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Culture - Festival de Byblos

« Hichik Bichik », bateau ivre de joie sur le port de Jbeil

Le maestro Lubnan Baalbaki a emporté le cabaret populaire de Hicham Jaber vers des cieux nouveaux.

Un spectacle reprenant le répertoire des cabarets populaires de l’Égypte des années 1920. Photo Press Agency

Hisham Jaber avait signé il y a trois ans Hichik Bichik, un spectacle très complet, une sorte d'ovni dans le paysage musical libanais. Reprenant le répertoire des cabarets populaires de l'Égypte des années 20 et 50 du siècle dernier, cette performance artistique, qui regroupait une douzaine d'artistes passionnés et fidèles au travail de Jaber, mêlait d'abord des saynètes entre deux personnages, qui servent de fil d'Ariane, et des chansons que le oudiste Ziad al-Ahmadieh avait dépoussiérées et orchestrées. Tout ce petit monde, à travers des dialogues chantés ou encore des compositions de groupes, guidait le public à travers le labyrinthe des souvenirs d'antan. Dans ce qu'on appelait la belle époque du Caire.


Hier soir, sur le port mythique de Jbeil, le cabaret a retrouvé une forme opératique en la présence d'un orchestre de quarante-deux musiciens, sous la direction de jeune maestro Lubnan Baalbacki. Une forme qui ajoutait à la beauté du geste et du son. Le passé a rejoint le présent et le cabaret a flirté avec le classicisme sous le chuchotement des vagues qui charrient mille et un souvenirs. Par un jeu de miroirs, le décor, mouvant, projetait – comme dans un jeu d'ombres – des images de ce passé flamboyant qui ont donné à la performance toute son ampleur historique. Point de nostalgie chez Hisham Jaber, mais une formidable énergie contagieuse, une ode à la joie et un aveu d'amour à la musique.

Les interprètes, vêtus de froufrous et autres falbalas, contrastent avec les robes noires ou les costards des musiciens et musiciennes, ajoutant à ce flirt un zeste de séduction sexy. La musique est entière, indivisible, fusionnelle. Elle ne porte pas d'identité, mais embrasse tous les sons et toutes les harmonies. L'orchestre philharmonique, véritable personnage en soi, devient un écrin aux compositions populaires. Non une cage dorée qui tend à emprisonner la légèreté du ton, mais un espace où musiciens, chanteurs et danseurs peuvent ouvrir leur ailes et voler encore plus haut. Sous la houlette de Lubnan Baalbaki, la musique, dont les arrangements ont été assurés par Nidal Abou Samra et Ziad al-Ahmadiyeh, a vogué comme un bateau ivre sur les flots, tantôt calmes, tantôt houleux.


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