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À La Une - sécurité

Prêtre égorgé en France : l'exécutif reconnaît un "échec" de la justice

Plusieurs voix s'élèvent pour réclamer la démission du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur.

 

Des personnes rassemblées le 28 juillet 2016 à Saint-Etienne-du-Rouvray, dans le nord-ouest de la France, pour une cérémonie en hommage au prêtre Jacques Hamel, égorgé par l'Etat islamique. AFP / CHARLY TRIBALLEAU

L'exécutif français a pour la première fois reconnu vendredi un "échec" de la justice après le meurtre d'un prêtre, au moment où les accusations de laxisme pleuvent sur le gouvernement socialiste confronté à des attentats sans précédent.

Même si la critique ne vise pas directement le gouvernement, cet aveu contraste avec la réaction du pouvoir après la tuerie de Nice le 14 juillet (84 morts), qui s'était refusé à reconnaître la moindre faille dans le dispositif de sécurité en dépit des vives critiques de la droite.

Manuel Valls estime dans un entretien au quotidien Le Monde que la décision de la justice antiterroriste, confirmée en appel, de libérer en mars l'un des deux assaillants de l'église de Saint-Etienne-de-Rouvray (nord-ouest) est "un échec, il faut le reconnaître". "Cela doit conduire les magistrats à avoir une approche différente, dossier par dossier, compte tenu des pratiques de dissimulation très poussées des jihadistes", estime-t-il. Il affirme néanmoins qu'il ne sera pas "celui qui, au mépris de tout équilibre des pouvoirs, tomberait dans la facilité de rendre ces juges responsables de cet acte de terrorisme".

L'un des deux assaillants de l'église, le Français Adel Kermiche, 19 ans, avait été incarcéré pendant une dizaine de mois dans l'attente d'être jugé pour avoir tenté à deux reprises l'an dernier de se rendre en Syrie.
Il était sorti de prison en mars, assigné à résidence avec un bracelet électronique; le parquet avait fait appel en vain de sa mise en liberté conditionnelle.

Ces informations ont provoqué un tollé au sein de la droite et l'extrême droite, où plusieurs voix ont appelé à la démission de M. Valls et du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. "Est-ce que tout a été fait? Est-ce que nous avons pris conscience du phénomène? Je réponds oui", a réagi le chef du gouvernement.

 

 (Lire aussi : Jacques Hamel, un "homme bon" de 86 ans qui refusait la retraite)

 

'Digne et respectueuse'
L'autre auteur de l'attaque contre l'église mardi, au cours de laquelle un prêtre de 86 ans a été égorgé, était pour sa part fiché pour radicalisation depuis le 29 juin, après avoir tenté de rejoindre la Syrie via la Turquie.

Abdel Malik Petitjean, 19 ans, apparaît en outre en train de proférer des menaces contre la France dans une vidéo diffusée par un organe de propagande de l'organisation Etat islamique (EI), l'agence Amaq, a révélé jeudi le centre américain de surveillance de sites jihadistes SITE.

Par ailleurs, un demandeur d'asile syrien a été placé en garde à vue dans le cadre de cette affaire, selon une source proche de l'enquête. Deux autres personnes étaient toujours en garde à vue vendredi, tandis que deux ont été relâchées.

Les attentats en juillet ont fait éclater l'union politique, à quelques mois de primaires avant la présidentielle d'avril 2017. Réagissant à l'aveu d'"échec", Florian Philippot, l'un des responsables du parti d'extrême droite Front National, a jugé que "normalement quand on est responsable politique on en tire les conséquences en présentant sa démission".

Demandant à l'opposition "d'être digne et respectueuse", Manuel Valls a accusé le chef du parti de droite Les Républicains (LR), Nicolas Sarkozy, de "perdre ses nerfs". Ce dernier avait estimé cette semaine que la gauche était "tétanisée" par "la violence et la barbarie".

Après la série d'attentats jihadistes qui ont ébranlé un pays déjà meurtri par deux attentats en 2015 (147 morts en janvier et novembre), le Premier ministre s'est par ailleurs dit favorable à une interdiction du financement étranger des mosquées. Il a aussi souhaité "inventer une nouvelle relation" avec l'islam de France et que les imams soient formés en France et "pas ailleurs".

A l'issue d'une rencontre cette semaine entre le président François Hollande et les représentants des cultes, le recteur de la grande mosquée de Paris Dalil Boubakeur avait lui-même suggéré "une certaine réforme dans les institutions" de l'islam. Pour tenter d'endiguer l'idéologie jihadiste, les autorités ont fermé ces derniers mois plusieurs mosquées considérées comme salafistes.

Traumatisés par l'assassinat inédit d'un prêtre dans une église, les catholiques de France observaient vendredi une journée de jeûne et de prière pour la paix dans le monde.

 

 

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Repère

 

Plusieurs attaques en France depuis les attentats de janvier 2015

 

Rappel des principaux attentats de l'EI contre des cibles occidentales

 

L'exécutif français a pour la première fois reconnu vendredi un "échec" de la justice après le meurtre d'un prêtre, au moment où les accusations de laxisme pleuvent sur le gouvernement socialiste confronté à des attentats sans précédent.
Même si la critique ne vise pas directement le gouvernement, cet aveu contraste avec la réaction du pouvoir après la tuerie de Nice le 14 juillet...

commentaires (1)

Il ne reconnait qu'un , un seul, échec et échec entre parenthèses ... Si on pouvait rire de tout , je préfère l'humour de l'élue bretonne .

FRIK-A-FRAK

12 h 53, le 29 juillet 2016

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Commentaires (1)

  • Il ne reconnait qu'un , un seul, échec et échec entre parenthèses ... Si on pouvait rire de tout , je préfère l'humour de l'élue bretonne .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 53, le 29 juillet 2016

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