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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Réunion marathon de Aïn el-Tiné : beaucoup de bruit pour rien ?

C'est une semaine bien animée, contrastant avec la léthargie politique des semaines dernières, qui commence aujourd'hui. Il y a d'une part la séance marathon du dialogue national qui doit s'ouvrir demain mardi, à Aïn el-Tiné, avec, à l'ordre du jour, des sujets aussi ardus que la présidentielle et la loi électorale. Il y a aussi la visite d'Alaeddine Boroujerdi, président de la commission de la Sécurité nationale et de la Politique étrangère au Parlement iranien (Majlis el-Choura), attendu ce matin à Beyrouth, pour des discussions avec les officiels libanais.
Les différents politiques libanais s'apprêtent à un – peut-être ultime – duel au sujet de la présidentielle, des législatives et du dossier des nominations sécuritaires qui reviennent sur le tapis avec l'approche de la fin des mandats du commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, du chef d'état-major, le général Walid Salmane, et du secrétaire général du Conseil supérieur de défense, le général Mohammad Kheir. Dans ce contexte, il serait utile de rappeler que le ministre de la Défense, Samir Mokbel, avait signé le 6 août 2015, et en dépit d'une forte opposition politique, un décret pour retarder d'un an le départ à la retraite des trois officiers. Samedi prochain, les trois devraient aller à la retraite, à moins que leur mandat ne soit de nouveau prolongé, ou que les autorités concernées ne s'entendent sur la nomination de remplaçants, ce qui reste fortement improbable.
Pour ce qui est de la loi électorale, les deux camps adverses campent chacun derrière le projet qu'il défend. Si les protagonistes politiques sont d'accord sur le fait que les élections de juin 2017 ne devraient en aucune façon être organisées sur base de la loi de 1960, remodelée à Doha en 2008, ils n'arrivent toujours pas à s'entendre sur le mode de scrutin à adopter et, encore moins, sur le nombre de circonscriptions électorales.
Quant à la présidentielle, il est évident que la visite du chef des Marada, Sleiman Frangié, à Aïn el-Tiné et ses déclarations, selon lesquelles il ne se retirerait de la course à Baabda que si un consensus national se forme autour du retrait de sa candidature, ont tempéré les rumeurs persistantes qui circulaient récemment au sujet d'une possible entente autour de la candidature de Michel Aoun. De sources proches de Bnechii, on indique que Sleiman Frangié a tenu exprès à confirmer le maintien de sa candidature à partir de Aïn el-Tiné, pour balayer les rumeurs selon lesquelles le président de la Chambre, Nabih Berry, pourrait finir par soutenir la candidature de Michel Aoun, suite à des pressions de Damas et du Hezbollah en ce sens.
De ce fait, les hommes politiques qui doivent se retrouver pendant trois jours à Aïn el-Tiné auront du pain sur la planche. Mais de l'avis de nombreux observateurs, ces sessions restent importantes pour maintenir la stabilité politique dans le pays, tant qu'une solution n'est pas trouvée en Syrie. Les plus optimistes estiment que le dossier de la présidentielle restera bloqué jusqu'en septembre, date à laquelle les entretiens multi ou bilatéraux se multiplieront à New York où doit se tenir une réunion du Groupe international d'appui au Liban, en marge de l'Assemblée générale de l'Onu, autour de la mi-septembre.
À cette occasion, une réunion est prévue entre le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, et son homologue français, Jean-Marc Ayrault. D'ici là, les contacts autour de la présidentielle devraient se poursuivre, entre les représentants des capitales concernées, notamment Paris, Moscou, Riyad, Téhéran et même les États-Unis, dont la nouvelle chargée d'affaires, Elizabeth Richard, évite dans ses déclarations à la presse d'aborder la vacance présidentielle, contrairement à ses prédécesseurs.
Celle-ci sera évoquée, aujourd'hui, par le président de la commission de la Sécurité nationale et de la Politique étrangère au Parlement iranien, au cours de ses entretiens aujourd'hui avec les officiels libanais, ainsi qu'avec le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Proche du guide suprême iranien, l'ayatollah Khamenei, Alaeddine Boroujerdi était déjà venu en octobre dernier au Liban pour des discussions articulées autour des dossiers du nucléaire et du terrorisme.

C'est une semaine bien animée, contrastant avec la léthargie politique des semaines dernières, qui commence aujourd'hui. Il y a d'une part la séance marathon du dialogue national qui doit s'ouvrir demain mardi, à Aïn el-Tiné, avec, à l'ordre du jour, des sujets aussi ardus que la présidentielle et la loi électorale. Il y a aussi la visite d'Alaeddine Boroujerdi, président de la...

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