aviation du régime sur Halfaya le 23 décembre 2012. REUTERS/Samer Al-Hamwi/Shaam News Network/Handout

Plus de soixante civils ont été tués dimanche dans un bombardement de l'armée de l'air à proximité d'une file d'attente devant une boulangerie d'une localité rebelle du centre de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Le bilan pourrait s'alourdir, car au moins 50 blessés se trouvent dans un état critique, a précisé l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers la Syrie.

Le réseau de militants anti-régime des Comités locaux de coordination (LCC) ont dénoncé un "massacre commis par les forces du régime" et affirmé que la localité de Halfaya faisait face à une crise humanitaire avec une pénurie de pain due au siège des troupes gouvernementales. Selon les LCC, des dizaines d'habitants avaient afflué à la boulangerie après avoir été privés de pain pendant plusieurs jours.

 

(Pour mémoire : Un nouveau massacre à Daraya et près de 500 morts en 48 h)

 

Sur une vidéo mise en ligne par des militants, on voit de nombreux corps au milieu des gravats au pied d'un bâtiment détruit. Un cratère a été creusé sur la route qui le borde. Un homme porte sur son dos une femme en sang, tandis que le caméraman lance: "Bombardement des Mig", "Regarde, monde, regarde, le massacre de Halfaya".

L'armée a également bombardé les localités proches de Karnaz, Kafr Zeita et Kafr Nabouda, faisant de nombreux blessés, selon l'OSDH. Selon un militant sur place, qui se présente sous le nom d'Abou Ghazi, ces bombardements visent à terroriser la population, notamment après les récentes attaques rebelles dans la région de Hama, quadrillée par les forces de sécurité depuis les manifestations monstres contre le régime de l'été 2011.

 

Le 30 août, l'ONG Human Rights Watch avait accusé les troupes du régime de commettre des crimes de guerre en lâchant en trois semaines des bombes sur au moins dix boulangeries dans la seule province d'Alep, dans le nord du pays.

Selon cette ONG, qui a visité six de ces boulangeries et interrogé des témoins, les attaques contre les files d'attente à l'entrée des boulangeries ont tué des dizaines de civils, notamment 60 personnes dans le quartier de Qadi Askar à Alep le 16 août.

 

Outre les morts de Halfaya, un bilan provisoire de l'OSDH fait état de 49 morts dans les violences en Syrie dimanche. Samedi, au moins 117 personnes avaient péri à travers le pays, alors qu'un bataillon rebelle a prévenu qu'il attaquerait deux localités chrétiennes si leurs habitants n'en chassaient pas l'armée. L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a dénoncé ces menaces, redoutant une tournure confessionnelle du conflit.

 

Face à ces violences qui ne faiblissent pas, la communauté internationale reste paralysée par ses divisions, notamment au Conseil de sécurité de l'ONU où Moscou et Pékin font jouer leur droit de veto pour bloquer toute résolution condamnant Damas. Mais, "personne n'a envie d'une intervention", a affirmé samedi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, dont le pays est un allié clé du président Assad.

"Il semble même parfois que (les pays impliqués dans la crise syrienne) prient pour que la Russie et la Chine continuent de bloquer toute autorisation d'une intervention, parce que dès que ce sera autorisé, ils devront agir, et personne n'(y) est prêt", a-t-il dit.

 

Dans le même temps, l'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi se trouve à Damas pour tenter une nouvelle fois de parvenir à une solution au conflit qui ravage la Syrie depuis près de deux ans.

Contrairement à ses visites précédentes, l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe est entré en Syrie par la route depuis le Liban, les combats ayant récemment gagné les abords de la route reliant l'aéroport international de Damas à la capitale. Des sources à l'aéroport de Beyrouth ont affirmé à l'AFP que les Nations unies s'étaient engagées à assurer la sécurité du diplomate algérien dans le pays en proie à la violence.

Peu avant l'arrivée de M. Brahimi à Damas, le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi a assuré, lors d'une conférence de presse, ne pas avoir été informé de cette visite. Affirmant ne pas avoir connaissance d'un quelconque plan de l'émissaire international, il a une nouvelle fois appelé au dialogue, estimant que "le temps presse", et souligné que "seuls les Syriens participeront à ce dialogue national", accusant la Turquie et le Qatar de soutenir les rebelles que le régime assimile à des "terroristes".

L'opposition pose comme condition préalable à toute négociation le départ du président Assad.

 

(Pour mémoire : Lakhdar Brahimi « effrayé » par la tâche)

 

Aucun programme n'a été donné pour le moment pour cette visite non annoncée. Lors de sa dernière visite à Damas, du 19 au 24 octobre, M. Brahimi avait rencontré le président Bachar el-Assad ainsi que plusieurs haut responsables.

Il avait notamment négocié avec eux la mise en place d'une trêve pour la fête musulmane de l'Adha fin octobre, qui avait volé en éclats au bout de quelques heures.

Cette nouvelle visite intervient après plus de 21 mois d'un conflit qui a fait plus de 44.000 morts et a vu toutes les parties se radicaliser, l'Otan faisant état de tirs de missiles Scud par l'armée, tandis que les islamistes gagnent en ampleur au sein de la rébellion.

 

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Le bilan pourrait s'alourdir, car au moins 50 blessés se trouvent dans un état critique, a précisé l'ONG qui s'appuie sur un large...

commentaires (6)

Scènes de LA VIE QUOTIDIENNE de la GUERRE LIBANAISE ! ( 75-90 )....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

18 h 32, le 23 décembre 2012

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Commentaires (6)

  • Scènes de LA VIE QUOTIDIENNE de la GUERRE LIBANAISE ! ( 75-90 )....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 32, le 23 décembre 2012

  • Quand un dictateur criminel en liberté , souhaite un Joyeux Noël au peuple ...ça donne çà....!

    M.V.

    14 h 45, le 23 décembre 2012

  • De CHAMBERLAIN à IBRAHIMI...

    SAKR LEBNAN

    13 h 02, le 23 décembre 2012

  • L'Avocat du Diable : Je me demande s'il faut vraiment souhaiter le départ de Assad. Ceux des Libanais qui rêvent, après sa chute, que tous les maux du Liban finiront... Je leur dis : Messieurs, j'ai GRANDE PEUR que ce sera le commencement d'une AUTRE DOULOUREUSE, SOMBRE ET DANGEREUSE ÉPOQUE... Ne rêvez pas TROP, alors !

    SAKR LEBNAN

    12 h 32, le 23 décembre 2012

  • Encore un permis au régime criminel de continuer à massacrer le peuple syrien.

    Halim Abou Chacra

    11 h 53, le 23 décembre 2012

  • Mission preque impossible de M.Lakhdar Brahimi sauf miracle . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    11 h 35, le 23 décembre 2012

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