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Nos Lecteurs ont la Parole - Dolly TALHAMÉ

Wadi Chahrour mon amour !

L'initiative de L'Orient-le-Jour de faire voter les Libanais pour le village de l'année et consacrer ainsi en quelque sorte leurs racines m'a fait penser à mon village natal Wadi Chahrour. À quelques kilomètres de Beyrouth, ce petit village a gardé une saveur de campagne ; ici, il n'y a pas de place centrale, seulement une cour devant chaque église, la maronite vers le bas du village et l'orthodoxe un peu plus haut. Au village, il n'y a pas de café, ni de bistrot, et pour cause : les habitants après la messe du dimanche se rendent tout simplement les uns chez les autres pour un café, le matin, et après le coucher du soleil pour un verre d'arack accompagné d'un taboulé. On se rend visite pour une maladie, ou à la suite d'un deuil. On ne se retrouve jamais seul, ni dans les moments difficiles ni lors des fêtes et des jours heureux.
Wadi Chahrour a gardé sa rue principale qui serpente entre des maisons à deux ou trois étages, parfois coiffées d'un toit de tuiles rouges, et ses escaliers qui relient les habitations les unes aux autres ;
mon frère en avait dénombré deux cent trente et rêvait de les réhabiliter toutes et de planter sur leurs bords des bougainvilliers. Il en avait parlé à son ami le président de la municipalité qui, malheureusement, nous a quittés avant de pouvoir exécuter son projet.
Pour moi, Wadi Chahrour garde un goût de prunes vertes, les fameux jararank, et d'amandes croquantes cueillies à même les branches ployant sous le poids des fruits. Je revois les étendues d'arbres en fleur à chaque printemps, mais je garde aussi le souvenir de ces marches douloureuses et les chaudes larmes versées à chaque fois que j'ai accompagné un être cher jusqu'au cimetière.

Dolly TALHAMÉ

L'initiative de L'Orient-le-Jour de faire voter les Libanais pour le village de l'année et consacrer ainsi en quelque sorte leurs racines m'a fait penser à mon village natal Wadi Chahrour. À quelques kilomètres de Beyrouth, ce petit village a gardé une saveur de campagne ; ici, il n'y a pas de place centrale, seulement une cour devant chaque église, la maronite vers le bas du village et...

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