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À La Une - Éclairage

Qatar ou le nouveau centre de gravité de la diplomatie arabe

Doha mène une politique tous azimuts au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie.

L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani.

« Tout indique que Doha est devenue la capitale politique du monde arabe. La diplomatie du Qatar est désormais la locomotive de l’action politique arabe, un rôle appelé à se poursuivre », a relevé l’analyste émirati Abdelkhaleq Abdallah. Le Qatar, qui ne cache pas sa sympathie, sinon son appui, aux animateurs des révoltes qui secouent depuis un an les pays du printemps arabe, mène une diplomatie tous azimuts au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie.


Le président palestinien et chef du Fateh Mahmoud Abbas et le chef du Hamas Khaled Mechaal ont ainsi signé lundi à Doha une déclaration les engageant à appliquer un accord de réconciliation nationale, en souffrance depuis des mois.
Le Qatar, premier exportateur de gaz naturel liquéfié avec une superficie de 11 000 km2 et une population de 1,7 million d’âmes dont seulement 250 000 autochtones, joue en outre un rôle diplomatique de premier plan dans la crise syrienne, portée sans succès jusqu’ici devant le Conseil de sécurité de l’ONU. En Libye, le Qatar a été le premier pays arabe à avoir soutenu, aux côtés des Émirats arabes unis, ouvertement les rebelles, y compris sur le plan militaire, jusqu’à la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi. L’émir, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, un proche allié des États-Unis qui disposent au Qatar de deux bases militaires, « a rapidement compris qu’un nouveau Proche-Orient se mettait en place et a agi dans un esprit d’initiative pour assurer la stabilité régionale », a déclaré le directeur du Doha Brookings Centre, Salmane Chaikh. Le Qatar a ainsi supervisé en mai 2011 un accord de paix entre le gouvernement soudanais et un groupe rebelle du Darfour, resté cependant sans effet, comme il avait parrainé en mai 2008 un accord interlibanais ayant mis fin à une crise politique de 18 mois et permis l’élection d’un président. Ce pays, qui a offert sa médiation dans des dossiers aussi épineux que ceux du Yémen et de la Corne de l’Afrique, y compris dans le conflit frontalier entre Djibouti et l’Érythrée ou au Tchad, « poursuit avec efficacité son action diplomatique dans un contexte géopolitique complexe », a noté M. Chaikh.


Mettant à profit l’influente chaîne de télévision al-Jazira, qu’il finance depuis son lancement un an après son accession au trône en 1995, l’émir du Qatar a peu à peu éclipsé les anciens poids lourds politiques du monde arabe, affaiblis par leurs crises internes ou marginalisés, dont l’Arabie saoudite, l’Irak et l’Égypte. « De petits pays, comme le Qatar, et à un moindre niveau les Émirats arabes unis, ont comblé le vide », laissé par ces grands de la région, a indiqué M. Abdallah, soulignant toutefois que le Qatar « agit dans certains dossiers avec le feu vert de l’Arabie saoudite », en perte de vitesse « en raison du vieillissement de ses dirigeants ». « Doha qui a réussi à entretenir de bonnes relations avec des individus et des groupes politiques rivaux pour s’imposer comme un acteur dans la région (...) compte aussi sur des partenariats utiles, y compris avec son grand voisin saoudien dans le dossier syrien », a expliqué M. Chaikh.
Mais Doha n’a enregistré aucune percée dans ses efforts de bons offices entre Washington et Téhéran, dont les relations sont rompues depuis les années 1980.

(Source : AFP)

« Tout indique que Doha est devenue la capitale politique du monde arabe. La diplomatie du Qatar est désormais la locomotive de l’action politique arabe, un rôle appelé à se poursuivre », a relevé l’analyste émirati Abdelkhaleq Abdallah. Le Qatar, qui ne cache pas sa sympathie, sinon son appui, aux animateurs des révoltes qui secouent depuis un an les pays du printemps arabe, mène...

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