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Culture - Festival de Beiteddine

Zaki Nassif pour se réconcilier avec le Liban authentique

Ce soir, au palais des émirs, « Ya Aashikat al-Wardi », un spectacle mis en place par Guy Manoukian (au clavier) et dirigé par maestro Élie Alia – réunissant quatre grands interprètes libanais et plus de 20 musiciens – en hommage à l'inégalable auteur, compositeur et interprète.

Lorsque les amours fleurissaient au pied des vignes en grappes pourpres, lorsque les aubes du matin versaient leurs larmes sur des figuiers languissants, lorsque les clochers des villages réveillaient des vallées endormies, lorsque les yeux des jeunes filles souriaient le dimanche matin sur la place de l'église, lorsque l'ombre du cèdre se dessinait sans frontières, Zaki Nassif chantait le Liban.

Pour Guy Manoukian, grand compositeur et pianiste libanais – à qui l'on doit l'initiative Ya Aashikat al-Wardi au Festival de Beiteddine, ce soir –, Zaki Nassif est le Liban. « Il est celui qui crée la musique libanaise, différente de la musique orientale, sophistiquée pour son époque, mais toujours avec le mot juste. » Aujourd'hui, avec la collaboration de l'AUB, Guy Manoukian, cet artiste passionné par l'excellence, dont les doigts magiques ont caressé les touches noires et blanches dès l'âge de 4 ans, avoue : « J'ai été inspiré par Zaki Nassif depuis tout jeune. Il était de mon devoir national de réveiller les consciences sur la grandeur et l'importance de cet auteur, compositeur et interprète qui a occupé la scène musicale libanaise durant cinq décennies. Zaki Nassif a toujours raconté l'histoire du Liban dans un message patriotique, aux senteurs de jasmin, et sous une lune bienveillante. »

Guy Manoukian, qui porte haut le nom du Liban à travers les continents, nous fait ce soir le plus beau des présents, celui d'une mémoire qui réconcilie.

 

(Pour mémoire : « Zaki Nassif est mon idole, je ne peux pas me séparer de lui »

 

Quatre artistes et une question : que représente Zaki Nassif pour vous ?


*Ziad Ahmadieh est un spécialiste du oud. Il écrit, compose et érige sa carrière sur les bases de la musique arabe traditionnelle. Il a participé à d'innombrables festivals (en Jordanie, en Égypte, aux Émirats et au Maroc). Compositeur de musiques de films pour le petit et le grand écran, on lui doit notamment la musique de Hishek bishek et de Bar Farouk, ainsi que divers albums adulés du public.

« On a tous grandi au son des chansons de Zaki Nassif. Il a une spontanéité propre à lui. Pour moi, c'est le Vivaldi du Liban dans son écriture et sa fluidité. Il fait partie de cette école (les Rahbani, Philémon Wehbé) où le mot avait son importance et où le Liban était au centre du discours musical. Le Liban était chanté dans un message de paix, et plus on grandissait, plus on réalisait l'importance de Zaki Nassif. J'essaie d'être fidèle à sa personnalité, à son âme et à son bel esprit. Pour moi, il est intemporel, il résiste à tous les obstacles que la musique d'aujourd'hui tente de placer entre une jeunesse qui se cherche et un passé qu'elle ignore. »

 


*Joseph Attieh est le premier Libanais à avoir remporté Star Academy en 2005. Son premier single en 2006, La trouhi, remporte un énorme succès auprès des Libanais et dans le monde arabe. Après des tournées en Australie et aux États-Unis, il remporte un Murex d'or en 2009 et en 2010 et est élu par les MTV Music Awards comme meilleur jeune artiste arabe.

« À l'âge de 12 ans, je me produisais pour la première fois sur les planches du théâtre de mon école. Zaki Nassif était dans le public, la fête était en son honneur. Il me remet un diplôme en son nom. Quand on m'a proposé de chanter pour lui rendre hommage, je me suis trouvé très honoré. On ne peut rien apporter de plus aux chansons de Zaki Nassif, c'est notre maître à tous, on peut juste essayer d'être à la hauteur de son immense talent et de la grande émotion que dégage sa voix. »

 

 

*Ranine Chaar est la fille du grand Abdul Karim Chaar. Elle commence à chanter à l'âge de 4 ans, pour guider la chorale de son établissement scolaire, onze ans durant, en tant que soliste. Ranine chante en plus de 20 langues, et obtient le premier rôle dans le premier opéra franco-arabe produit par le festival d'Aix-en-Provence, qui fera un tour à travers le monde.

« Zaki Nassif a été une découverte pour moi. Quand j'ai écouté sa première chanson, je n'en ai retenu que de l'émotion. Sa voix était porteuse de paix et de tendresse, j'étais une petite fille de 7 ans, il était l'image du grand-père aimant qui vous donne envie de vous jeter dans ses bras. Pour moi, je pense que la voix est révélatrice de la personnalité. Et celle de Zaki Nassif est pure. Elle est loin des lauriers et de l'arrivisme. Nassif est un sage dont la musique réunit le spirituel, l'Occident et l'Orient. La génération d'aujourd'hui a besoin de nettoyer ses neurones pour revenir aux sources de la vraie musique. Une musique comme un voyage à travers les sentiers de l'enfance, les chemins des villages dans un pays où il fait bon vivre. »

 

*Soumaya Baalbaki est la fille du grand écrivain et sculpteur Abdul Hamid Baalbaki. Son père fut son guide spirituel dans le domaine des arts. Elle est la première femme a avoir obtenu avec les honneurs le diplôme de chant oriental. Après des concerts produits avec succès, elle reçoit le prix Golden Microphone en Tunisie pour sa chanson La ourid itizar.

« Pour moi, le soleil se lève le matin avec les chansons de Zaki Nassif et la journée peut commencer. J'ai eu la grande chance de le rencontrer grâce à Farid Aboul Kheir. J'avais 18 ans quand il a assisté à mon concert et m'a offert deux chansons. Il ne cessera de venir aux répétitions, de m'encourager et de me pousser à aller toujours plus loin. Une grande amitié était née, et je lui disais toujours qu'il porte très bien son prénom, il était drôle et intelligent. Je l'ai souvent accompagné dans ses concerts. Ma participation aujourd'hui est un appel qui vient de l'au-delà. Zaki Nassif m'a appelée ce soir et je suis présente parce qu'il l'a voulu. »

 

 

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commentaires (1)

J'applaudis des deux mains pour tout ce qui concerne Zaki Nassif que j'ai connu en 1949. La chanson "Sameetouha fi khatiri" m'a réconcilié avec la chanson libanaise que j'avais quittée pour la chanson française. Sa musique était une rencontre entre l'Orient et l'Occident. C'était cela "mon" Zaki Nassif.

Un Libanais

10 h 13, le 29 juillet 2016

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Commentaires (1)

  • J'applaudis des deux mains pour tout ce qui concerne Zaki Nassif que j'ai connu en 1949. La chanson "Sameetouha fi khatiri" m'a réconcilié avec la chanson libanaise que j'avais quittée pour la chanson française. Sa musique était une rencontre entre l'Orient et l'Occident. C'était cela "mon" Zaki Nassif.

    Un Libanais

    10 h 13, le 29 juillet 2016

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