Le chef de l'Etat Michel Sleiman a appelé vendredi à une stratégie de défense qui prenne en compte les capacités de la résistance. AFP
Le président libanais Michel Sleiman a souligné vendredi l’urgence d’une stratégie de défense qui permettrait à l’armée de remplir sa mission de défendre le Liban et ses intérêts, a rapporté l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).
Ces déclarations du chef de l’Etat interviennent au lendemain d’une allocution télévisée du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, durant laquelle il a affirmé que le drone ayant survolé Israël appartenait effectivement au parti de Dieu.
"Envoyer un drone au dessus d’un territoire ennemi souligne le besoin d’une stratégie de défense qui profiterait des avantages liés aux capacités de la résistance de défendre le Liban", a déclaré M. Sleiman. "Il s’agit aussi de mettre en place un mécanisme pour donner l’ordre d’utiliser cette capacité conformément aux plans de l’armée, à ses besoins de défense et à l’intérêt national uniquement", a ajouté le chef de l’Etat.
Il a par ailleurs appelé à l’arrêt des violations israéliennes de la souveraineté libanaise.
Dans son allocution télévisée jeudi soir, Sayyed Nasrallah a évoqué l’affaire du drone abattu en Israël.
L’appareil "n’est pas de fabrication russe mais iranienne et assemblé par des techniciens du Hezbollah", a déclaré le chef du Hezbollah, ajoutant que "les Libanais doivent être fiers de cette opération". Revendiquant cette "opération très importante dans l’histoire de la révolution libanaise contre l’État sioniste", il a retracé l’itinéraire de l’avion "qui ne sera ni le premier ni le dernier que nous envoyons". "Nous pouvons parvenir à toutes les zones" en Israël, a encore prévenu Hassan Nasrallah.
Tout en affirmant ne pas vouloir révéler des informations "techniques" à ce sujet, il a également indiqué que le drone a décollé du territoire libanais, sans préciser à partir de quelle région. "Le drone a traversé des centaines de kilomètres sans aucun obstacle ni problème technique, a dit le chef du Hezbollah. L’avion a traversé la mer et pénétré Israël via les territoires palestiniens occupés. Il a pu survoler des sites israéliens sensibles avant d’être intercepté et abattu au-dessus du réacteur nucléaire de Dimona".
L’appareil a été détruit par les forces israéliennes à proximité de la Cisjordanie après avoir survolé le territoire d’Israël sur 55 kilomètres, avaient affirmé les autorités israéliennes.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a accusé jeudi le Hezbollah d'avoir envoyé un drone au-dessus d'Israël le week-end dernier et promis de protéger "avec détermination" les frontières de l'Etat hébreu.
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Le président de la République montre depuis longtemps son soucis pour une "stratégie de défense pour le Liban" ayant pour base la "capacité réelle de défense par l'armée nationale". Son discours est de plus en plus objectif et précis. D'abord cheikh Naim Kassem et hier sayyed Hassan Nasrallah le stoppent avec arrogance : Ne vous fatiguez pas, c'est nous qui décidons. Il s'agit de stratégie de défense pour l'Iran ayant pour base la capacité d'attaque et de défense du Hezbollah, en fonction et au service des intérêts de la République islamique iranienne. Tel est le message du secrétaire général du Hezbollah hier en tenant à faire ressortir que le drone envoyé sur Israel est de technologie iranienne. Le président tient énormément au dialogue, le Hezbollah s'en fout éperdument. Ne pas voir cela c'est plonger dans le "takazob" libanais jusqu'au fond du fond.
Halim Abou Chacra
14 h 15, le 12 octobre 2012