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Le Front al-Nosra, un groupe allié à la rébellion anti-Assad

Le groupe jihadiste annonce sa rupture avec el-Qaëda et devient le Front Fateh al-Cham.

Le chef du Front al-Nosra, Abou Mohammad Joulani, a affirmé dans un enregistrement video diffusé jeudi par la chaîne Al-Jazeera qu'après la rupture avec el-Qaëda, le groupe avait été rebaptisé le Front Fateh al-Cham. Photo d'archives / AFP

Le Front al-Nosra, qui a annoncé jeudi sa rupture avec le réseau el-Qaëda, est un groupe jihadiste aguerri aux combats, bien organisé et allié avec la rébellion contre le président syrien Bachar el-Assad. Son chef Abou Mohammad al-Joulani a affirmé dans un enregistrement vidéo diffusé par la chaîne Al-Jazeera que le groupe avait été rebaptisé le Front Fateh el-Cham (Conquête de la Syrie, en arabe).

Al-Nosra, classé groupe "terroriste" par Washington, est apparu officiellement en janvier 2012, soit dix mois après le début de la révolte pacifique contre le régime, réprimée dans le sang, qui s'est ensuite transformée en conflit dévastateur.

Il a d'abord été un prolongement de l'État islamique d'Irak (EII), branche irakienne d'el-Qaëda, et son chef actuel, un Syrien qui a pris le nom de guerre d'Abou Mohammad al-Joulani, a fait ses premières armes en Irak où il est devenu un chef dans la province de Ninive, une place forte des jihadistes dans le Nord.

En avril 2013, le Front al-Nosra prête allégeance à Ayman al-Zawahiri, chef d'el-Qaëda. En novembre, ce dernier proclame cette organisation comme l'unique branche d'el-Qaëda en Syrie. Des combats violents vont l'opposer au groupe jihadiste rival Etat islamique (EI) qui le chasse de son fief de Deir Ez-Zor, une province de l'Est riche en pétrole.

 

(Lire aussi : Al-Nosra, cet « allié » qui leur veut du mal...)

 

7 à 8.000 combattants

Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie, estimait récemment qu'al-Nosra compterait 7 à 8.000 combattants. "Il y a pas mal d'étrangers parmi les cadres et dans une moindre mesure parmi les combattants". Pour Aymenn al-Tamimi, chercheur sur les mouvements jihadistes en Syrie et en Irak, ils sont entre 5 et 10.000 dont 80% de Syriens.

"Il n'y a pas de territoire contrôlé de manière exclusive par al-Nosra. Même dans les régions où ils sont très influents, comme certaines parties de la province d'Idleb (nord-ouest), d'autres groupes coexistent avec eux, estimait en février Thomas Pierret. Son "centre de gravité" est la province d'Idleb et par extension le sud de la province septentrionale d'Alep, selon lui.

Le chef d'al-Nosra avait affirmé son ambition en juillet 2014 de constituer un "émirat islamique" à l'instar du "califat", proclamé juste avant par l'EI dans la province syrienne de Raqqa et à Mossoul en Irak.

 

(Lire aussi : Cinq ans après la mort de Ben Laden, El-Qaëda mise sur le long terme)

 

Financement obscur

Le financement du groupe est assez obscur. Pour Aymenn al-Tamimi, "le Front al-Nosra a des relations avec les services de renseignement turcs et des donateurs du Golfe".
Selon Thomas Pierret, "le Qatar a longtemps toléré des levées de fonds privés au profit d'al-Nosra à partir de son territoire et la Turquie a facilité les opérations d'al-Nosra le long de sa frontière".

La différence entre al-Nosra et l'EI tient, selon M. Pierret, à leurs relations avec les autres factions rebelles. "L'EI se considère comme +l'État+ et estime que les autres groupes armés sont illégitimes tant qu'ils ne lui prêtent pas allégeance". "Al-Nosra se comporte lui comme un groupe armé parmi d'autres, pouvant affronter certaines factions rebelles au nom de différends idéologiques mais ne rejetant pas en principe la légitimité de l'existence d'autres groupes", résumait alors cet analyste.

Le Front al-Nosra a été visé à plusieurs reprises par les frappes de la coalition antijihadiste dirigée par Washington, mais dans une moindre mesure comparé à l'EI. Il est surtout la cible depuis septembre 2015 de bombardements de la Russie, principal allié du président syrien.


 

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