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Moyen Orient et Monde - Jihadisme

Al-Nosra rompt avec el-Qaëda

Une vidéo montre pour la première fois Abou Mohammad al-Jolani.

C’est la première fois que l’on voit le visage d’Abou Mohammad al-Jolani. Al-Manara al-Baydaa/AFP/Handout

La branche syrienne d'el-Qaëda, le Front al-Nosra, a annoncé la rupture des liens avec le réseau jihadiste au nom duquel elle combattait depuis 2013, dans une vidéo qui a montré pour la première fois son chef Abou Mohammad al-Jolani.
Dans l'enregistrement diffusé hier par la chaîne du Qatar al-Jazira, Abou Mohammad al-Jolani a également annoncé que son groupe avait changé de nom et qu'il s'appelait désormais « Front Fateh al-Cham ».
« Nous avons décidé d'arrêter d'opérer sous le nom de Front al-Nosra et de recréer un nouveau groupe (...) portant le nom de Front Fateh al-Cham (Conquête de la Syrie, en arabe) », a indiqué le chef du deuxième plus important groupe jihadiste en Syrie.
Il a expliqué que cette décision visait à « protéger la révolution syrienne » et à « faire ôter les prétextes avancés par la communauté internationale » pour viser le groupe classé « terroriste » par Washington.
C'est la première fois que l'on voit le visage d'Abou Mohammad al-Jolani. L'homme, à l'apparence jeune, est vêtu d'un treillis militaire, la barbe noire frisottante, souriant, la tête ceinte d'un turban.
Son groupe est la plus importante organisation jihadiste en Syrie après son grand rival État islamique (EI).
Le nouveau Front « n'aura aucun lien avec des parties étrangères », a ajouté le chef de l'organisation qui occupe des pans de territoire avec des groupes rebelles alliés en Syrie, pays ravagé par la guerre depuis 2011.

« Garantir son avenir »
Avant cette annonce, le réseau el-Qaëda fondé par Oussama Ben Laden avait préparé le terrain à cette rupture alors que les spéculations allaient bon train sur Internet quant à une possible annonce en ce sens par al-Nosra.
« Nous appelons le commandement du Front al-Nosra à aller de l'avant (dans l'annonce de la rupture) de manière à préserver l'intérêt de l'islam et des musulmans et à protéger les gens du jihad en Syrie », avait dit un haut responsable d'el-Qaëda.
Le Front al-Nosra a été visé à plusieurs reprises par les frappes de la coalition antijihadistes dirigée par Washington mais dans une moindre mesure comparé à l'EI. Il est surtout la cible depuis septembre 2015 de bombardements de la Russie, principal allié du président syrien Bachar el-Assad.
L'enregistrement d'el-Qaëda est intervenu une semaine après un accord entre les chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, sur la lutte commune contre al-Nosra et l'EI.
L'expert en groupes jihadistes Charles Lister a tweeté cette semaine que l'objectif d'al-Nosra était de se protéger d'une éventuelle campagne russo-américaine, de s' « incruster davantage dans la révolution syrienne et de garantir son avenir à long terme ».

Allié avec les rebelles
Al-Nosra est apparu officiellement en Syrie en janvier 2012, soit dix mois après le début de la révolte pacifique contre le régime Assad, réprimée dans le sang, qui s'est transformée en conflit dévastateur.
En avril 2013, le Front al-Nosra prête allégeance au chef d'el-Qaëda Ayman al-Zawahiri. La grande différence entre al-Nosra et l'EI réside dans le fait que le premier est allié avec les rebelles combattant le régime et s'est constitué un soutien populaire. Par contre, l'EI combat tous ceux qui ne lui prêtent pas allégeance.
Al-Nosra est allié avec les rebelles dans la province d'Alep (Nord) mais surtout dans celle d'Idleb (Nord-Ouest) sous la coalition de Jaich al-Fateh (Armée de la Conquête). Il ne contrôle aucun territoire exclusivement mais domine Idleb d'où il a chassé l'armée du régime en 2015 avec les insurgés.
Composé essentiellement de combattants jihadistes syriens, contrairement à l'EI, le Front al-Nosra se distingue toutefois de la rébellion par son aspiration à un émirat islamique en Syrie. De nombreux rebelles syriens ont rejoint ses rangs, attirés par ses moyens financiers et sa meilleure organisation.
Le chef du commandement militaire américain au Moyen-Orient, le général Joe Votel, a toutefois estimé qu'al-Nosra reste menaçant et lié en réalité avec le réseau jihadiste, malgré la rupture annoncée hier. « Ces organisations sont extraordinairement rusées, extraordinairement flexibles. Il faut s'attendre à ce qu'elles entreprennent des choses », a-t-il ajouté.
(Source : AFP)

La branche syrienne d'el-Qaëda, le Front al-Nosra, a annoncé la rupture des liens avec le réseau jihadiste au nom duquel elle combattait depuis 2013, dans une vidéo qui a montré pour la première fois son chef Abou Mohammad al-Jolani.Dans l'enregistrement diffusé hier par la chaîne du Qatar al-Jazira, Abou Mohammad al-Jolani a également annoncé que son groupe avait changé de nom et...

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un groupe terroriste est un groupe terroriste, même si il change de nom ils ont plein de sang sur les mains pas de pitié

Talaat Dominique

19 h 17, le 29 juillet 2016

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Commentaires (1)

  • un groupe terroriste est un groupe terroriste, même si il change de nom ils ont plein de sang sur les mains pas de pitié

    Talaat Dominique

    19 h 17, le 29 juillet 2016

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