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Lifestyle - Un peu plus

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Ghosting: nouvelle façon de rompre, de couper les liens en disparaissant. De ghoster quoi. De ne plus donner signe de vie, de ne plus répondre, de ne plus liker sur les réseaux sociaux.
Un fantôme. Voilà ce que l'autre est devenu(e). Pouf, envolé(e) dans la nature du jour au lendemain. Sans explications. Soudain, celui ou celle qui faisait partie intégrante de notre vie ne donne plus aucun signe. Plus aucune nouvelle.

Aujourd'hui, c'est ainsi que beaucoup de couples se défont. Un jour sans message, puis deux jours, trois semaines, quatre mois. Voilà c'est fini. Déjà qu'une rupture, c'est difficile, mais quand on n'en connaît pas les raisons, les conséquences sont plus lourdes. L'autre a disparu, mais pas de partout. On continue à voir ses photos sur Instagram, ses posts sur Facebook, en gros toute son activité sur les réseaux sociaux. Pour faire son deuil, on repassera. Sauf quand la disparition est vraiment brutale et que l'autre se voit bloqué, éjecté, deleté. On n'est plus ami(e)s/amant(e)s, ni concrètement ni virtuellement. C'est le syndrome Véronique Sanson qui descend acheter des cigarettes et qui laisse Michel Berger tout penaud à la maison. Elle n'est jamais revenue...
Déjà que se faire larguer par SMS, Whatsapp, iMessage, Messenger, c'est pas terrible, alors se faire ghoster (oui, parce que ça se conjugue aussi), c'est plus que moyen. Lâcheté? Incontestablement. Relations 2.0 ? Certainement. Le choix est tellement vaste grâce aux applications, à Facebook, Tinder et autres moyens de drague, que lorsqu'on s'emmerde, on dégage et on fait le/la mort(e). Pour mieux se sentir vivant(e) dans une autre fenêtre.

Fenêtre? Oui, les fenêtres des discussions. En pleine discussion (loin d'une correspondance épistolaire), la jeune femme disparaît. Ça faisait un quart d'heure qu'il la faisait rire, qu'elle lui répondait par des cœurs et autres émoticones débiles, et soudain, alors qu'il vient de lui demander quand il allait la voir, elle ne répond plus. Euh. Même 3 heures plus tard. Il tente un coup de fil, ça sonne dans le vide. Bon. 2 jours plus tard, elle revient à la charge, balbutiant (par écrit, la voix étant devenue accessoire) une excuse totalement bidon: j'avais plus de batterie, mon chargeur était mort, j'étais submergée, et en plus, ma grand-mère est dans le coma. Et rebelote. Jusqu'à la disparition totale. L'histoire aura duré quoi ? 3 mois, 4 tout au plus. Et puis pouf. Un an plus tard, elle convole, enceinte, sur les rives du Bosphore.

Idem dans l'autre sens, où les hommes baignant dans un vivier constant de jeunes femmes en fleur et de tout âge passent de l'une à l'autre. On drague la numéro 1, essaye avec madame 2, tente sa chance avec la numéro 6 et conclut avec mademoiselle 13. Et pour ne pas commettre un impair, on les appelle toutes : amar, hayété, honey, baby, darling ou encore lady. Et puis, pouf, il s'envole en fumée après avoir fait une cour effrénée à une trentenaire avec qui rien ne s'est jamais passé.

Mais il n'y a pas que dans les relations amoureuses que ce phénomène a lieu. C'est idem avec les ami(e)s. Trois ans d'amitié, de pleurs sur le canapé, de grosses rigolades, de repas partagés, d'heures et d'heures au téléphone... et à cause d'un malentendu, cette copine ne répond plus. Ne parle plus, ne donne pas d'explication, refuse toute confrontation, reste dans son trip parano et balaye du revers de la main trois ans d'amitié, de pleurs sur le canapé, de grosses rigolades, de repas partagés, d'heures et d'heures au téléphone. Effacée d'un non-coup de fil, une partie de vie... C'est ça le ghosting. Se désintégrer comme dans un film de science-fiction, sauf que là, c'est la vraie vie. Et à force de vivre dans le virtuel, de chater au lieu de séduire, de flinguer des gens sur sa PS4 alors qu'on est une petite fille de 9 ans, affalée dans le Chesterfield de sa grand-mère, de whatsapper au lieu de s'appeler, on finit par oublier le sens même de la réalité. Et on se fout de répondre quand un pote demande à ce qu'on se voit. On le fera si on n'a rien d'autre de mieux à faire. Max, on inventera un truc bidon.

Mais Beyrouth a toujours été petite, le Liban est petit, le monde est devenu petit. On aura beau ghoster, s'évaporer dans la nature, disparaître, s'envoler, faire le mort; il y aura toujours un coup de hasard qui fera que la cape d'invisibilité de Harry Potter tombera à terre. Et là... Et puis, comme on le dit si bien: Karma is a bitch. Un jour viendra où l'autre se fera ghoster à son tour. Tant pis pour toi, Casper.

Ghosting: nouvelle façon de rompre, de couper les liens en disparaissant. De ghoster quoi. De ne plus donner signe de vie, de ne plus répondre, de ne plus liker sur les réseaux sociaux.Un fantôme. Voilà ce que l'autre est devenu(e). Pouf, envolé(e) dans la nature du jour au lendemain. Sans explications. Soudain, celui ou celle qui faisait partie intégrante de notre vie ne donne plus aucun...

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