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Liban - Déchets

Sukomi accuse les Kataëb d’agression : « Chantage public », répond le parti

La compagnie a interrompu le travail durant une journée sur le site d'aire de stockage de la Quarantaine. Le parti dément en bloc les accusations et rappelle son opposition aux décharges.

Les sociétés Sukleen et Sukomi ont publié un communiqué dans lequel elles déclarent que « le matin du samedi 30 juillet, un groupe de neuf voitures transportant une vingtaine de jeunes vêtus de tee-shirts avec l'emblème du parti Kataëb, munis de drapeaux du parti et de bâtons, sont arrivés au niveau de l'aire de stockage temporaire de Bourj Hammoud et ont agressé physiquement le responsable du site ainsi que certains ouvriers et employés présents sur place, les menaçant de fermer le site par la force si celui-ci n'était pas évacué dans les trois jours qui viennent ».

Dans leur communiqué, les deux compagnies « dénoncent fortement ces comportements scandaleux et inappropriés de la part des partisans », assurant que « la compagnie Sukomi ne fait, en cet endroit, qu'exécuter les directives du gouvernement représenté par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) ». « Comme elle ne permettra pas que ses employés deviennent des boucs émissaires, Sukomi déclare que, pour les protéger, elle interrompra à partir d'aujourd'hui (samedi) son travail sur l'aire de stockage de Bourj Hammoud, poursuit le texte. S'il en résulte l'entassement des déchets dans les rues de Beyrouth et du Mont-Liban, cela désole la compagnie, qui demande à l'État et à ses services de sécurité de garantir la protection de ses employés. »

À noter que le bureau de presse de Sukleen et Sukomi a indiqué hier à L'OLJ que le travail n'a été interrompu qu'un seul jour dans l'aire de stockage, et que les forces de l'ordre sont désormais présentes sur le site. Il ajoute qu'une plainte contre inconnu a été déposée suite à l'incident.

(Repère : Liban : retour sur un an de crise des déchets)

Tensions

Interrogé par L'OLJ sur les accusations de Sukleen et Sukomi, Patrick Richa, secrétaire général adjoint du parti Kataëb, dément en bloc la version présentée par les deux compagnies.

« Des photos et des vidéos sur le début des opérations de remblayage pour la construction de la décharge côtière de Bourj Hammoud circulent déjà depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, dit-il. Notre opposition à la construction des décharges côtières est bien connue, étant donné les conséquences sur l'environnement marin, la santé et la qualité de vie des zones touchées. Un nombre de jeunes militants étaient effectivement descendus sur place pour filmer et documenter les opérations de remblayage, ils n'étaient en aucun cas focalisés sur l'aire de stockage temporaire et le travail de Sukomi. »

Rappelons que l'aire de stockage où a eu lieu l'incident se trouve à proximité du site de construction de la décharge de Bourj Hammoud-Jdeidé, qui est l'une des deux décharges décidées dans le dernier plan gouvernemental de gestion des déchets, adopté en mars dernier, pour sortir d'une crise des ordures ménagères qui avait duré plus de huit mois. Le constructeur de cette décharge est la société Dany Khoury, sachant que l'entreprise qui a remporté l'appel d'offres de la seconde décharge, située sur le littoral de Choueifate (Costa Brava), est Jihad el-Arab.

Concernant les accusations contre les partisans, Patrick Richa rappelle « les tensions résultant des actions en justice intentées par le parti contre ces même compagnies. Mais il n'y a eu aucune agression physique, juste un accrochage avec le chauffeur d'un camion de Sukomi, affirme-t-il. Bien au contraire, c'est ce chauffeur qui a eu un comportement agressif envers nos jeunes, dirigeant son véhicule vers eux. Dans tous les cas, s'il y avait vraiment eu agression physique, ils auraient déjà fait circuler quantité de photos ».
Ces accusations sont donc, selon le cadre Kataëb, à placer sur le compte d'un « chantage public » exercé contre le parti. « Rien n'est impossible pour ceux qui ont noyé les Libanais sous les déchets durant huit mois pour protéger leurs contrats », affirme-t-il. Il s'étonne que le parti Kataëb « soit le seul à s'opposer à ce que ces tonnes de déchets non triés, dont on voit aujourd'hui un échantillon dans l'aire de stockage, se retrouvent dans la mer, dégageant des émanations qui seront respirées sur tout le littoral du Metn, à la Quarantaine et à Beyrouth ». Il assure que des mesures seront prises en cas de poursuite des opérations de remblayage.

S. B.


Dossier
Dossier spécial : Historique et impact de la crise des déchets

Les sociétés Sukleen et Sukomi ont publié un communiqué dans lequel elles déclarent que « le matin du samedi 30 juillet, un groupe de neuf voitures transportant une vingtaine de jeunes vêtus de tee-shirts avec l'emblème du parti Kataëb, munis de drapeaux du parti et de bâtons, sont arrivés au niveau de l'aire de stockage temporaire de Bourj Hammoud et ont agressé physiquement le...

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