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Moyen Orient et Monde - Putsch avorté

Le gouvernement turc admet pour la première fois la possibilité d’ « erreurs » dans la purge

Des gendarmes turcs escortent des fugitifs arrétés pour leur implication dans le coup d’État avorté contre le président Erdogan. Kenan Gurbuz/Reuters

La Turquie a admis pour la première fois hier que la purge post-coup d'État avait pu donner lieu à « des erreurs ». « S'il y a eu des erreurs, nous les corrigerons », a dit le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus, tandis que « le grand ménage » des sympathisants du prédicateur exilé Fethullah Gülen – accusé par Ankara du putsch avorté– a laminé l'armée, la justice, l'éducation et les médias. Les « citoyens qui n'ont pas d'affiliation avec eux (les sympathisants de Gülen) devraient se détendre » car « il ne leur sera fait aucun mal », a ajouté le vice-Premier ministre lors d'une conférence de presse. Mais les autres « paieront le prix », a déclaré M. Kurtulmus, à propos des sympathisants de Gülen, dont Ankara a demandé l'extradition à Washington.
Le Premier ministre Binali Yildirim a évoqué lui aussi vendredi la possibilité que parmi les victimes de cette chasse aux sorcières, certaines l'aient été de manière abusive. « Un travail méticuleux est en cours concernant ceux qui ont été limogés », a indiqué le chef du gouvernement cité par l'agence de presse officielle Anadolu. « Il y en a certainement parmi eux qui ont été victimes de procédures injustes », a-t-il admis, adoptant lui aussi un ton conciliant peu coutumier en Turquie depuis le putsch qui a fait vaciller le pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan. « Nous n'affirmons pas (au sujet d'injustices) : "il n'y en a pas" », a dit le chef de gouvernement.
Dans l'ouest de la Turquie, la cavale de 11 soldats, accusés d'avoir fait partie du commando ayant attaqué l'hôtel de Marmaris où se trouvait le président Erdogan la nuit du putsch manqué, a été stoppée net, avec leur arrestation hier. Au total, environ 10 000 personnes font l'objet de poursuites et sont en détention préventive, dont des journalistes. Plus de 50 000 Turcs ont été limogés.

Relations dégradées
La purge en Turquie a suscité les critiques de Washington, des capitales européennes et de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme et de la presse, qui l'ont perçue comme brutale et disproportionnée. Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, avait ainsi dénoncé des purges qui « dépassent toute mesure », ajoutant qu' « on ne pouvait se taire ». De son côté, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi avait jugé qu' « un pays qui emprisonne ses propres professeurs et ses propres journalistes met en prison (son) avenir ». Pour toute réponse, le président Erdogan avait de son côté conseillé vendredi aux Occidentaux de « se mêler de leurs affaires ».
La Turquie a également tenu à exprimer fermement son mécontentent à l'Allemagne qui a empêché son président de parler à ses partisans. Ankara a convoqué le chargé d'affaires allemand, après la censure « inacceptable » de son président, empêché de parler dimanche par lien vidéo aux milliers de Turcs descendus dans les rues de Cologne (Ouest) pour le soutenir. La Cour constitutionnelle allemande avait interdit à M. Erdogan, redoutable tribun, d'intervenir devant ses sympathisants exilés, craignant des troubles parmi la diaspora turque en Allemagne, la plus importante du monde. Prenant de haut une convocation qui n'a « rien d'exceptionnel » de son diplomate, Berlin a expliqué que « dans les relations entre États, c'est une chose quotidienne ». Il n'en reste pas moins que l'affaire de Cologne vient s'ajouter à une liste déjà longue de différends germano-turcs acrimonieux.

(Source : AFP)

La Turquie a admis pour la première fois hier que la purge post-coup d'État avait pu donner lieu à « des erreurs ». « S'il y a eu des erreurs, nous les corrigerons », a dit le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus, tandis que « le grand ménage » des sympathisants du prédicateur exilé Fethullah Gülen – accusé par Ankara du putsch avorté– a laminé l'armée, la justice,...

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