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Lifestyle - Beyrouth insight

Laura Ayoub côté pole, côté face

Il n'y a que les poteaux, et son homme qu'elle vient d'épouser, qui lui font tourner la tête. Laura Ayoub vit à cent à l'heure mais en parfaite équilibriste entre son métier de restauratrice et sa passion pour la pole dance, qu'elle vit « religieusement »...

Laura Ayoub en apesanteur. Photo DR

«Pas de règles, pas de limites.» C'est avec ces deux règles qui, pour elle, n'ont aucune limite que Laura Ayoub s'est lancée, corps et âme (légers), dans la pole dance. Entre acrobatie, danse et sport, relevée de zestes épicés de sensualité, cette activité, encore si peu connue au Liban, donne des ailes à la jeune femme de bientôt 28 ans. Pas d'hésitations, pas de fatigue, pas de peur du vide ni du qu'en-dira-t-on, depuis qu'elle y a goûté, un peu par hasard. Le plaisir et le désir ne l'ont plus quittée. «J'en suis complètement obsédée, précise-t-elle, à peine débarquée, tout feu tout flamme en tenue de sport à Charlotte, l'un des restaurants de la ville qu'elle possède et gère avec son partenaire sous le label Vyt.

Les yeux rivés à la fois sur son téléphone, sur la salle, sur le service qui prend presque fin – il est 15h30 un samedi – Laura, perpétuellement en mouvement, ne semble jamais s'arrêter. Sauf lorsqu'elle pratique ou qu'elle enseigne la pole dance. Sur cette barre verticale, mobile ou fixe, le temps se fige. Le monde autour d'elle n'existe plus. En se lovant autour de la barre, le corps collé à l'acier, elle rejoint le silence, trouve son équilibre, sa concentration et son bonheur. Deux ans à peine qu'elle s'y est mis, et pourtant, elle a déjà l'allure et les gestes sûrs d'une pro. «Ce n'est pas normal d'être à ce niveau en si peu de temps, mais quand on est tellement passionné, on progresse vite.» À la base sportive mais pas trop, «comme tout le monde, rien de plus», confie-t-elle, elle découvre la pole dance au cours d'une (classique) bachelor party à Cannes. «J'ai toujours adoré la danse, l'acrobatie et la gymnastique.» Alors, évidemment, elle succombe «tout de suite» à ce parfait mélange.

Après Cannes, direction Chypre, un autre mariage, mais aussi une occasion de prendre des cours durant une semaine. «J'ai kiffé grave», dit-elle, avec ses propres mots. Elle continue de suivre des cours à l'étranger puis au Liban, une première école venait de timidement démarrer, puis se lance dans un entraînement au quotidien, en solo à domicile, qui atteint parfois les 5 heures par jour. Complètement séduite, «ça a été une révélation pour moi», reconnaît-elle, Laura s'envole pour Dubaï, à Paris et en Grèce pour suivre des formations intensives avec des championnes du monde, et participer à des ateliers de travail. «On peut le considérer comme un sport à part entière, précise-t-elle, tout comme le foot ou le tennis, qui possède ses catégories, ses championnats internationaux et ses critères.» Et comme pour toute passion, elle pourrait en parler pendant des heures. «Il existe plusieurs styles, sexy, glamour, doux, sportif... Chacun choisit ses règles librement et selon ses propres envies.»

Décoiffer les bien-pensants
Et l'envie de Laura Ayoub, c'est d'abord de créer une communauté autour d'un exercice encore tellement méconnu, surtout au Liban, pétri de préjugés. Pratiquée autrefois dans les cirques, exercée jusqu'à aujourd'hui dans certains clubs de strip-tease, la pole dance continue de souffrir de sa vieille réputation. «J'ai du mal, avoue Laura, à l'imposer comme une discipline sportive mêlée à la danse. Il y a celles, souvent des athlètes, qui comprennent le travail que fait chaque muscle et qui trouvent cela fascinant. Et ceux qui ne comprennent pas – ils sont nombreux – et font encore le "petit lien" avec Maameltein! Évidemment, ces derniers ne peuvent pas l'accepter.» Alors, pour changer les idées (mal) reçues, et à la demande de nombreuses personnes intéressées, elle a commencé depuis quelques mois à donner des cours privés et publics dans les clubs sportifs Athletes Anonymous de Beyrouth et Steps de Kaslik. Elle se bat auprès d'autres aficionados dans le monde pour faire rentrer cette discipline aux Jeux olympiques. Elle poste sur son compte Instagram lolypole et sur livelovepole des photos de ses belles «acrobaties», de véritables chorégraphies, et embarque de plus en plus de fans avec elle dans ce voyage sur une simple barre en fer. «Tout le monde peut s'y mettre.

La championne du monde senior a 72 ans!» précise-t-elle, emballée. Encore presque exclusivement féminine, la pole dance ne compte qu'un homme parmi les élèves de Laura. Elle espère que tous les préjugés seront vite dissipés pour donner à cette discipline la place qu'elle mérite, loin d'une sexualité bon marché. «Ce sport augmente la force, les muscles, la flexibilité, la confiance en soi. Le tout d'une manière à la fois sensuelle, magique et très amusante...», lance-elle, bien dans sa tête, bien dans son corps, avant de repartir, vite...

 

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commentaires (1)

Bravo, c'est formidable de mener autant de projets à la fois!!! Chapeau et bonne continuation!!!

NAUFAL SORAYA

09 h 13, le 28 juillet 2016

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Commentaires (1)

  • Bravo, c'est formidable de mener autant de projets à la fois!!! Chapeau et bonne continuation!!!

    NAUFAL SORAYA

    09 h 13, le 28 juillet 2016

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